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Le monde se meurt déjà

"un jour dans la nuit" Après avoir longuement prié, une fois au répos, j'ai vu le ciel s'ouvrir et un type débout en robe rouge, c'était Jésus-Christ, car l'esprit m'avait témoigné, Il était tellement triste, moi je lui demande à cet effet, Seigneur pourquoi tu es si triste comme ça ? Il me répondit que "il est vrai que je rentre prendre les miens, mais le monde ne me comprend pas et ne veut pas se repantir, tu vois, ajouta-il encore, que de là où je viens est loin et je suis près pour toute fin, Il me montra même la distance, vraiment le jour approche,... 
 
 
Veuillez consulter les sites suivants sur 
Le retour imminent de Christ Jésus. 
 
 
http://www.bibliquest.org/Sujets_prophetiques.htm 
 
 
 
Introduction à l’Étude de la Prophétie. 
 
 
Marc Tapernoux 
 
Le plan a été complété par Bibliquest par des ajouts et modifications de sous-titres. 
 
Tables des matières résumée de l’ensemble du livre : 
1. Étude de la prophétie : Pourquoi et comment 
2. Histoire d’Israël, des Nations et de l’Église jusqu’au retour de Christ 
3 Deuxième partie : L’ENLÈVEMENT DES CROYANTS 
4 De l’enlèvement de l’Église jusqu’à l’apparition du Seigneur en gloire 
5 Le règne millénaire 
6 L’état éternel 
7 Conclusion : effets de l’attente du Seigneur 
 
 
Table des matières détaillée de ce document (deuxième partie) : 
3 Deuxième partie : L’ENLÈVEMENT DES CROYANTS 
3.1 Introduction 
3.2 Chapitre 1 — La promesse du retour du Seigneur 
3.2.1 Espérance de l’Église : être avec Christ dans le ciel 
3.2.2 Christ est allé préparer une place aux croyants 
3.2.3 La venue du Seigneur est la grande et glorieuse promesse 
3.2.4 Veiller et tenir ferme 
3.3 Chapitre 2 — Quand le Seigneur reviendra-t-il ? 
3.3.1 Aucune date révélée 
3.3.2 Le Seigneur vient bientôt 
3.3.3 Une attente vivante 
3.3.4 La fin du temps de la grâce 
3.4 Chapitre 3 — Comment le Seigneur reviendra-t-il ? 
3.4.1 Transmutation et enlèvement par le Seigneur lui-même 
3.4.2 Le signal du départ 
3.4.3 Détails de ce qui va se passer 
3.4.4 En un clin d’oeil 
3.5 Chapitre 4 — Je te garderai de l’heure de l’épreuve 
3.5.1 Avant la grande tribulation 
3.5.2 Confirmation par Paul 
3.5.3 Reprise des relations avec Israël 
3.5.3.1 Un endurcissement partiel d’Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée 
3.5.3.2 L’Évangile du royaume 
3.5.3.3 Les choses qui doivent arriver après celles-ci 
3.5.3.4 Les saints accompagnant le Seigneur lors de son retour en gloire 
3.6 Chapitre 5 — La manifestation des rachetés devant le tribunal de Christ 
3.6.1 Tribunal de Christ 
3.6.2 Conséquences pratiques actuelles du tribunal de Christ 
3.7 Chapitre 6 — Les saints dans le ciel et les noces de l’Agneau 
3.7.1 Activité des saints dans la gloire 
3.7.2 Les 24 anciens 
3.7.3 Les noces de l’Agneau 
 
 
3 Deuxième partie : L’ENLÈVEMENT DES  
CROYANTS. 
1. 3.1 Introduction 
Nous avons vu que l’histoire de l’Église sur la terre se terminera par la venue du Seigneur pour enlever les siens auprès de lui. C’est l’événement que nous allons étudier, à la lumière de la Parole. 
Réuni avec ses disciples dans la chambre haute, la nuit même où il allait être livré, le Seigneur Jésus leur fait une promesse bien propre à consoler leurs cœurs affligés par la pensée de son prochain départ. «Que votre cœur ne soit pas troublé, leur dit-il ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; s’il en était autrement, je vous l’eusse dit, car je vais vous préparer une place. Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi» (Jean 14:1-3). 
Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que le Seigneur parlait de son retour à ses disciples. Déjà, au milieu des foules qui se pressaient par milliers, il s’était adressé à eux en particulier pour les exhorter à l’attendre avec vigilance : «Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées ; et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître, à quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, quand il viendra et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. Bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira» (Luc 12:35-37). 
Ainsi, le Seigneur a clairement annoncé son retour et, de plus, il nous invite à l’attendre. De même que l’aiguille d’une boussole se dirige toujours vers le nord, l’aspiration normale du chrétien sera toujours de voir le Seigneur face à face. Sans doute faut-il peu de chose pour faire dévier l’aiguille, mais sitôt passée la cause de la perturbation, elle reprend sa position normale. De même, pour le croyant : bien que des attractions étrangères viennent parfois, hélas ! agiter et faire dévier l’aiguille de notre boussole spirituelle, le but vers lequel elle se tourne reste ce «pôle» que le retour du Seigneur doit être pour tous ceux qui l’aiment et l’attendent. 
Il y a lieu de distinguer deux actes dans le retour du Seigneur, savoir : 
a) l’enlèvement des croyants, 
b) la venue du Seigneur en gloire. 
Lors de la première phase, le Seigneur viendra chercher les siens, sans descendre toutefois jusque sur la terre. Nous irons à sa rencontre, en l’air, et il ne sera pas vu du monde. La seconde phase, appelée aussi l’apparition du Seigneur, aura lieu quelque temps après la première. Alors, le Seigneur viendra non plus pour nous, mais avec nous. Il sera vu du monde entier et jugera la terre, après quoi, il délivrera son peuple Israël et établira son règne millénaire. 
Dans les chapitres qui suivent, nous étudierons seulement l’enlèvement des croyants. Nous examinerons tout d’abord de plus près la promesse du retour du Seigneur, à qui cette promesse s’adresse, quand et comment elle s’accomplira. Puis nous aborderons le sujet solennel de la manifestation des rachetés devant le tribunal de Christ, et terminerons par le récit des noces de l’Agneau. 
 
2. 3.2 Chapitre 1 — La promesse du retour du Seigneur 
 
1. 3.2.1 Espérance de l’Église : être avec Christ dans le ciel 
Nous avons vu que la Parole se sert principalement de deux images pour exprimer l’union étroite et indissoluble existant entre Christ et l’Église 
1° un corps, dont Christ est la tête ;  
2° l’épouse et l’époux. 
Ces deux images impliquent le fait que notre place, en tant que rachetés de Christ, est d’être là où il se trouve lui-même, c’est-à-dire dans le ciel. Il est descendu ici-bas, jadis, dans un corps semblable au nôtre, et a pris notre place sous le jugement de Dieu contre le péché (lisez És. 53:4, 5). Il nous a rachetés par son sang (1 Cor. 6:20 ; 1 Pierre 1:18-20) ; c’est pourquoi il désire nous avoir auprès de lui, dans sa gloire. Ce désir de son coeur, il l’a exprimé à ses disciples, comme nous l’avons vu, en leur promettant qu’il reviendrait et les prendrait auprès de lui (Jean 14:2-5). Il le réitère dans sa prière de Jean 17:24 : «Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée ; car tu m’as aimé avant la fondation du monde». 
Cette prière ne concerne pas seulement les disciples qui l’entendaient, mais tous les rachetés, ainsi que le Seigneur le déclare lui-même : «Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole» (v. 20). Ce voeu du Seigneur d’avoir les siens dans sa gloire s’applique donc à nous aussi. Pourrait-il y avoir quelque chose de plus grand que cela ? Le Seigneur veut que nous soyons auprès de lui et que nous partagions sa gloire ! Tel est le dernier souhait qu’il a exprimé avant de quitter les siens, et nous pouvons être certains que Dieu l’accomplira. Si nous demeurons par la foi dans une étroite communion avec lui, nous jouissons dès ici-bas de cette glorieuse perspective, ainsi que l’écrivait l’apôtre Paul aux Éphésiens : Dieu «nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus» (Éph. 2:6). Bientôt, cependant, nous n’y serons plus seulement en lui, mais avec lui. Glorieuse espérance ! 
 
2. 3.2.2 Christ est allé préparer une place aux croyants 
Afin que la promesse puisse s’accomplir, il fallait qu’il aille nous «préparer une place». Non que la place dût être préparée comme telle, mais il devait nous ouvrir le chemin du ciel par sa mort expiatoire à la croix, sa résurrection et son assomption. En effet, l’homme naturel ne pouvait aucunement pénétrer au ciel. Or, Christ y est entré après sa résurrection dans son corps d’homme, et non point seulement en esprit — comme il était avant de venir sur la terre. Et c’est dans son corps d’homme qu’il est assis maintenant à la droite du Père, et c’est grâce à ce fait que l’accès du ciel est ouvert à tous ceux qui croient en lui. C’est ainsi qu’il nous a préparé une place dans la maison de son Père. 
C’est comme homme que les disciples l’ont vu jadis monter au ciel, et c’est comme homme qu’il est assis dès lors à la droite du Père. Jean le voit apparaître dans son humanité (Apoc. 1:13 ; 19:11). Le Seigneur aurait-il pu dire alors, s’il n’était qu’un esprit : «J’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles» ? (1:18). Pourrait-il, s’il n’était encore un homme, porter les marques des blessures qu’il reçut sur la terre ? (Apoc. 1:7 ; Zach. 12:10). Certes non ! 
De même que les disciples l’ont vu monter au ciel dans son corps d’homme, ainsi il reviendra, comme les deux anges le déclarèrent, confirmant sa promesse : «Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au ciel» (Actes 1:11). Sans doute sera-t-il revêtu de la gloire du ciel lorsqu’il reviendra. Heureuse assurance : Jésus, le même que celui qui a été ici-bas, reviendra pour nous prendre auprès de lui, dans la maison de son Père ! 
 
3. 3.2.3 La venue du Seigneur est la grande et glorieuse promesse 
Nous retrouvons cette grande et glorieuse promesse dans de nombreux passages de l’Écriture. Il vaut la peine d’en citer quelques-uns, qui fortifieront notre foi et réjouiront notre coeur : 
«Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante... pour un héritage incorruptible, sans souillure, immarcescible, conservé dans les cieux pour vous, qui êtes gardés par la puissance de Dieu par la foi, pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps ; en quoi vous vous réjouissez, tout en étant affligés maintenant pour un peu de temps par diverses tentations (ou épreuves), si cela est nécessaire, afin que l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or... soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ, lequel, quoique vous ne l’ayez pas vu, vous aimez ; et, croyant en lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse, recevant la fin de votre foi, le salut des âmes... Espérez parfaitement dans la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus Christ» (1 Pierre 1:3-9 et 13). 
«Dieu a voulu donner à connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les nations, c’est-à-dire Christ en vous l’espérance de la gloire» (Col. 1:27). 
«La foi... et la connaissance de la vérité... dans l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles» (Tite 1:1, 2). 
«La grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes, nous enseignant que... nous vivions dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement, attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ» (Tite 2:11-13). 
«Il nous sauva... selon sa propre miséricorde... afin que, ayant été justifiés par sa grâce, nous devinssions héritiers selon l’espérance de la vie éternelle» (Tite 3:5-7). 
«Notre bourgeoisie est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a de s’assujettir même toutes choses» (Phil. 3:20, 21). 
«Or notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et notre Dieu et Père... nous a aimés et nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce» (2 Thess. 2:16). 
«Vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel» (Éph. 4:4). 
 
4. 3.2.4 Veiller et tenir ferme 
Telle est la part des rachetés. Veillons donc à ce que cette glorieuse espérance ne soit pas amoindrie et, pour finir, complètement détruite par l’attrait des choses de la terre. Ce n’est point sans raison que la Parole nous exhorte à demeurer dans la foi, fondés et fermes, et à ne pas nous laisser détourner de l’espérance de l’évangile (Col. 1:23). Nous trouvons des avertissements semblables dans l’épître aux Hébreux : «Nous sommes sa maison, si du moins nous retenons ferme jusqu’au bout la confiance et la gloire de l’espérance» (3:6). «Mais nous désirons que chacun de vous montre la même diligence pour la pleine assurance de l’espérance jusqu’au bout ; afin que vous ne deveniez pas paresseux, mais imitateurs de ceux qui, par la foi et par la patience, héritent ce qui avait été promis» (6:11, 12). 
Toute la part du chrétien est constituée par cette espérance ; il ne possède rien d’autre dans le monde. Et cependant, quelle richesse ! Car cette espérance, c’est Christ lui-même, selon le mot de l’apôtre Paul écrivant à Timothée (1 Tim. 1:1). Dieu lui aussi est appelé le «Dieu d’espérance» : «Or que le Dieu d’espérance vous remplisse de toute joie et paix en croyant, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’Esprit Saint» (Rom. 15:13). Abonder en espérance, c’est être si rempli de la certitude du prochain retour de Christ que notre vie quotidienne en devienne la vivante et rayonnante expression. Puisse le souhait que l’apôtre adressait à ses bien-aimés de Rome se réaliser pleinement pour chacun de nous, à la gloire du Nom de Jésus ! 
 
3. 3.3 Chapitre 2 — Quand le Seigneur reviendra-t-il ? 
 
1. 3.3.1 Aucune date révélée 
Cette question est bien légitime : lorsqu’on attend le retour d’un être cher, on aime en connaître par avance la date. Les disciples du Seigneur lui posèrent par deux fois la question : la première fois, avant sa mort ; la seconde, après sa résurrection. Assis autour de lui, sur la montagne des Oliviers, ils lui demandent en particulier : «Dis-nous quand ces choses auront lieu, et quel sera le signe de ta venue et de la consommation du siècle» (Math. 24:3). La seconde fois, les apôtres l’interrogent à ce sujet, après qu’il leur eut annoncé qu’ils seraient baptisés du Saint Esprit dans peu de jours : «Seigneur, disent-ils, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ?» (Actes 1:6). 
Par la suite, combien nombreux sont les rachetés qui, au travers de multiples épreuves, se sont écriés :  
 
Seigneur ! quand sera-ce  
Que ces temps heureux,  
Où luira ta face,  
Combleront nos vœux ? 
 
À ces questions des disciples, le Seigneur répond : «Quant à ce jour-là et à l’heure, personne n’en a connaissance, pas même les anges des cieux, si ce n’est mon Père seul» (Math. 24:36) et «Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité» (Actes 1:7). 
Ainsi, non seulement aucune date n’a été révélée, mais il ressort même des déclarations du Seigneur que nous ne devons aucunement chercher à en déterminer une, qu’il s’agisse de l’enlèvement des croyants ou de la venue de Christ en gloire. Lorsque les deux anges apparurent aux disciples après l’ascension du Seigneur, ils leur annoncèrent qu’il reviendrait de la même manière, mais ne leur dirent rien quant à la date de son retour. 
 
2. 3.3.2 Le Seigneur vient bientôt 
Cependant, la Parole ne laisse pas sans réponse cette question si importante. Le Seigneur déclare à l’assemblée de Philadelphie : «Je viens bientôt» (Apoc. 3:11). Cette promesse est répétée trois fois, dans le dernier chapitre de la Bible, et c’est même elle qui clôt le saint Livre. Bientôt ? Et voilà dix-neuf siècles que ces paroles ont été prononcées. Qu’est-ce à dire ? Certes, cela peut nous sembler paradoxal, à nous qui nous lassons bien vite d’attendre et qui mesurons le temps à l’aune de notre vie si brève. Or, la Parole nous dit : «Mais n’ignorez pas cette chose, bien-aimés, c’est qu’un jour est devant le Seigneur comme mille ans, et mille ans comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas pour ce qui concerne la promesse, comme quelques-uns estiment qu’il y a du retardement ; mais il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance» (2 Pierre 3:8, 9). De son côté, il n’y a donc que grâce et patience envers les pécheurs. Du nôtre, il doit y avoir vigilance et persévérance dans l’attente de son retour. 
C’est précisément parce que le Seigneur sait combien facilement nous nous relâchons sur ce point qu’il tient secret le jour de sa venue. S’il avait annoncé à ses disciples qu’il devait s’écouler au moins dix-neuf siècles avant cet événement, l’Église se serait certainement endormie encore plus vite qu’elle n’a fait. En effet, comment cette attente aurait-elle pu rester vivante et exercer une influence bénie sur les rachetés si ceux-ci avaient su, génération après génération, qu’il ne reviendrait pas de leur vivant ? Or, il désire que nous soyons toujours prêts. Le serions-nous si nous savions qu’il ne vient pas encore ? N’est-ce point un fait connu que nous ne pouvons nous maintenir en état d’attente permanente que si nous sommes certains de l’imminence du retour de la personne attendue ? Ainsi que quelqu’un l’a écrit, «nous avons une telle tendance à la paresse et à l’inertie que nous avons toujours besoin d’être tenus en haleine». 
Hélas ; tel est bien le cas, et malgré les exhortations de la Parole à «être comme des esclaves qui attendent leur maître», les chrétiens perdirent bien vite de vue cette glorieuse espérance et s’endormirent, peu de temps après le départ des apôtres. En effet, les écrits de leurs successeurs immédiats montrent que les regards des rachetés s’étaient détournés de Christ lui-même pour s’attacher à des hommes, oubliant en même temps la vérité du retour du Seigneur. Ainsi la porte s’ouvrit à toutes sortes d’erreurs au sein de l’Église. 
 
3. 3.3.3 Une attente vivante 
C’est pourquoi, cher lecteur, il importe que nous attendions le Seigneur de façon réelle et vivante. Il n’y a point de meilleure protection contre l’influence du mal et le sommeil spirituel que cette attente constante et résolue de son retour, renforcée par la conviction que nous allons être introduits dans sa sainte et glorieuse présence. «Et quiconque a cette espérance en Lui se purifie, comme Lui est pur» (1 Jean 3:3). 
Tous les calculs visant à déterminer la date de la venue du Seigneur sont parfaitement vains et faux, puisque la Parole ne contient aucune indication sur laquelle ces calculs pourraient s’appuyer. Les données bibliques concernant l’époque ou la durée de certains faits prophétiques se rapportent toutes exclusivement à Israël et non point à l’Église. Les calculs que l’on peut fonder sur elles permettent, non sans difficulté d’ailleurs, de fixer approximativement la chronologie des événements allant jusqu’à la naissance de Christ. Dès lors, toutes indications de temps font défaut et ce n’est qu’en rapport avec les temps de la fin, durant lesquels Israël sera de nouveau appelé à rendre témoignage pour Dieu, que des chiffres nous sont donnés. 
En revanche, comme nous l’avons déjà vu, l’économie de la grâce qui est celle de l’Église ici-bas, constitue une parenthèse dont la Parole n’indique pas la durée. Cette période est dominée par un événement : le retour de Christ et c’est cet événement, ou mieux cette Personne que nous avons à attendre chaque jour, sans nous livrer à de stériles calculs. Soyons prêts chaque jour, sachant que s’il ne vient pas aujourd’hui, demain sera pour nous un nouvel aujourd’hui. 
Cette attitude de vigilance et de soumission est de la plus grande importance pour le racheté, à l’époque actuelle de la grâce. Pierre déclare, nous l’avons vu, que le Seigneur est patient, parce qu’il ne veut pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance (2 Pierre 3:9). Sa grâce souveraine prend patience et sauve tous ceux qui veulent bien accepter le salut gratuit qu’elle leur offre. Voudrions-nous en limiter la durée et fixer d’avance un terme précis à l’exercice de cette grâce, alors que le Seigneur lui-même use de patience afin que tous viennent à la repentance ? Le croyant, éclairé par la Parole et le Saint Esprit, s’abstient donc de tomber dans ce regrettable travers, ne voulant aucunement tenter de connaître ce que le Seigneur ne lui a point révélé, ni surtout fixer des limites à la grâce rédemptrice de Dieu. 
 
4. 3.3.4 La fin du temps de la grâce 
Un passage de l’épître aux Romains confirme que le Seigneur ne peut revenir avant que le dernier des élus ait été sauvé. «Un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu’à ce que la plénitude (ou la totalité) des nations soit entrée (c’est-à-dire sauvée)» (Rom. 11:25). Tant que ce chiffre total n’est pas atteint, le temps de la grâce ne peut prendre fin et, par conséquent, le Seigneur use de patience. Mais sitôt que le dernier élu aura été sauvé, il ne retardera pas son retour d’un seul instant. 
Cependant cette plénitude ou, si l’on préfère, ce total, ne nous est pas connu. Seul Dieu l’a établi (cf. Marc 13:32). Et même si nous le connaissions, nous ne pourrions le calculer, car nous serions bien incapables de déterminer le nombre des âmes sauvées au cours des siècles passés, sans parler des vivants. Parmi eux, nous en compterions peut-être qui n’ont pas la vie de Dieu, malgré une apparence de piété, telles les vierges folles qui possédaient bien des lampes, mais point d’huile dans leurs vaisseaux. Ou bien refuserions-nous d’inclure dans notre statistique des rachetés que le Seigneur connaît comme étant à lui, mais dans le cœur desquels nous ne pouvons lire. Songeons, par exemple, au résidu fidèle de Thyatire, auquel le Seigneur déclare : «Je ne vous impose pas d’autre charge ; mais seulement, ce que vous avez, tenez-le ferme jusqu’à ce que je vienne» (Apoc. 2:24). 
Pourtant, nous savons avec une entière certitude que le temps de la grâce touche à sa fin. En effet, nous assistons, depuis quelques années, à des événements qui sont autant de signes précurseurs de la venue prochaine de notre bien-aimé Seigneur et Sauveur. Certes, et il convient d’y insister, la Parole ne nous annonce aucun fait devant précéder ce jour bienheureux. Toutefois, les signes auxquels nous faisons allusion sont reliés si manifestement à des événements prophétiques qui se produiront après l’enlèvement des saints, que ceux-ci ne sauraient les ignorer. Il s’agit notamment du retour des Juifs en Palestine, du développement de l’esprit de l’Antichrist dans le monde et des efforts visant à unir les États en groupes préparant ceux qui se constitueront à la fin des temps. Mais, encore une fois, ces faits, si solennels soient-ils, ne nous permettent pas de fixer la date du retour de Christ. 
Qu’il nous suffise donc de savoir que Dieu a fixé cette date avec précision et que si l’attente nous parait longue, le délai en est fort bref. C’est pourquoi la Parole insiste à plusieurs reprises sur l’imminence de la venue de Christ et nous exhorte à l’attendre à chaque instant. «Le Seigneur est proche ; ne vous inquiétez de rien» (Phil. 4:6). «Encore très peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas» (Héb. 10:37). «Vous aussi, usez de patience ; affermissez vos cœurs, car la venue du Seigneur est proche» (Jacques 5:8). «Mais la fin de toutes choses s’est approchée» (1 Pierre 4:7). «Petits enfants, c’est la dernière heure» (1 Jean 2:18). «Bienheureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche !» (Apoc. 1:3). «Voici, je viens bientôt... Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre ; le temps est proche... Celui qui rend témoignage de ces choses dit : Oui, je viens bientôt» (Apoc. 22:7, 10, 20). 
Sommes-nous disposés à nous écrier avec sincérité : «Amen ; viens, Seigneur Jésus !» ? Attendons-nous réellement ce jour et le hâtons-nous par notre dévouement au service du Seigneur ? (2 Pierre 3:12). Puisse la perspective de le voir bientôt nous consoler dans nos épreuves et stimuler notre foi et notre zèle pour lui, de manière que nous soyons prêts à l’accueillir quand il viendra ! 
 
4. 3.4 Chapitre 3 — Comment le Seigneur reviendra-t-il ? 
 
1. 3.4.1 Transmutation et enlèvement par le Seigneur lui-même 
Deux passages de la Parole donnent une réponse précise et détaillée à cette question. Nous les citerons en entier, après quoi nous en examinerons les divers points. 
Le premier se trouve en 1 Cor. 15:51-53 : «Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés : en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité...» 
Le second passage, 1 Thess. 4:15-18, complète le premier. «Car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur : que nous, les vivants, qui demeurons jusqu’à la venue du Seigneur, nous ne devancerons aucunement ceux qui se sont endormis. Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles». 
Remarquons tout d’abord que le Seigneur ne descendra pas jusque sur la terre et que ses rachetés seront enlevés à sa rencontre tandis qu’il sera encore dans les airs. Cette rencontre du Seigneur avec les siens appartient à la sphère la plus intime de ses affections. Aucun étranger n’y pourra même jeter un regard. 
C’est également la raison pour laquelle le Seigneur lui-même viendra chercher les siens. Lui aussi désire si ardemment s’unir à son Épouse qu’il ne veut confier à personne d’autre le soin de l’amener auprès de lui. Ces mots «lui-même» expriment toute la profondeur de son amour envers ceux qu’il a rachetés par son sang. Certes, ses anges sont constamment chargés de servir les saints, de les préserver des puissances ténébreuses de méchanceté et de les protéger des dangers qui les menacent. Cependant, lorsqu’il s’agira de recueillir les siens auprès de lui, le Seigneur ne recourra pas aux services des anges : il accomplira lui-même cet acte glorieux, par lequel il achèvera les desseins de la grâce divine, pour la joie suprême de son cœur. N’oublions pas, en effet, qu’il attend ce jour depuis des siècles, jour dans lequel il recueillera enfin le fruit du travail de son âme. Ainsi, l’allégresse de l’Époux ne sera pas moindre que celle de l’Épouse. 
 
2. 3.4.2 Le signal du départ 
Un signal sera donné : le Seigneur viendra 
· avec un cri de commandement ; 
· avec une voix d’archange ; 
· avec la trompette de Dieu. 
 
Ces trois images, désignant la voix du Seigneur, lors de cet événement grandiose, font ressortir la gloire céleste et la puissance divine avec lesquelles le Seigneur apparaîtra aux yeux des siens. Cette voix suffira à ressusciter les morts en Christ, à transmuer les vivants et à les enlever tous dans les nuées. 
Le «cri de commandement» exprime l’autorité et la toute-puissance de la voix du Fils de Dieu, Seigneur et Créateur de toutes choses. Cette même voix tira jadis l’univers du néant : «Car, lui, il a parlé, et la chose a été ; il a commandé, et elle s’est tenue là» (Ps. 33:9). C’est ce cri encore qui arracha Lazare au tombeau : «Lazare, sors dehors !» (Jean 11:43, 44). C’est enfin ce cri de commandement qui, un jour, fera retourner la première création au néant et y substituera les nouveaux cieux et la nouvelle terre. 
Telle est la voix puissante que Christ fera entendre, lors de sa venue, à ceux qui lui appartiennent. Tous répondront aussitôt à cet appel, même les rachetés qui dorment dans la tombe. Attirés comme par un puissant aimant, tous les saints, morts et vivants, seront irrésistiblement enlevés de cette terre à la rencontre du Seigneur, dans les airs. 
Une «voix d’archange» souligne seulement la puissance surhumaine de la voix du Seigneur. Cela ne signifie pas qu’un archange l’accompagnera (*). 
(*) Relevons que la Parole ne cite qu’un seul archange, Michel (Jude 9). 
 
La «trompette de Dieu» est une image exprimant le fait que le signal retentira partout, même dans les tombeaux, et sera perçu de tous ceux à qui il sera adressé. Cette trompette n’a rien de commun avec celles qui sont mentionnées dans l’Apocalypse et qui annoncent divers jugements (chap. 8 à 11). Elle annonce, au contraire, la délivrance et la félicité des rachetés, la gloire du ciel partagée avec Christ. La «dernière trompette» citée dans 1 Cor. 15 est une image empruntée aux usages militaires romains. Il y avait trois signaux successifs annonçant l’ordre de départ : le premier signifiait que les soldats devaient lever le camp ; le deuxième, qu’ils avaient à se mettre en ordre de marche et, enfin, le troisième équivalait à notre actuel «en avant, marche !» Tous ces signaux étaient transmis par des sonneries de trompette. Les deux premiers évoquent le souvenir des appels puissants qui furent adressés à la chrétienté au cours des siècles passés. Le premier signal fut celui qui retentit lorsque l’Évangile fut annoncé, invitant les hommes à sortir du camp du péché et à se convertir. Le deuxième coup de trompette fut l’annonce du retour prochain du Seigneur, signal qui retentit il y a près d’un siècle et demi et qui se fait entendre toujours plus clairement au sein de la chrétienté. Il ne manque plus que le dernier signal : la voix du Seigneur lui-même, appelant les siens à sa rencontre. 
 
3. 3.4.3 Détails de ce qui va se passer 
Voyons maintenant ce qui se passera sur la terre lorsque cette voix se fera entendre. 
Il nous est dit que les morts en Christ ressusciteront premièrement. Cela s’applique aussi bien aux saints de l’Ancien Testament qu’à ceux de l’Église. En effet, «la rédemption qui est dans le Christ Jésus» s’étend à ces deux catégories de croyants (Rom. 3:25, 26). Le Seigneur lui-même a déclaré : «L’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie ; et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement» (Jean 5:28, 29). Les premiers participeront à la première résurrection (qui aura lieu à la venue du Seigneur) ; les seconds sortiront des tombeaux pour le jugement, après le règne millénaire. Il est dit des premiers : «Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection : sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui mille ans» (Apoc. 20:6). 
Les Thessaloniciens attendaient le Seigneur avec une foi vivante ; c’était même la caractéristique principale de leur témoignage (1 Thess. 1:9). Aussi furent-ils inquiets lorsqu’ils constatèrent que quelques-uns d’entre eux étaient retirés avant le retour de Christ, car ils pensaient que cet événement se produirait de leur temps déjà. Ce n’était point qu’ils fussent ébranlés dans leur attente, mais ils redoutaient que les croyants endormis ne participassent point à l’enlèvement de l’Église. Pour dissiper ces craintes, l’apôtre leur communiqua des révélations supplémentaires concernant le retour du Seigneur, en insistant spécialement sur la part qu’y prendraient les saints endormis. Il vaut donc la peine que nous nous arrêtions sur ce sujet si important. 
La nouvelle naissance opérée par le Saint Esprit renouvelle «l’esprit de notre entendement» (Éph. 4:23) — c’est-à-dire notre âme et notre esprit — mais non point notre corps qui n’est sauvé qu’en espérance (Rom. 8:24). Certes, la nouvelle naissance exerce une influence sanctifiante et bienfaisante sur notre vie physique, car le Saint Esprit qui est en nous, nous rend capables de résister au péché et d’avoir, à l’égard de toutes les choses de la vie présente, une conception entièrement nouvelle et conforme à la pensée du Seigneur. Néanmoins notre corps n’est pas encore renouvelé, sinon il serait devenu semblable au corps de Christ après sa résurrection. Cette tente dans laquelle nous gémissons, étant chargés (2 Cor. 5:2-4), appartient à la création déchue (Ps. 51:5) et se trouve, de ce fait, soumise à la condamnation prononcée contre le péché : la mort (Rom. 6:23). C’est pourquoi nous demeurons toute notre vie exposés à la souffrance, à la maladie, à la mort, nous sommes liés aux lois naturelles et aux nécessités de l’existence, tout comme les inconvertis. À nous aussi, enfants de Dieu, s’appliquent les mots de 1 Cor. 15:50 : «La chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu» et «ce que tu sèmes n’est pas vivifié s’il ne meurt» (v. 36). Notre maison terrestre doit être détruite ; aussi désirons-nous avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel, cet édifice de la part de Dieu, maison qui n’est pas faite de mains, éternelle, dans les cieux (2 Cor. 5:1-5). 
Ainsi la Parole nous enseigne clairement que notre corps actuel doit disparaître avant que nous revêtions l’incorruptibilité et la gloire. Toutefois, la mort est pour l’enfant de Dieu tout autre que pour l’incrédule. Ce n’est pas sans raison que l’apôtre Paul affirme : J’ai «le désir de déloger et d’être avec Christ, car cela est de beaucoup meilleur» (Phil. 1:23). Quand un croyant meurt, son corps est simplement «endormi», et son âme va en paradis (Luc 23:43), lieu béni où se trouve Celui auquel il a cru. Il faut bien entendre, en effet, que le sommeil s’applique seulement au corps du chrétien décédé et non point à son âme qui, elle, ne dort pas. Au contraire, elle se trouve dans un état de jouissance intense qui lui permet de percevoir ces choses ineffables, qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer, comme ce fut le cas de l’apôtre Paul, lorsqu’il fut ravi au troisième ciel (2 Cor. 12:4). Après la mort, l’âme du racheté entre donc, avec le Seigneur, dans une communion infiniment plus élevée et bénie que durant sa vie terrestre ; elle jouit d’un bonheur sans mélange et d’une paix parfaite. C’est pourquoi la Parole déclare que mourir est un gain, et qu’être avec Christ est de beaucoup meilleur. C’est une entrée paisible dans le repos céleste auquel la gloire s’ajoutera à la venue du Seigneur. Plusieurs ont eu le privilège de jeter un regard, à leur dernière heure, sur le séjour heureux où ils allaient entrer. Tel fut, en particulier, le cas d’Étienne (Actes 7:56). 
La mort n’est donc, pour le croyant, qu’un état provisoire, auquel succédera la résurrection d’entre les morts (Phil. 3:11). C’est ce que l’apôtre Paul explique aux Thessaloniciens. Dieu le Père a ressuscité Jésus Christ d’entre les morts ; de même, tous ceux qui ont été rachetés par son sang et font ainsi partie de son Corps, seront ressuscités d’entre les morts. La voix puissante du Seigneur les fera sortir des tombeaux et ils seront enlevés à sa rencontre en même temps que les vivants transmués. Quelle scène glorieuse se déroulera alors ! 
Toutes les âmes des saints endormis recevront un corps nouveau, glorieux, éternel, préparé pour le ciel. La forme en sera relativement correspondante à celle du corps porté par chaque racheté durant sa vie terrestre. Nous nous reconnaîtrons mutuellement dans les liens de l’Esprit et nous serons ainsi capables de connaître même ceux que nous n’avons pas connus. Ce corps ne comportera toutefois aucun élément de l’ancien corps mortel et corruptible ; il sera délivré du péché, de la maladie, des infirmités et des imperfections qui caractérisent nos corps actuels. Il ne sera plus de «sang et de chair» et, par conséquent, n’aura plus besoin de nourriture et de boisson, mais il sera semblable au corps du Seigneur après sa résurrection : il aura «de la chair et des os» (Luc 24:39), c’est-à-dire un aspect physique perceptible, mais pas de sang. En effet, le sang — comme l’indique l’interdiction de manger le sang en Lévitique 17:10 — est le support de la vie terrestre, matérielle, passagère, qui doit être constamment entretenue et renouvelée par les aliments et est assujettie à la loi de la mort et de la corruption. 
Il n’en sera plus de même du nouveau corps : la vie qui l’animera ne sera plus d’essence matérielle (c’est-à-dire liée aux lois naturelles qui régissent la matière), mais spirituelle. C’est pourquoi la Parole l’appelle un «corps spirituel» (1 Cor. 15:44), expression qui peut paraître paradoxale à nos intelligences limitées : en effet, un corps est, selon notre conception, quelque chose de matériel, tandis qu’un esprit est immatériel. Et pourtant, il en sera bien ainsi, puisque Dieu nous le dit dans sa Parole. En un mot, nous ne serons plus soumis à aucune des lois actuelles de la matière, de l’espace ou du temps (*). Ce sera l’affranchissement total de la servitude de la corruption et la jouissance intégrale de la liberté de la gloire des enfants de Dieu (Rom. 8:21). 
(*) C’est pourquoi le Seigneur Jésus pouvait, après sa résurrection, manger, mais n’en avait aucunement besoin ; de même, il apparaissait en des lieux divers et fort éloignés sans ouvrir les portes, ou devenait brusquement invisible. 
 
Ce corps nouveau sera conféré non seulement aux morts en Christ au moment de leur résurrection, mais aussi aux croyants qui seront encore vivants lors du retour du Seigneur. Il n’y aura donc aucune différence entre ces deux groupes de rachetés : les premiers recevront leur nouveau corps par la résurrection, les seconds par la transmutation de leur corps terrestre. «Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés... Les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité» (1 Cor. 15:51-53). «Car notre bourgeoisie est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire» (Phil. 3:20, 21). 
Ainsi, sans passer par la mort, les croyants vivant sur la terre à ce moment-là seront «changés», ou «transmués». Ils recevront donc un corps semblable à celui des ressuscités. Paul se range lui-même parmi ceux-là, car il attendait le Seigneur. Puisse-t-il en être de même de chaque racheté ! 
 
 
 
 
4. 3.4.4 En un clin d’œil 
Fait impressionnant : tout cela s’opérera en un instant, en un clin d’œil. Bien que l’enlèvement des saints ne soit pas vu des incrédules (*), ils n’en seront pas moins bouleversés lorsqu’ils constateront la disparition des croyants. Ils se rappelleront les avertissements que ceux-ci leur adressaient quant au retour du Seigneur, mais alors il sera trop tard. 
(*) L’ascension du Seigneur passa inaperçue pour le peuple tout entier. Il en fut de même de celle d’Enoch et d’Élie (Gen. 5:24 ; 2 Rois 2:10-12). Le Seigneur venant chercher les siens est appelé «l’étoile brillante du matin» : une étoile n’attire pas particulièrement l’attention et n’est vue que de ceux qui scrutent le ciel. 
 
«Trop tard» : puissent ces mots terrifiants ne retentir un jour aux oreilles d’aucun de vous, lecteurs ! Déjà, le Seigneur adressait ici-bas un appel solennel à ses auditeurs : «Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? Et alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité» (Matt. 7:21-23). Il ne suffit pas d’avoir été élevé par des parents chrétiens, d’avoir «mangé et bu» en présence du Seigneur (Luc 13:26), d’avoir entendu ses enseignements, de l’honorer des lèvres avec un cœur éloigné de lui. Au contraire, tout cela ne fait qu’aggraver la responsabilité, car à celui à qui il a été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé. Prenons garde que nos lampes aient de l’huile et brillent jusqu’à l’heure où paraîtra l’Époux, de peur que la porte ne soit fermée pour nous ! 
Quel effroi remplira le cœur de ceux qui resteront dehors. D’autant plus qu’il est permis de penser que l’enlèvement des croyants provoquera une désorganisation générale des conditions de vie, et même de graves accidents. Comme les hommes cherchèrent jadis Énoch et Élie après leur enlèvement, il est probable qu’ils chercheront les croyants partout, mais ils ne les trouveront pas. 
En effet, ceux-ci seront pour toujours auprès du Seigneur (1 Thess. 4:17), qui les introduira dans la gloire, auprès du Père. «Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés», dira-t-il, le cœur débordant de joie (Héb. 2:13). Ils lui seront semblables et le verront comme il est (1 Jean 3:2). À cet effet, ils ne seront pas seulement revêtus d’un corps immortel, mais d’une gloire céleste, tout ce qui est mortel aujourd’hui étant alors absorbé par la vie (2 Cor. 5:1-4). Le Seigneur n’a-t-il pas déclaré, dans sa dernière prière : «Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée» (Jean 17:24). Pour cela, nous devrons auparavant lui être faits semblables, aussi bien en ce qui concerne son apparence que la nature de son humanité (*), faute de quoi nous ne pourrions le voir (És. 6:5). C’est un fait infiniment glorieux, devant lequel l’apôtre Jean déclare : «Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté» (1 Jean 3:2). Mais la certitude que nous le verrons implique une autre certitude, savoir que nous jouirons durant l’éternité de la gloire de la maison du Père. C’est pourquoi nous pouvons nous écrier avec le même apôtre : «Voyez de quel amour le Père nous a fait don !» 
(*) Il n’est pas question des attributs divins, mais de la sainteté qui caractérise l’humanité de Christ. 
 
Joie ineffable, nous serons pour toujours avec le Seigneur et auprès du Père ! 
 
Oui, le repos s’apprête ; 
Le combat va finir. 
Levons en haut la tête, 
Car Jésus va venir. 
C’est lui, le Fils du Père, 
Le Sauveur éternel, 
Qu’en traversant la terre 
Nous attendons du ciel. 
 
Déjà blanchit l’aurore ;  
Frères ! réveillons-nous, 
Quelques instants encore 
Et nous verrons l’Époux. 
Que notre âme bénie 
S’égaie en son Sauveur, 
Et par l’Esprit de vie 
Répétons : «Viens, Seigneur !» 
 
5. 3.5 Chapitre 4 — Je te garderai de l’heure de l’épreuve 
 
1. 3.5.1 Avant la grande tribulation 
Une question importante se pose : L’Église sera-t-elle enlevée avant les jugements décrits dans l’Apocalypse, ou devra-t-elle traverser la grande tribulation ? Pour répondre à cette question, nous allons considérer un certain nombre de passages de l’Écriture sainte, lesquels montrent clairement que l’enlèvement des croyants à la rencontre du Seigneur doit nécessairement et sans aucun doute avoir lieu avant la grande tribulation. La venue du Seigneur constituera justement le prélude des événements qui se dérouleront durant les temps de la fin et précéderont l’établissement du règne millénaire. 
L’enlèvement de l’Église — manifestation de l’amour de Christ — doit être accompli avant les jugements apocalyptiques. En effet, le Seigneur mettra son Épouse chérie à l’abri de ceux-ci, selon la promesse qu’il adresse à l’assemblée de Philadelphie : «Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre» (Apoc. 3:10). L’original signifie bien : «je te garderai hors de l’heure de l’épreuve», et non point «à travers l’heure de l’épreuve». Nous avons vu, dans un chapitre précédent, que Philadelphie est l’image de l’Église fidèle des derniers jours. C’est donc à celle-ci que s’adresse cette précieuse promesse. Certes, tous les rachetés du Seigneur seront enlevés, à quelque milieu ecclésiastique qu’ils appartiennent. 
 
2. 3.5.2 Confirmation par Paul 
L’apôtre Paul écrit dans le même sens aux Thessaloniciens qui, par suite des tribulations qu’ils avaient à subir d’un monde ennemi, croyaient à tort que le jour du Seigneur (c’est-à-dire le jour du jugement) était déjà arrivé. Il leur annonce que le Seigneur leur donnera au contraire du repos en ce jour-là (2 Thess. 1:7-10). 
En outre, nous lisons, au deuxième chapitre de la même épître : «Et maintenant vous savez ce qui retient pour qu’il soit révélé en son propre temps. Car le mystère d’iniquité opère déjà ; seulement celui qui retient maintenant, le fera jusqu’à ce qu’il soit loin. Et alors sera révélé l’inique, que le Seigneur Jésus consumera par le souffle de sa bouche...» (v. 6-8). Il ressort clairement de ce passage que l’Antichrist, l’agent principal de la grande tribulation, ne peut être révélé avant que les saints aient été enlevés. Deux obstacles doivent être supprimés au préalable pour qu’il puisse apparaître. Le premier est appelé «ce qui retient», le second «celui qui retient». «Ce qui retient», c’est le fait que l’Église est encore ici-bas, telle une digue qui retient le flux montant du mal jusqu’au jour où le Seigneur la recueillera auprès de lui. La puissance nécessaire à cet effet procède du Saint Esprit qui habite en elle. «Celui qui retient» désigne précisément le Saint Esprit qui, ayant perdu son tabernacle lorsque l’Église aura été enlevée, ne s’opposera plus à la ruée de l’erreur (*). Auparavant, l’Antichrist ne peut être manifesté. Précieuse consolation pour les bien-aimés du Seigneur ! 
(*) Bien que le Saint Esprit ne soit plus présent sur la terre comme personne divine, il agira encore, notamment au sein d’Israël, durant la grande tribulation, pour l’amener à la conversion (cf. Zach. 12:10 ; Ézéch. 39:29 ; És. 59:20, 21). De même, un grand nombre d’âmes, d’entre les nations, seront sauvées par la prédication de l’Évangile du royaume (Apoc. 7:9 et 14), ce qui ne serait pas possible sans l’opération de l’Esprit (1 Cor. 12:3). Il faut donc admettre qu’il poursuivra sur la terre un ministère, même après l’enlèvement de l’Église, comme il faisait du reste avant le jour de la Pentecôte, période durant laquelle des âmes naissaient de l’Esprit. 
 
3. 3.5.3 Reprise des relations avec Israël 
Après l’enlèvement de l’Église, Dieu reprendra ses relations avec Israël et l’appellera de nouveau à rendre témoignage dans le monde, comme étant son peuple. À cet effet, Dieu a prescrit une période de sept ans au moins. Des soixante-dix semaines d’années qui doivent se passer selon Daniel 9:24-27, jusqu’à l’établissement du règne du Messie, soixante-neuf seulement se sont écoulées jusqu’à la première venue du Christ, tandis que la dernière semaine, la soixante-dixième, est encore à venir, tout comme les événements prophétiques qui la caractérisent et que décrit le verset 27. Or, cette dernière semaine ne peut commencer qu’après l’enlèvement de l’Église et cela pour plusieurs raisons : 
 
1. 3.5.3.1 Un endurcissement partiel d’Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée 
Nous lisons, en Romains 11:25 «qu’un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée». Ensuite seulement, Israël (plus exactement un résidu croyant) sera sauvé (Rom. 11:26). Cela prouve que le temps d’Israël ne peut commencer qu’après l’enlèvement de l’Église. L’apôtre appelle le rétablissement d’Israël un «mystère» : il s’agit certes d’un merveilleux dessein de la grâce de Dieu, longtemps méconnu au sein de la chrétienté. 
 
2. 3.5.3.2 L’Évangile du royaume 
Durant la dernière semaine de Daniel, c’est l’Évangile du royaume (Matt. 24:14 et Apoc. 11) qui sera annoncé, et non plus l’Évangile de la grâce, tel qu’il est prêché aujourd’hui. Apocalypse 11 montre clairement la différence fondamentale existant entre ces deux Évangiles. Alors que le but de l’Évangile de la grâce est d’amener des pécheurs à accepter le salut et de faire d’eux des membres du corps de Christ, l’Évangile du royaume sera annoncé en vue de gagner des âmes pour le royaume terrestre de Christ. Les moyens dont se servent les prédicateurs de ces Évangiles sont aussi totalement différents. Ceux qui annoncent l’Évangile de la grâce doivent être animés de l’esprit même qui caractérise leur message, c’est-à-dire de la grâce illimitée de Dieu qui n’impute pas aux hommes leurs offenses, mais pardonne gratuitement à tous ceux qui croient en Jésus. «Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez et ne maudissez pas» (Rom. 12:14). «Si donc ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire» (v. 20). «Ne rendant pas mal pour mal, ou outrage pour outrage, mais au contraire bénissant, parce que vous avez été appelés à ceci, c’est que vous héritiez de la bénédiction» (1 Pierre 3:9). 
Tel ne sera pas le caractère des deux témoins de Dieu, mentionnés en Apocalypse 11:3-6, et qui doivent prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours (*) et dont il est dit : «Si quelqu’un veut leur nuire, le feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis ; et si quelqu’un veut leur nuire, il faut qu’il soit ainsi mis à mort. Ceux-ci ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie durant les jours de leur prophétie ; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang, et pour frapper la terre de toutes sortes de plaies, toutes les fois qu’ils le voudront». On le voit, ce n’est point là le ministère de l’Évangile de la grâce de Dieu, confié à l’Église. 
(*) Cette période correspond à la dernière demi-semaine de Daniel (trois ans et demi) ; c’est celle de la grande tribulation. 
 
Il est donc évident que celle-ci doit être retirée auparavant, sinon il serait impossible qu’un témoignage semblable à celui d’Apocalypse 11 soit suscité. Quelle confusion se produirait si l’Église était encore ici-bas à ce moment-là et que l’Évangile de la grâce continue à être annoncé — car aussi longtemps que l’Église sera sur la terre, cet Évangile-là sera prêché ! Si deux Évangiles différents étaient annoncés en même temps de la part de Dieu, auquel des deux les hommes devraient-ils croire ? Il est impossible qu’il en soit ainsi ; par conséquent, il est exclu que l’Église soit encore sur la terre à l’époque où sera prêché l’Évangile du royaume. 
 
1. 3.5.3.3 Les choses qui doivent arriver après celles-ci 
En Apocalypse 1:19, le Seigneur dit à l’apôtre Jean : «Écris donc les choses que tu as vues, et les choses qui sont, et les choses qui doivent arriver après celles-ci». 
«Les choses que tu as vues» sont décrites au chapitre premier : c’est la vision de Jean à Patmos, Christ lui-même apparaissant revêtu de son pouvoir judiciaire. 
«Les choses qui sont», nous les trouvons dans les chapitres 2 et 3 : l’histoire de l’Église chrétienne et le jugement prononcé sur son état par le Fils de l’homme — de l’Église telle que le Seigneur la considère quant à sa responsabilité en tant que témoin de Dieu sur la terre depuis la Pentecôte jusqu’à l’enlèvement de la vraie Église et à la condamnation de la fausse Église (Laodicée), digne seulement d’être vomie de la bouche du Christ. 
«Les choses qui doivent arriver après celles-ci» sont les visions décrites à partir du chapitre 4 et s’étendant jusqu’à la fin du livre. Dans les chapitres 4 et 5, nous trouvons tous les croyants réunis dans le ciel à la venue du Seigneur et, à partir du chapitre 6, commencent les jugements de la fin. La famille céleste est symbolisée désormais par les vingt-quatre anciens qui entourent le trône de Dieu et sont en parfaite sécurité dans la maison du Père, tandis que se déroulent les jugements contre les impies restés sur la terre. Dès lors, les rachetés qui sont encore dans le monde portent un caractère qui ne correspond pas à celui de l’Église sous l’économie de la grâce, mais bien à celui des Juifs. En effet, comme cela ressort par exemple d’Apocalypse 6:10, leur langage est identique à celui du résidu croyant d’Israël, tel que nous le trouvons souvent dans les Psaumes. Les vingt-quatre anciens, vêtus de vêtements blancs, ayant sur leurs têtes des couronnes d’or, représentent la foule de ceux qui ont été rachetés de toute tribu, langue, peuple et nation, et qui, de leur demeure céleste, gouverneront la terre. En attendant l’arrivée de ce grand jour, ils chantent dans le ciel un cantique nouveau à la gloire de l’Agneau, disant : «Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation ; et tu les as faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre» (Apoc. 5:9, 10). Durant tout le cours des jugements qui s’abattent sur la terre, ils ne quittent pas le ciel. C’est là une preuve supplémentaire que l’Église sera recueillie auprès du Seigneur avant la période des jugements de la fin. 
 
2. 3.5.3.4 Les saints accompagnant le Seigneur lors de son retour en gloire 
Enfin, plusieurs passages de la Parole déclarent expressément que le Seigneur sera accompagné de ses saints lorsqu’il apparaîtra en gloire pour exécuter ses jugements contre les incrédules (cf. notamment 1 Thess. 3:13 ; 2 Thess. 1:10 ; Col. 3:4 ; Zacharie 14:5 ; Jude 14). C’est donc qu’ils auront été enlevés auparavant auprès de lui. En outre, ainsi que nous le verrons plus loin, ils prendront part aux noces de l’Agneau dans le ciel, avant de paraître avec lui (Apoc. 19:7-10). Certainement, l’Église sera complète et déjà dans la gloire à ce moment-là, sinon ces noces célestes ne pourraient avoir lieu. Cela implique donc qu’elle a été enlevée auparavant dans le ciel, pour être avec son divin Époux. Pour elle, il n’est point un juge comme il le sera pour les habitants de la terre qui auront à subir la «colère de l’Agneau» (Apoc. 6:16). Cette «colère» désigne précisément les terribles jugements qui seront exécutés sur les méchants, tandis que les rachetés en ont été délivrés. «Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient». «Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus Christ» (1 Thess. 1:10 ; 5:9). Du reste, il est frappant de constater qu’aucune des épîtres ne parle en détail de la grande tribulation, ce qui s’explique par le fait que l’Église n’aura point à la traverser. 
Néanmoins, cela ne signifie nullement que les chrétiens ne soient pas appelés à souffrir sur la terre avant la venue du Seigneur. La Parole nous enseigne, en effet, «que c’est par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu» (Actes 14:22) et que «le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu ; mais s’il commence premièrement par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de Dieu ?» (1 Pierre 4:17). Nombreux sont les croyants qui, effectivement, ont déjà souffert au cours des siècles passés et tout particulièrement ces dernières années, soit qu’ils aient été en butte à des persécutions, soit qu’ils aient subi eux aussi les jugements qui se sont abattus sur divers pays. Cependant ces épreuves ont lieu dans une période où la grâce est encore en plein exercice, tandis que les jugements qui caractériseront la grande tribulation dépasseront tout ce qui s’est vu précédemment. Le Seigneur l’a annoncé lui-même : «Car alors il y aura une grande tribulation, telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais» (Matt. 24:21). 
 
Que le Seigneur soit béni pour l’assurance qu’il nous a donnée qu’il nous garderait de cette épreuve ! Nous pouvons donc nous réjouir sans crainte aucune à la pensée de son prochain retour. Mais demeurons vigilants, fermes et actifs à son service, selon l’exhortation que l’apôtre Pierre adressait aux saints à la fin de sa carrière : «C’est pourquoi, frères, étudiez-vous d’autant plus à affermir votre appel et votre élection, car en faisant ces choses vous ne faillirez jamais ; car ainsi l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ vous sera richement donnée» (2 Pierre 1:10, 11). 
 
6. 3.6 Chapitre 5 — La manifestation des rachetés devant le tribunal de Christ 
 
1. 3.6.1 Tribunal de Christ 
Une fois recueillis auprès du Seigneur, tous les rachetés, sans exception, devront être «manifestés» devant le tribunal de Christ. «Car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal» (2 Cor. 5:10). Cette «manifestation» aura lieu avant les noces de l’Agneau. Il faut que tout ce que nous avons fait soit mis auparavant en pleine lumière devant le tribunal de Christ, en présence de Dieu et de ses saints. Tous nos péchés, tous nos manquements, même les plus secrets, seront dévoilés, mis à nu dans leurs moindres détails, devant tous. Et non seulement ce que nous aurons fait sera ainsi manifesté, mais aussi ce que nous aurons été, et l’image qui apparaîtra alors sera peut-être bien différente du masque que nous nous serons donné ici-bas. 
Cependant, il importe de préciser que nous ne comparaîtrons pas devant ce tribunal comme des inculpés appelés à être jugés, sinon qui pourrait être acquitté ? Le Seigneur lui-même a dit : «En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie» (Jean 5:24). Le croyant n’a donc pas à redouter le jugement éternel devant le tribunal de Christ, où il doit être seulement «manifesté». D’ailleurs, il y comparaîtra dans un corps céleste et glorieux, semblable au corps de celui qui sera assis sur le trône, et revêtu de toutes ses perfections. Il ne craindra donc aucunement la lumière qui sera faite sur toute sa vie passée. Il saura qu’il a été racheté par le sang précieux de Christ et qu’il ne peut venir en jugement. Par conséquent, le tribunal de Christ n’est pas, pour le croyant, un lieu de jugement, comme il le sera plus tard pour les méchants. C’est bien plutôt le lieu où seront manifestés dans tout leur éclat la grâce et l’amour du Seigneur Jésus.  
En effet, nous ne pouvons nous faire, ici-bas, qu’une idée bien faible et incomplète de sa sainteté. Nous ne la sonderons entièrement qu’au ciel où, libérés de toutes les entraves de nos corps mortels et du péché, nous serons rendus capables de louer, de bénir et d’adorer notre bien-aimé Seigneur et Sauveur, comme il en est digne. Mais il faudra que nous soyons auparavant manifestés devant son tribunal, afin que nous reconnaissions une fois clairement, dans la lumière de Dieu, ce que nous étions par nous-mêmes, et ce qu’étaient en réalité nos actes, nos paroles, nos pensées, tels que le Seigneur les a vus et jugés. Alors seulement nous aurons pleinement conscience de ce qu’est la grâce de Dieu. Ici-bas, nos yeux sont bien souvent obscurcis par Satan et l’esprit du siècle. Que de fois nous considérons, même inconsciemment, les choses spirituelles et nous-mêmes comme à travers des verres colorés ou déformants, grossissant nos mérites et atténuant notre culpabilité. Aussi sera-t-il nécessaire que nous soyons tous manifestés en pleine lumière, afin que nous prenions enfin conscience de notre néant total. Nous comprendrons alors toute la grandeur et la gloire de la grâce et de l’amour de notre Seigneur. Quelle valeur excessive attachons-nous trop souvent à nos oeuvres, à notre amour, à notre foi, à notre fidélité ! Tout cela sera remis à sa vraie place et pesé à la balance du sanctuaire : le bien aura été produit par la grâce et nous reconnaîtrons que nous n’y avons aucun mérite ; toutefois, le Seigneur le récompensera, ce qui fera éclater sa grâce davantage encore. Bien des actes apparaîtront, à la lumière de ce tribunal, sous un jour entièrement différent de celui où nous les aurons appréciés ici-bas. Songeons en particulier à la manière selon laquelle nous aurons manifesté l’esprit et les caractères de Christ dans toute notre activité. 
 
2. 3.6.2 Conséquences pratiques actuelles du tribunal de Christ 
Combien est solennelle cette perspective d’être tous manifestés devant le tribunal de Christ et combien nous devons y songer ! Cela nous amènera à nous abstenir de tout ce dont nous aurions à avoir honte dans la présence du Seigneur et de ses saints, et à nous laisser guider en toutes choses par sa Parole et son Esprit. 
Mais, nous le répétons, cette attente ne doit aucunement nous effrayer, car notre manifestation servira en premier lieu à glorifier le Seigneur. Nous-mêmes, nous lui rendrons gloire, car nous constaterons alors la grâce merveilleuse qui nous aura conduits, aidés, soutenus, gardés durant la traversée du désert, et nous aura amenés finalement dans la gloire, auprès de lui. Ainsi, malgré tous nos manquements, Christ sera glorifié. Tous nos actes seront appréciés selon le jugement de Dieu, non afin que nous soyons condamnés, mais que nous soyons pleinement «d’accord avec Dieu». Ainsi seulement nos coeurs deviendront vraiment libres pour l’adorer et le louer d’une manière parfaite. 
Puisse la perspective d’avoir à paraître devant ce tribunal maintenir dans nos coeurs à tous la crainte de déshonorer le Seigneur et le désir de le servir fidèlement ici-bas, tout en nous réjouissant de ce que sa grâce nous amènera sûrement dans la maison du Père ! «Que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne oeuvre, et croissant par la connaissance de Dieu» (Col. 1:9, 10). 
 
7. 3.7 Chapitre 6 — Les saints dans le ciel et les noces de l’Agneau 
 
1. 3.7.1 Activité des saints dans la gloire 
Nous allons considérer maintenant ce que la parole de Dieu nous révèle concernant le séjour et l’activité des saints après leur introduction dans le sanctuaire céleste et jusqu’à l’apparition de Christ en gloire. 
Les saints dans le ciel sont représentés, à partir du chapitre quatrième de l’Apocalypse, par vingt-quatre anciens assis sur des trônes, entourant le trône de Dieu, vêtus de vêtements blancs et portant des couronnes d’or. Ce sont des personnages symboliques qui représentent tous les saints, depuis le premier racheté jusqu’à la dernière âme sauvée avant l’enlèvement de l’Église. Quelle est donc leur activité dans le ciel ? Ils sont rois (ainsi que le montrent les trônes et les couronnes) et, comme tels, destinés à régner sur la terre avec Christ. D’autre part, ils sont sacrificateurs, ainsi que l’indique leur chant. «Et ils chantent un cantique nouveau, disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation ; et tu les as faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre» (Apoc. 5:9, 10). Déjà, dans 1 Pierre 2:5, les rachetés sont appelés «une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ» ; et au verset 9 : «Vous êtes une race élue, une sacrificature royale, une nation sainte, un peuple acquis». Cette dignité de rois et de sacrificateurs, que les saints possèdent déjà ici-bas, continuera à être leur part glorieuse dans le ciel. 
 
2. 3.7.2 Les 24 anciens 
Mais pourquoi sont-ils appelés «anciens» et sont-ils au nombre de vingt-quatre ? Le terme d’anciens fait ressortir le fait qu’ils possèdent la révélation des mystères de Dieu. Nous les voyons même renseigner l’apôtre Jean sur certains points des visions auxquelles il assiste (5:5 ; 7:13). Ils s’intéressent à l’action qui se déroule sous leurs yeux aussi bien au ciel que sur la terre, prennent une part intense aux souffrances du pieux résidu d’Israël traversant la grande tribulation sous le règne de l’Antichrist et le soutiennent dans ses prières (5:8). Enfin, ils chantent et adorent, prosternés devant le trône de Dieu (4:10, 11 ; 7:11, 12 ; 19:4). Ayant oublié les luttes et les épreuves rencontrées durant leur pèlerinage terrestre, ils n’ont plus devant eux que la gloire céleste et la félicité éternelle. La gloire de l’Agneau remplit leur coeur, comme elle illumine le ciel tout entier. 
Leur nombre est également symbolique. D’une part, il rappelle les vingt-quatre classes de la sacrificature terrestre, instituées par le roi David (1 Chron. 24:7-19). D’autre part, il fait ressortir que les saints glorifiés se composent de deux groupes (deux fois douze), savoir les croyants de l’Ancien Testament, allant d’Adam à Jean-Baptiste, et les croyants formant l’Église. Bien que ces deux groupes jouissent de la même part glorieuse, ils n’en sont pas moins distincts. 
Cela apparaît clairement au chapitre 19 où, à partir du verset 6, les anciens ne sont plus mentionnés, mais où les noces de l’Agneau sont décrites. Nous trouvons alors pour la première fois la mention de l’Épouse de l’Agneau et, d’autre part, des conviés au banquet des noces de l’Agneau (cf. Jean 3:29). Cette Épouse comprend l’ensemble des rachetés de l’ère chrétienne de la grâce, tandis que les conviés sont tous les autres rachetés. Ils sont déclarés bienheureux, parce qu’ils se réjouissent, comme membres de la famille céleste, du lot glorieux qui est échu à l’Épouse de l’Agneau. 
 
3. 3.7.3 Les noces de l’Agneau 
Nous trouvons déjà dans les évangiles quelques passages qui font allusion à cet événement solennel. C’est ainsi qu’en Luc 22:30, le Seigneur Jésus promet à ses disciples qu’ils mangeront et boiront à sa table, dans son royaume. Au chapitre 12, v. 37, il dit qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira. En Jean 14:3, il leur donne l’assurance qu’il les introduira un jour auprès de Lui, dans la maison de son Père ; et en Jean 17:24, il veut qu’ils voient sa gloire. Tous ces passages font ressortir le désir du Seigneur d’associer les siens à sa gloire, dans le ciel, et de les introduire dans la jouissance de ses affections les plus intimes. 
C’est ce qu’expriment les noces de l’Agneau, qui précèdent immédiatement l’entrée du Seigneur dans son règne : «Et j’ouïs comme une voix d’une foule nombreuse, et comme une voix de grandes eaux, et comme une voix de forts tonnerres, disant : Alléluia ! car le Seigneur, notre Dieu, le Tout-Puissant, est entré dans son règne. Réjouissons-nous et tressaillons de joie, et donnons-Lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues ; et sa femme s’est préparée ; et il lui a été donné d’être vêtue de fin lin, éclatant et pur, car le fin lin, ce sont les justices des saints. Et il me dit : Écris : Bienheureux ceux qui sont conviés au banquet des noces de l’Agneau» (Apoc. 19:6-9). 
L’épouse s’est préparée avant les noces, et cette préparation a lieu sur la terre où s’accomplissent les «justices» ou actes justes des saints. Il ne s’agit pas ici de la justice de Christ qui est imputée à chaque croyant par la foi (1 Cor. 1:30 ; Rom. 5:18), mais bien du résultat de la conduite de chaque racheté ici-bas. L’ensemble de ces «justices» constitue le vêtement de fin lin, éclatant et pur, dans lequel l’Épouse apparaîtra aux yeux de l’Époux, le jour de ses noces, puis aux yeux du monde lors de la venue du Seigneur en gloire. La manifestation de ces «actes justes», fruits de l’Esprit agissant dans chaque croyant, a ici un caractère collectif : ils sont vus dans leur ensemble, comme appartenant à I’Église elle-même et non plus à chaque racheté individuellement. Songeons-nous à ce côté de notre service pour le Seigneur ? Aurons-nous contribué à tisser cette robe somptueuse, ou bien abandonnerons-nous ce soin à d’autres ? 
Sans doute, c’est devant le tribunal de Christ, donc avant les noces de l’Agneau, que sera manifesté ce que vaudront les fils que nous aurons tissés, c’est-à-dire les actes que nous aurons accomplis ici-bas, ainsi que nous l’avons exposé dans le chapitre précédent. Par conséquent, notre joie, lors des noces de l’Agneau, sera absolument parfaite et sans nuage. Cependant, il nous convient de ne pas perdre de vue ce que signifie pratiquement cette «préparation» et de nous appliquer avec zèle à tisser ici-bas de nombreux fils de ce vêtement de fin lin. Mais n’oublions pas non plus que ce ne sont pas nos oeuvres qui nous vaudront de nous asseoir à la table des noces, mais bien la seule grâce du Seigneur. Cette grâce ressort d’ailleurs des termes mêmes dont l’Écriture se sert : «Il lui a été donné d’être vêtue...» Ce vêtement est donc un don de la pure grâce de Dieu, qui se plaît à reconnaître ce qui, sous l’action de l’Esprit, a été produit pour la gloire de Christ. 
Remarquons encore que ces noces sont celles de l’Agneau, titre qui rappelle à l’Épouse que son Seigneur a souffert et a été immolé pour elle. Cette pensée sera donc bien propre à éveiller dans son coeur la louange, la reconnaissance, l’adoration. 
La joie aussi remplira le ciel, et les saints l’expriment en s’écriant : «Réjouissons-nous et tressaillons de joie». En effet, le moment tant attendu sera arrivé où Christ s’unira mystiquement à cette Épouse pour laquelle il a donné sa vie. À la joie de son coeur répondra, tel un écho puissant, la joie du ciel tout entier qui fera entendre une clameur semblable à une «voix de grandes eaux et de forts tonnerres». Cette allégresse procédera aussi du fait que, sitôt après ses noces, l’Agneau apparaîtra, avec son Épouse, dans sa gloire et sa puissance comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Les versets suivants décrivent, en effet, une scène solennelle entre toutes : le ciel s’ouvre et Christ lui-même, montant un cheval blanc, s’avance pour revendiquer ses droits, à la face du monde, juger la terre et établir son règne glorieux. «Et les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin, blanc et pur» (v. 14). Ces armées sont composées des saints glorifiés et non des anges. Cet acte solennel clôt la période allant de l’enlèvement de l’Église à l’apparition glorieuse de Christ. 
 
Plus de nuit, plus de distance !  
Ton Épouse à ton côté,  
Reflètera ta puissance, 
Et ta grâce, et ta beauté. 
 
Fruit de ton amour suprême,  
On la verra dans ce jour,  
Environnée elle-même 
De ton éternel amour. 
 
 
 
Le TÉMOIGNAGE de DIEU 
 
 
pour le TEMPS ACTUEL 
 
 
et la VENUE du SEIGNEUR 
 
 
par Henri Rossier — 1918 
 
Table des matières : 
 
1 En quoi consiste le témoignage de Dieu. 
2 En quoi consiste le témoignage actuel. 
3 À qui le témoignage actuel a-t-il été confié ? 
4 Possibilité de rendre ce témoignage aujourd’hui 
5 La sainteté pratique inséparable du témoignage 
6 La sainteté en rapport avec la Cène comme témoignage 
7 Le témoignage devenu partiel comme résultat du manque de sainteté pratique 
8 Les vrais témoins commencent toujours par la sainteté pratique. 
9 Une partie du témoignage actuel, la Venue du Seigneur, remise en lumière 
10 Le témoignage actuel est un tout. 
11 Il y a des chrétiens qui ne sont pas des témoins. 
12 Quelques réflexions sur le témoignage de Philadelphie 
 
1 En quoi consiste le témoignage de Dieu. 
Nous avons montré, dans un écrit précédent (*), que, depuis la chute de l’homme, Dieu a toujours eu un témoignage dans ce monde et que ce témoignage subsistera, sans interruption, jusqu’à la fin. Nous trouvons la raison de ce fait dans la souveraine grâce de Dieu, qui ne voulait pas laisser l’homme sous les conséquences terribles de sa chute. Alors qu’il était perdu, Dieu se fit connaître à lui comme un «Dieu Sauveur» qui avait un moyen de lui ouvrir le ciel dont son péché l’avait exclu pour toujours. Rien de plus immérité qu’une telle grâce ! Le péché qui nous séparait du Dieu saint a été l’occasion par laquelle, ouvrant pour nous ses trésors, le Dieu d’amour nous a révélé le salut, avec un avenir infini de bonheur et de gloire ! C’est là ce dont Il a rendu témoignage le jour même où l’homme, à l’instigation de Satan, eût goûté le fruit défendu. 
(*) Le Témoignage, par H.R. 
En quoi consiste ce témoignage ? Il peut se résumer en un seul mot : Jésus-Christ. Dieu déclare publiquement, afin de sauver le monde, que la Semence de la femme est le seul remède à la chute et à toutes ses conséquences ; que, par son oeuvre, elle brisera la puissance de Satan, délivrera l’homme de la mort et l’introduira justifié dans la gloire même de Dieu. 
Jusqu’à l’apparition du Sauveur, objet de ce témoignage, ce dernier devint plus défini, plus complet, plus actuel, à mesure qu’il fut proclamé dans la suite des siècles : plus on s’approchait du foyer de lumière, plus il augmentait d’éclat. Ce témoignage commença le jour de la chute, se continua par l’organe des patriarches, puis par la loi confiée à un peuple privilégié, enfin par tous les prophètes, y compris Jean Baptiste, jusqu’à l’apparition du Christ qui en était l’objet. Dès le moment où l’oeuvre du Sauveur fut achevée, le témoignage de Dieu fut complet sans qu’il restât rien à y ajouter. 
2 En quoi consiste le témoignage actuel. 
En rapport avec son oeuvre, le Seigneur nous est présenté sous trois caractères : 
1° Comme mort et ressuscité. 
À cette position se lie pour nous la rémission des péchés, la justification, la paix, notre introduction dans la faveur de Dieu, notre entière délivrance, nos relations avec Christ comme ses rachetés, et avec Dieu comme ses enfants. 
2° Comme assis à la droite de Dieu, d’où il a envoyé le Saint Esprit. 
À cette position correspond la formation de l’Église, maison de Dieu, corps et épouse de Christ, unie indissolublement par le Saint Esprit avec Lui, sa Tête glorieuse dans le ciel ; et les ministères donnés aux hommes par ce même Esprit. 
3° Comme étant sur le point de revenir. 
À cette position se lie l’Espérance chrétienne, proprement dite, l’introduction de l’Église, Épouse de Christ, dans la gloire, et l’établissement sur la terre du Royaume du Fils de l’homme. 
Tel est le témoignage actuel de la grâce de Dieu. Aucun autre témoignage n’y sera ajouté avant que l’Église soit enlevée auprès du Seigneur (*). Il est exactement le même que celui de la primitive Église, mais, ayant été perdu, presqu’en totalité par l’infidélité de l’Église professante, il a été remis en lumière à certaines époques dans l’une ou l’autre de ses parties. 
(*) Après le témoignage de l’Église il y aura encore celui du Royaume confié au Résidu prophétique de la fin, mais qui ne rentre pas dans notre sujet. 
3 À qui le témoignage actuel a-t-il été confié ? 
À chacun de ceux qui ont été sauvés et qui forment ici-bas l’Église de Christ, par le Saint Esprit envoyé du ciel. Le témoignage est donc à la fois individuel et collectif, collectif, parce que dans la pensée de Dieu, l’Église est la lettre de Christ, connue et lue de tous les hommes (2 Cor. 3:2, 3), héraut de la grâce qui appartient à ceux qui croiront en Lui et de la gloire qui les attend. 
L’Église a-t-elle gardé ce témoignage ? Hélas ! elle y a été complètement infidèle. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir, dans l’Apocalypse, la ruine du témoignage de l’Église ou Assemblée envisagée sous sa responsabilité, depuis l’abandon du premier amour, jusqu’au moment où elle sera finalement vomie de la bouche du Seigneur. À peine le dernier apôtre avait-il disparu de la scène, que toutes les vérités essentielles du témoignage chrétien étaient abandonnées, mais, grâces à Dieu, cela n’en compromet nullement la valeur. 
Seulement Dieu confia dès lors son témoignage à un Résidu chrétien qu’il sortit de la masse professante, et auquel il donna la fonction, jadis confiée à l’Église comme ensemble, d’être la colonne et l’appui de la vérité. Ce Résidu fut composé des «autres qui sont à Thyatire» (Apoc. 2:24), de ceux qui sortirent à la Réformation des ténèbres du catholicisme (*). Eux aussi déclinèrent rapidement et devinrent, comme le savent tous les lecteurs intelligents de l’Apocalypse, l’Assemblée de Sardes, le corps sans vie du Protestantisme, après que Dieu lui eût confié, pour le temps d’alors, d’une manière si bénie, le témoignage à la justification par le sang de Christ, et lui eût ouvert tout entières les saintes Écritures, par lesquelles il aurait dû en apprendre bien davantage. 
(*) Nous parlons d’un ensemble qui sortit du catholicisme, car il y eut auparavant à diverses reprises dans son sein des témoins recommandés par la sainteté de leur vie. 
À la suite de cette faillite du premier Résidu chrétien, sorti de Thyatire, le corps des témoins fut restreint à un plus petit nombre et c’est à leur témoignage que nous assistons de nos jours. Il se pourrait que le mal acquît un tel développement que ces témoins ne fussent plus que deux ou trois au milieu des ruines de la chrétienté, et c’est ce que Jésus laisse entendre en parlant à ses disciples (Matth. 18:20), mais, grâce à Dieu, s’il devait en être ainsi, le témoignage du Seigneur, complet dès le commencement du Christianisme, n’en serait nullement altéré, ni diminué. Ne voit-on pas Jérémie, en un temps de ruine, être le seul témoin fidèle au milieu d’Israël ? 
4 Possibilité de rendre ce témoignage aujourd’hui 
De quelle manière ce témoignage peut-il donc être rendu actuellement comme il le fut aux plus beaux jours de l’Église naissante ? En manifestant, ne fût-ce qu’à deux ou trois, ce que l’Église, comme ensemble, a été infiniment coupable de ne pas maintenir, (c’est-à-dire le Salut et la position céleste du chrétien, l’unité de l’Église corps de Christ, et son Espérance, le Retour du Seigneur), car au lieu d’être une lettre de Christ, elle s’est assimilée au monde dont son témoignage devait la séparer. 
Mais, direz-vous, même le témoignage des deux ou trois a failli comme les autres. Qu’y a-t-il donc à faire ? Pas autre chose qu’à revenir, par la repentance, à une marche de sainteté et de vraie séparation du monde. «Si tu te retournes», dit l’Éternel à Jérémie, «je te ramènerai ; tu te tiendras devant moi ; et si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche» (Jér. 15:19). Ce n’est point en s’appuyant sur le plus ou moins grand nombre des témoins que le témoignage retrouvera sa force ; c’est en marchant, et fût-on tout seul, dans une vraie séparation du mal. Nous ne pouvons assez insister sur le fait que toute la force du témoignage dépend de la sainteté pratique des témoins. Examinons donc de plus près le sujet de la sainteté. 
5 La sainteté pratique inséparable du témoignage 
C’est dans le chemin de la sainteté que l’on trouve la lumière. Quand Dieu suscite un témoignage nouveau (*), ce témoignage, à son début, n’est pas établi sur des doctrines, quelque excellentes qu’elles puissent être, mais sur la sainteté de la vie, sur une vraie séparation du monde dans les habitudes, dans les maisons, dans les relations, dans la marche. Cette séparation, Dieu la reconnaît et l’approuve ; il la récompense en révélant des vérités nouvelles à ceux qui marchent dans ce chemin de sainteté ; il leur ouvre, en un mot, les trésors de sa Parole. La sainteté pratique est toujours accompagnée d’un accroissement dans la connaissance des Écritures. Au temps de la Réformation, si le Résidu chrétien avait observé une vraie séparation du monde, il ne se serait pas borné à proclamer la justification par la foi, partie, si importante soit-elle, des conséquences de la mort et de la résurrection de Christ (**) ; ces fidèles auraient eu la révélation du «mystère» de l’Église, c’est-à-dire de l’Unité du corps de Christ, et de la Venue du Seigneur, vérités contenues dans la Parole placée entre leurs mains, et qui leur ont été presque entièrement cachées. C’est pourquoi nous voyons Sardes jugée comme témoignage et remplacée par Philadelphie, sur laquelle nous reviendrons plus tard. 
(*) Je dis nouveau, ce qui n’est pas proprement le terme. Il n’y a pas de témoignage nouveau aux jours de l’Église ; mais quand tout espoir de restauration est perdu pour elle, et qu’elle n’a pas voulu se repentir, quand ce que Dieu en a séparé s’est mondanisé et n’a plus que le nom de vivre, Dieu suscite un nouveau Résidu, celui de Philadelphie, extérieurement beaucoup plus misérable que Sardes à son début et chez lequel il y a peu de force, mais qui marche dans les voies du «Saint et du Véritable». 
(**) Nous disons une partie parce que le vrai affranchissement du chrétien et sa vocation céleste n’étaient ni réellement connus ni enseignés. 
6 La sainteté en rapport avec la Cène comme témoignage 
La sainteté, avons-nous dit, est indispensable pour rendre témoignage, et sans elle ce dernier ne peut exister. Il en est aujourd’hui comme il en était d’Israël autrefois. Au moment de célébrer la Pâque, il leur fallait ôter, dès le premier jour, tout levain de leurs maisons et garder la fête des pains sans levain pendant sept jours. Il en est de même de la Cène du Seigneur, envisagée non pas comme mémorial, mais sous l’aspect d’un témoignage. Pour qu’elle gardât ce dernier caractère, il fallait que ceux qui y participaient se souvinssent qu’un peu de levain fait lever toute la pâte. Ils devaient ôter du milieu d’eux le vieux levain (1 Cor. 5:7), afin d’être en pratique une nouvelle pâte, comme en principe ils étaient sans levain. Leur Pâque, Christ, avait été sacrifiée. Appelés à annoncer la mort du Seigneur, ils devaient célébrer la fête de la sainteté pratique, fête qui commençait à la Pâque et ne se terminait qu’au bout de sept jours, symbole de la durée complète de notre carrière. C’est que, en effet, la Cène n’est pas seulement un mémorial et la jouissance inexprimable de la Communion avec le Sauveur : «Faites ceci en mémoire de moi» ; elle est aussi un témoignage : «Vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne». 
L’importance de la Cène comme faisant partie du témoignage chrétien, doit être estimée très haut. Ce simple acte nous présente les trois caractères du témoignage actuel, que nous avons signalés en commençant. 
1° un témoignage rendu, le jour de la résurrection de Christ, à l’oeuvre parfaite accomplie par sa mort (1 Cor. 11:26) ; 
2° un témoignage à l’unité du corps de Christ (1 Cor. 10:17) ; 
3° un témoignage à la prochaine venue du Seigneur (1 Cor. 11:26). 
Ces trois caractères, unis dans le même acte, ne peuvent en réalité se séparer l’un de l’autre, aussi ne verra-t-on jamais un témoignage vivant, où la Cène n’aurait pas toute son importance et n’occuperait pas la première place dans la vie de l’Assemblée. 
7 Le témoignage devenu partiel comme résultat du manque de sainteté pratique 
Il est possible qu’à certains moments, pour donner plus d’évidence à telle vérité qui convient aux besoins du jour, l’Esprit insiste davantage sur l’un des côtés du témoignage, mais jamais, si les chrétiens sont fidèles, ce ne sera au détriment et à l’exclusion des autres. À la Réformation le témoignage à la mort et à la résurrection de Christ fut seul mis en avant (encore était-il incomplet, comme nous l’avons dit, car l’affranchissement et les privilèges célestes du croyant étaient sinon ignorés du moins passés sous silence) ; mais devait-il en être ainsi ? Nullement. Les chrétiens possédaient les Écritures, incalculable trésor, privilège unique de la Réforme ; ils avaient le Saint Esprit pour leur enseigner les choses qu’elle contient ; mais la position céleste de Christ et son prochain retour furent ignorés parce que ce qui aurait dû être le témoignage de Christ abandonna la sainteté pratique en se mélangeant avec le monde politique et religieux, et aboutit finalement à une profession chrétienne sans vie. Ainsi toute l’oeuvre fut irrémédiablement gâtée. 
Partout où la sainteté ne fut pas maintenue , le témoignage fut incomplet et perdit bientôt sa valeur. Le chandelier fut ôté de sa place, la lumière enlevée et confiée à d’autres. Cela ne changeait rien au témoignage de Dieu, car, pour nous servir d’une expression vulgaire, le chandelier n’est pas la chandelle. Un nouveau chandelier peut devenir le porteur du même flambeau sans modifier en quoi que ce soit l’éclat de ce dernier. Le témoignage de Dieu ne change pas, mais ses porteurs ont grièvement failli, et c’est en cela que consiste la ruine de l’Église. Aujourd’hui encore, un témoignage complet est rendu par quelques-uns, non seulement aux vérités magnifiques de l’Évangile, mais à l’unité du corps de Christ produite par le baptême du Saint Esprit, proclamée et réalisée autour de la table du Seigneur, ainsi qu’à Sa prochaine Venue. De nos jours, la proclamation si pressante, si actuelle, si générale de cette Venue a pour but, dans les pensées de Dieu, de séparer les chrétiens du monde et de les réunir dans une commune espérance, mais en aucun cas les autres vérités du témoignage ne sont annulées en vue de ce résultat. Si donc aujourd’hui le cri : Voici, l’Époux ! se fait entendre avec plus de force, que les vrais témoins soient prompts à en propager le son, tout en maintenant l’ensemble des vérités que le Seigneur leur a confiées. 
8 Les vrais témoins commencent toujours par la sainteté pratique. 
Nous avons donc dit que, sans la sainteté pratique, sans la séparation du monde sous ses divers aspects, jamais un témoignage fidèle ne pouvait être rendu, et que là où ces choses manquaient, le témoignage manquait nécessairement. En effet, l’on a pu observer historiquement que c’est avec la sainteté dans la marche, dans la conduite et dans les habitudes que le chemin des vrais témoins a toujours commencé. Dieu ne leur a jamais confié des vérités nouvelles quand leur conduite ne correspondait plus à la sainteté de Dieu, car il ne faut pas oublier que Dieu ne révèle une vérité nouvelle que lorsque la vérité reçue précédemment, a été réalisée dans la marche journalière. L’histoire d’Abraham et de son témoignage en est un exemple frappant qui se recommande à l’étude sérieuse des chrétiens. Des chrétiens mondains ne sont pas et ne seront jamais des témoins. Dès que les enfants de Dieu se trouvent dans le chemin d’une vraie séparation pour Lui, les vérités en rapport avec Christ et son oeuvre deviennent comme le privilège du sentier même où ils marchent et leur sont confiées. S’ils abandonnent la sainteté, ces mêmes vérités perdent bientôt leur valeur et n’exercent plus une action vivifiante autour d’eux. Ils les laissent tomber à terre en tout ou en partie : ils oublient la liberté de la grâce, la puissance de l’Esprit, lui substituent des formes cléricales et reviennent à la loi comme règle de vie ; ou bien ils s’accoutument au relâchement quant à la discipline, remplaçant l’unité du corps par l’indépendance des assemblées ; ou encore ils n’attendent pas le Seigneur, et confondent sa Venue en grâce avec sa Venue en jugement. Ces choses sont arrivées à beaucoup de chrétiens qui d’abord avaient été les instruments bénis du témoignage. Les unes sont retournés aux divers systèmes religieux d’où l’Esprit de Dieu les avait fait sortir ; d’autres, indifférents aux attaques dirigées par l’Ennemi contre la personne de Christ, ont gardé certaines vérités doctrinales et en ont oublié la puissance sanctifiante ; d’autres enfin sont restés stationnaires dans la connaissance de l’affranchissement ou dans la communion avec le Seigneur Jésus. Par contre, la sainteté habituelle dans la marche conduit à une vue plus approfondie, non pas d’une, mais de toutes les vérités contenues dans la Parole et, par conséquent, à un témoignage plus éclatant rendu à Christ. 
9 Une partie du témoignage actuel, la Venue du Seigneur, remise en lumière 
Occupons-nous maintenant de l’œuvre du Saint Esprit, à laquelle nous assistons aujourd’hui et qui a pour but de réunir les enfants de Dieu dans la commune espérance de la Venue du Seigneur. 
L’appel : «Voici l’Époux, sortez à sa rencontre !» avait, il y a près de 80 ans [2° quart du 19° siècle], trouvé un écho dans le coeur des vrais témoins, mais l’immense majorité des enfants de Dieu y était restée indifférente. Cet appel, la grâce de Dieu le fait retentir aujourd’hui de nouveau. Le milieu d’où il sort est peu propre à rassembler les chrétiens dans une attente commune, parce que ceux qui prêchent la venue du Seigneur ignorent ou ne veulent pas reconnaître tout un côté du témoignage, fruit de la séance de Jésus-Christ à la droite de Dieu : les dons de l’Esprit qui anéantissent les prétentions du clergé, et l’unité de l’Église, corps de Christ, réalisée à la table du Seigneur en dehors des sectes affligeantes de la Chrétienté. Ces mêmes chrétiens ne peuvent, par conséquent, insister sur la sainteté pratique qui pousse l’ensemble des fidèles à se séparer des vases à déshonneur pour réaliser l’espérance chrétienne. Malgré cela, nous avons la conviction qu’enseignés par l’Esprit, un grand nombre d’enfants de Dieu comprendront que, pour sortir à la rencontre de l’Époux, on ne peut rester associé à une profession sans vie et sans réalité. Il est certes trop évident que tous les chrétiens n’obéiront pas à cet appel et se contenteront d’attendre le Seigneur individuellement dans le milieu auquel ils appartiennent. On ne manquera pas de leur dire qu’ils peuvent réaliser cette espérance au sein d’une association quelconque, on les trompera sur l’espérance de l’Épouse de Christ qui ne peut appartenir qu’à un ensemble séparé du monde professant. N’en avait-il pas été de même, il y a une trentaine d’années, quand on persuadait aux nouveaux convertis qu’ils pouvaient être sauvés sans sortir de leurs milieux sectaires ? Cela, dans un sens, était parfaitement vrai, mais que devenait leur témoignage ? Hélas ! les chères âmes appelées aujourd’hui feront bientôt la triste expérience que l’attente individuelle du Seigneur ne suffit pas pour les garder éveillées et elles retomberont bientôt, comme nous avons pu maintes fois le constater, dans l’apathie dont le cri de minuit les avait momentanément tirées. Du reste, hâtons-nous de le dire, il en est de même pour tous ceux qui, après s’être séparés des systèmes religieux actuels, se contentent d’une position de séparation extérieure sans y ajouter la séparation de cœur. 
Tout en exprimant nos appréhensions, nous pouvons néanmoins attendre de grandes choses du mouvement qui se produit aujourd’hui [1922], parce que nous savons que si l’homme est sans force, le Seigneur est puissant pour maintenir ce réveil. Une petite foi n’attendra jamais de grands résultats, parce que, au lieu de compter sur Dieu, elle regarde à l’homme et désespère. Elle nous dira, et avec raison, que les insinuations de l’Ennemi cherchent à détruire l’espérance dans les coeurs qui viennent de la recevoir. Déjà nous voyons, en effet, la différence si simple et si puissante entre la Venue et l’Apparition du Seigneur, sinon complètement ignorée, du moins considérablement affaiblie par les prédicateurs de ce réveil ; déjà les grandes lignes si claires des événements prophétiques — je ne parle pas des détails, souvent obscurs pour plusieurs — sont effacées ; — déjà l’on enseigne que «les temps des Gentils» sont accomplis, produisant ainsi une sérieuse confusion entre les deux actes de la Venue du Seigneur. En un mot, des symptômes de l’abandon possible de cette précieuse vérité se font sentir parce qu’on la dissocie de l’ensemble du témoignage confié à l’Église de Christ. 
Mais ayons bon courage : l’Esprit de Dieu est puissant, le Seigneur est miséricordieux et peut remédier à la faiblesse de ses rachetés ; Dieu veut glorifier son Fils, et nous pouvons compter que, lorsqu’Il viendra, il trouvera, malgré toutes les barrières que Satan lui oppose, un ensemble de témoins qui l’attendent, assez attachés à sa gloire, pour rejeter loin d’eux les obstacles dont le monde voudrait entraver leur marche à la rencontre de leur Sauveur. 
10 Le témoignage actuel est un tout. 
Répétons donc encore et ne l’oublions jamais, que le témoignage actuel ne se borne pas à un côté de la vérité, mais à la vérité tout entière, vérité dont l’Église est la colonne et l’appui, vérité qui a Christ comme objet, Sa Parole comme expression, son Esprit comme puissance. Aussi qu’arrive-t-il ? Dans les milieux où le témoignage aux dons de l’Esprit et à l’Église, corps de Christ, est rejeté, les chrétiens qui sont actuellement les prédicateurs de la vérité quant à la prochaine Venue du Seigneur, ne voulant pas subir les conséquences de vérités qui les sortiraient de leurs sectes, ces chrétiens, dis-je, ignorent volontairement et ne mentionnent pas d’une seule parole tout un corps de témoins qui, il y a 80 ans, sont sortis de ces mêmes sectes pour obéir au Seigneur et ont trouvé dans ce chemin l’espérance de sa Venue, jointe à l’ensemble du témoignage chrétien. Mais si quelque chose pouvait affermir les témoins fidèles dans l’ensemble de leur témoignage et les y rendre heureux, ce serait précisément le fait que, par une entente tacite, ils sont ignorés aujourd’hui, car ils savent qu’ils ne doivent pas attendre d’être reconnus des hommes. Leur Seigneur l’a-t-il été des conducteurs et des docteurs de la loi ? Qu’il leur suffise d’être inconnus, même du monde religieux, mais bien connus de Dieu (2 Cor. 6:9). 
Nous ne pouvons attendre de voir l’ensemble des chrétiens réunis par l’espérance de la Venue du Seigneur, par la simple raison que la grande majorité des enfants de Dieu a ses intérêts aux choses de la terre. Si les pensées sont à ces choses on n’attend jamais le Seigneur, et si même ceux auxquels Il avait d’abord confié ce témoignage ont peu à peu glissé vers le monde, il n’y aurait pas lieu de s’étonner qu’il leur fût ôté pour être confié à d’autres. Toutefois un fait demeure : l’Esprit de Dieu souffle pour rassembler les élus en vue de la prochaine Venue de Christ. S’ils obéissent à cet appel, ils sortiront à sa rencontre ; s’ils n’obéissent pas, ils retomberont bientôt dans le courant de mondanité et de sommeil spirituel qui caractérise le milieu duquel ils auraient dû sortir. 
On ne peut pas, avons-nous dit, séparer une partie du témoignage actuel de l’autre partie sans courir le risque de le perdre tout entier. Combien de chrétiens ne veulent connaître que le témoignage découlant de la mort et de la résurrection de Christ, c’est-à-dire de l’Évangile annoncé aux pécheurs ! Qu’arrive-t-il en pareil cas ? Même ce témoignage, — et Dieu s’en sert, grâces lui en soient rendues, pour la conversion d’un très grand nombre, — perd de sa puissance. L’Évangile est réduit au pardon des péchés et les âmes converties s’en ressentent ; l’affranchissement du péché est ignoré ; l’on oublie enfin que l’Évangile de la grâce est en même temps l’Évangile de la gloire. À bien plus forte raison les chrétiens qui font abstraction du témoignage de l’Église, épître de Christ, et du ministère de l’Esprit, font-ils preuve d’ignorance quand on leur en parle. L’Église ! la chose la plus chère au cœur de Christ ! l’objet dont Dieu conservait le secret (maintenant révélé) dans ses conseils éternels ! l’Épouse qu’Il destinait à son Fils bien-aimé ! L’Église ! ce mystère d’un corps uni ici-bas avec sa Tête glorieuse dans le ciel ; d’un organisme faisant partie de Christ lui-même et sans lequel Celui qui remplit tout en tous n’aurait pas sa plénitude ! L’Église qu’Il a tant aimée que de se livrer lui-même pour elle ! l’Église qu’il sanctifie et purifie pour se la présenter glorieuse ! L’Église qu’Il destinait à être son témoin devant le monde, une épître signée de son Nom, un témoignage pour les anges même qui y apprennent la sagesse si diverse de Dieu ; l’Église, corps visible (car il est responsable de l’être) d’un Christ glorieux, prêt à être manifesté !... C’est là, comme nous l’avons vu, cette partie du témoignage qui se lie à la position actuelle de Christ, caché et assis dans la gloire à la droite de Dieu. Et, tout cela serait sans importance pratique et n’aurait qu’une valeur secondaire ? Et nous lui préférerions de misérables et coupables contrefaçons, oeuvre de l’Ennemi, qui déshonorent le Seigneur et qu’Il rejettera loin de Lui quand il entrera en compte avec la Chrétienté coupable ? Et nous devrions ne pas croire que ce qu’est l’Église dans la pensée de Dieu doive faire partie du témoignage actuel des chrétiens ? 
Que livrée à sa responsabilité, l’Église y ait entièrement failli et doive comme telle devenir sous peu une habitation de toute bête impure (Apoc. 18:2) — et combien nous devrions ressentir douloureusement sa ruine comme porteur du témoignage — cela ne change, ni ne diminue en rien la valeur de ce témoignage, car il est confié désormais à un Résidu croyant qui peut et doit le rendre autour de la Table du Seigneur. 
11 Il y a des chrétiens qui ne sont pas des témoins. 
Donc, ignorer, abandonner ou passer volontairement sous silence une seule de ces vérités : l’œuvre parfaite de Christ, l’Église, corps et Épouse de Christ, habitation de Dieu par l’Esprit, et la Venue du Seigneur, c’est ignorer, méconnaître ou abandonner le caractère du témoignage de Christ pour le jour actuel. 
Il peut y avoir (chose sans doute infiniment triste à constater chez des chrétiens, sans qu’elle touche en rien à leur salut éternel) une quantité de croyants qui ne sont pas des témoins. Abdias, à la cour d’Achab, bien qu’il «craignît beaucoup l’Éternel», n’était pas un témoin en Israël ; même les sept mille hommes cachés, que Dieu s’était réservés n’étaient proprement que des témoins négatifs, tandis qu’Élie était le témoin de Dieu au milieu de l’infidélité générale. Avant lui, Gédéon et les trois cents qui l’accompagnaient étaient des témoins actifs. Tout Madian et Amalek purent entendre le son de leurs trompettes, associé à la proclamation du nom de l’Éternel, et purent voir la lumière sortant de leurs cruches brisées. 
Heureux ceux qui, placés en présence de ces vérités, en sont devenus les témoins et y ont conformé leur marche : il y a des couronnes pour les témoins fidèles et elles ne leur seront point ôtées. Combien sont à plaindre ceux qui ignorent ces choses ; combien plus sont à blâmer ceux qui, sortis du témoignage après l’avoir rendu, n’en ont plus retenu qu’une partie, tandis qu’ils rejetaient l’autre ! Mais quelque douloureux que soit, pour le coeur du fidèle, un tel abandon, il est consolé en pensant que, malgré tout, le Seigneur atteindra son but et sera finalement glorifié dans tous ceux qui auront cru. 
12 Quelques réflexions sur le témoignage de Philadelphie 
Nous désirons illustrer ce que nous avons dit par quelques considérations sur le témoignage de Philadelphie. Cette Église présente tous les caractères du témoignage de Christ au temps de la fin. 
Philadelphie, entourée du déclin général, et n’ayant que «peu de force» pour son témoignage, est cependant qualifiée du titre d’Église, aussi bien que toute autre forme de l’Église responsable au cours de son existence, et cependant elle n’est qu’un faible Résidu (les «quelques noms» de Sardes), bien autrement insignifiant que celui qui, à la Réformation, était sorti de Thyatire et que son infidélité avait finalement conduit à être «mort» (Apoc. 3:1). Entre cette mort et la «tiédeur» dégoûtante de Laodicée, Philadelphie a retrouvé Christ comme son Chef ; elle fait moralement corps avec Lui, et cela est très remarquable. Tous les caractères de Philadelphie se trouvent être en accord avec les caractères de Christ ; aussi le Seigneur lui dit : «Je t’ai aimée», ce qu’Il ne dit à aucune autre assemblée. Il a aimé l’Église, il s’est donné lui-même pour elle et s’occupe d’elle pour se la présenter sainte et sans défaut à la fin, et il aime Philadelphie parce qu’elle lui est restée fidèle et qu’elle a gardé sa Parole. La Parole de Christ contient, avons-nous dit, toutes les parties de Son témoignage : aucune ne manque à ce faible Résidu et ne reste en souffrance. De plus, Jésus dit à Philadelphie : «Tu n’as pas renié mon nom». Cela ne signifie pas seulement qu’elle n’a supporté aucune doctrine attentatoire à la perfection divine exprimée par le nom du «Saint», mais elle l’a glorifié par sa conduite. Elle est en communion avec le Seigneur par une marche de sainteté pratique, de séparation du monde ; elle réalise cette parole de son Sauveur : «Ils ne sont pas du monde comme moi je ne suis pas du monde... et moi je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité». C’est, en effet, comme nous l’avons remarqué, ce qui caractérise, dans ces temps de la fin (où la mondanité a tellement envahi l’Église qu’on y distingue à peine les croyants des professants), tout vrai témoignage pour Christ. Il y a désaccord complet entre Philadelphie et Sardes qui a souillé ses vêtements. Philadelphie a réalisé cette parole : «Soyez saints, car moi je suis saint». Elle n’a pas renié ce nom, auquel, par sa marche, elle a déclaré appartenir. 
C’est ce qui, dans le siècle passé [19°], caractérisa dès le début le témoignage des disciples de la Parole. Ils ne se distinguaient point, tout d’abord, par leurs lumières, mais , tout en confessant leur ignorance, ils désiraient glorifier le nom du Seigneur par une vraie séparation du monde qui les entourait et qui, sous sa forme religieuse, pouvait exercer le plus d’attraction sur des âmes sérieuses comme les leurs. 
Ce fut ainsi qu’un nouveau Résidu se mit en route, mangeant les pains sans levain dès le début du voyage et proclamant les sept jours de la fête. Le résultat fut l’approbation du Seigneur qui accorda la connaissance des vérités contenues dans sa Parole, mais jusque-là oubliées ou ignorées, à ces disciples dans le chemin de la sainteté pratique. Il leur confiait le contenu de la Parole de vérité, parce qu’ils étaient attachés au «Véritable». 
Le témoignage de ce Résidu retrouva donc, non par puissance ni par intelligence, mais à la suite d’une vraie séparation du monde, l’ensemble des vérités qui caractérisent le temps actuel et constituaient le témoignage de l’Église avant son déclin. Prétendre les posséder sans séparation d’avec le monde et sans réaliser ce qu’est l’Église de Christ, c’est se faire une cruelle illusion. Il est possible, dans les systèmes religieux des hommes, de saisir l’une ou l’autre des vérités qui constituent l’ensemble du «témoignage», mais elles n’y seront jamais comprises dans leur puissance sanctifiante, ni comme vérités collectives, et resteront la part incomplète de quelques chrétiens isolés. En outre, il arrivera nécessairement qu’à l’annonce d’une vérité nouvelle se mêleront toute sorte d’erreurs, comme on peut le constater aujourd’hui, au sujet de la proclamation de la Venue du Seigneur. 
Hélas ! la sainteté pratique n’a pas duré chez les témoins dont nous parlons. Les divisions survenues parmi ceux auxquels le Seigneur confiait son témoignage, l’ont prouvé à leur extrême confusion. 
Cette sainteté pratique que le Seigneur reconnaissait chez Philadelphie, il la définit par ces mots : «Je connais tes oeuvres». C’est à cela qu’il regarde avant tout pour juger de l’état de l’Assemblée (Apoc. 2:2, 19 ; 3:1, 8, 15). Il cherche et reconnaît ce qu’il peut y avoir de louable dans les diverses périodes de son histoire, mais il est obligé d’ajouter constamment cette parole : «J’ai contre toi». À Sardes, il ne l’ajoute pas même, car les oeuvres de celle-ci ne sont qu’une apparence de vie. Il n’en est point ainsi de Philadelphie. Pas un blâme ne sort à son sujet de la bouche de Jésus. Ses oeuvres sont peu de chose peut-être ; elle serait la première à ne pas les apprécier et à ne savoir les énumérer, mais Jésus les connaît et cela suffit à ce Résidu méconnu. Il a peu de force, mais il peut avoir confiance en Jésus-Christ en qui est la force, la clef de David pour ouvrir et fermer. 
Le sentiment de l’amour de Christ est le ressort de la vie de Philadelphie. Elle peut «aimer les frères» parce qu’elle connaît l’amour de Jésus pour elle. Ne lui a-t-il pas dit : «Ils connaîtront que moi je t’ai aimée» ? 
Nous avons vu que «garder la Parole» de Christ comprenait de fait l’ensemble du témoignage actuel, de ce qui était au commencement. Philadelphie manifestait ainsi pratiquement, appuyée sur cette Parole, ce qu’était l’Église aux yeux du Seigneur. 
Le Seigneur pourvoyait aussi lui-même à ce que la vérité de son Évangile, cette partie du témoignage à la perfection de l’oeuvre de Christ accomplie sur la croix, fût toujours à la portée de ce Résidu et ne pût lui être enlevée. Il avait mis devant Philadelphie une porte ouverte que personne ne pouvait fermer. 
Parlons maintenant de la troisième partie du témoignage de Philadelphie. L’Église de Christ approche de la fin ; elle a conscience que le Seigneur vient ; elle attend patiemment comme Lui. Elle a pu lire et apprendre toutes les autres vérités dans la Parole, mais ici, elle garde «la parole de Sa patience». Celle d’Éphèse, au Chap. 2:2, était la patience d’Éphèse, celle de Philadelphie, la patience de Christ. 
Garder Sa parole, ne pas renier Son nom, proclamer Son Évangile, vivre dans la conscience de l’amour de Christ pour Son Assemblée, garder la parole de Sa patience, voilà ce qui, aux yeux du Seigneur, caractérise en ces jours de la fin un Résidu qu’Il approuve. Tous ceux qui considèrent une partie quelconque de la parole de Christ comme non avenue, soit qu’ils combattent la perfection de Son œuvre sur la croix, soit qu’ils veuillent remplacer la libre action du Saint Esprit par des institutions humaines, soit qu’ils renient pratiquement l’Unité du corps de Christ et la manifestation de cette Unité à la table du Seigneur, soit qu’ils combattent ou altèrent l’espérance de Sa Venue, tous ceux-là ne peuvent être aujourd’hui des témoins et n’ont aucun droit à porter le nom de Philadelphie. Mais répétons ici ce que nous avons dit en commençant : Tous ceux qui abandonnent une vraie séparation pour Dieu dans leur marche et dans leur conduite, en vivant comme le monde, tous ceux qui s’associent aux hommes «qui habitent sur la terre» ou qui veulent être à la fois citoyens du monde et citoyens du ciel, ont abandonné le chemin du témoignage. Ils sont, plus blâmables que les chrétiens qui n’y sont jamais entrés ; ils ne se rendent pas compte que tout témoignage doit commencer par la sainteté. 
Philadelphie est le tableau d’un témoignage complet, rendu dans la faiblesse, mais approuvé du Seigneur, en un temps de ruine. Que les chrétiens fidèles se contentent de le rendre dans l’infirmité, car même leur peu de force a l’approbation du Seigneur au lieu d’encourir son blâme. 
Il y aura certainement à Sa venue un rassemblement plus grand des enfants de Dieu et le mouvement actuel le fait prévoir, mais, à part celui que la «dernière trompette» produira en un clin d’oeil, il ne peut s’agir, lors des trompettes qui précéderont la dernière, d’un rassemblement général. En Apoc. 22:17, deux classes de personnes attendent le Seigneur : d’une part l’Église, telle que Christ la considère, réalisant par l’Esprit sa relation d’Épouse, et c’est à elle que le Seigneur dit, comme à Philadelphie : «Je viens bientôt» — d’autre part les saints isolément et non pas réunis comme Assemblée. Puisse chacun d’eux, puissent-ils tous ensemble, du fond du coeur, lui dire : Viens ! 
 
 
 
 
LA PRÉSENCE DU SAINT ESPRIT  
 
 
ET LA VENUE DU SEIGNEUR 
 
 
PUISSANCE VIVANTE ET VRAIE ESPÉRANCE DE L’ÉGLISE DE DIEU 
 
 
par J.N. Darby 
ME 1878 p. 131, 141, 161 
Note : les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest pour faciliter la compréhension ; le texte original a une continuité de pensée d’un paragraphe à l’autre, malgré les sous-titres introduits 
Table des matières : 
1 Besoin de connaître la position en Christ des croyants 
2 Les limites de l’enseignement retrouvé à la Réforme 
2.1 La justification 
2.2 Le baptême 
2.3 Résumé sur les limites de la Réforme 
3 Situation des idées plus récentes par rapport à la Réforme 
3.1 Progrès : connaissance de la nouvelle naissance 
3.2 Recul sur la position parfaite du croyant devant Dieu 
4 Les deux grands sujets : Puissance du Saint Esprit et venue du Seigneur 
4.1 Présence du Saint Esprit 
4.1.1 L’habitation du Saint Esprit, conséquence de la rédemption, caractéristique de la positon du croyant 
4.1.2 L’étendue de la rédemption : le croyant dans la position de fils — Christ premier-né 
4.1.3 L’étendue de la rédemption : La question de la responsabilité de l’homme 
4.1.4 L’étendue de la rédemption : les croyants seront avec Christ 
4.1.5 Récapitulé des fruits de la rédemption en rapport avec la position devant Dieu 
4.2 La venue du Seigneur 
4.2.1 Le Père donne au croyant la gloire avec Christ — la maison du Père et le croyant co-héritier de Christ 
4.2.2 L’attente de la révélation de Jésus Christ 
4.3 Jonction de la venue du Saint Esprit et de l’attente du Seigneur — un état nouveau : celui de l’homme ressuscité 
4.4 Présence actuelle du Saint Esprit suite à l’élévation de Christ : enseignements pour le croyant 
4.4.1 Le Saint Esprit et l’Ancien Testament 
4.4.2 Ce qui accompagne la présence du Saint Esprit pour la vie présente 
4.4.3 Encore des effets pratiques de la présence du Saint Esprit 
4.5 L’espérance du chrétien : la venue du Seigneur 
4.5.1 L’espérance de la venue du Seigneur liée aux motifs de la vie chrétienne 
4.5.2 L’espérance de la venue du Seigneur dans les épîtres 
4.5.3 Attendre la venue du Seigneur caractérise le marche du chrétien 
4.5.4 Attente du Seigneur pour l’immédiat 
4.5.5 L’attente du Seigneur partout dans le Nouveau Testament — les exceptions 
4.5.6 Attendons-nous le Seigneur ? 
 
 
 
1 Besoin de connaître la position en Christ des croyants 
À mesure que la vérité est mise en lumière, et que l’état de la chrétienté s’accentue, il devient toujours plus évident que le monde évangélique, je ne dirai pas, a perdu, mais n’a jamais possédé la pleine vérité de l’Évangile, ni connu quelle est la puissance actuelle et l’espérance de l’assemblée de Dieu. Les chrétiens, comme individus, ne savent pas ce qu’est leur vraie position présente et leur appel devant Dieu, et n’ont pas saisi, même en théorie, le plein développement de l’état d’une âme rachetée vis-à-vis de Dieu, tel que nous le présentent les écrits du Nouveau Testament, et particulièrement ceux de Jean et de Paul. Au contraire, en général, on s’oppose à ces vérités. Tout au plus jouit-on du pardon des péchés et de la faveur divine, et encore rarement de celle-ci ; mais on ignore tout ce qui concerne notre nouvelle position en Christ, ou bien, hélas ! on s’en garde comme d’une chose dangereuse. Les âmes sont placées sous la nouvelle alliance, qui ne va pas au delà de la rémission des péchés et de la loi écrite dans le coeur, et cela même n’est pas souvent réalisé ; mais être en Christ et le savoir par le Saint Esprit, connaître aussi ce qu’implique cette position maintenant et en espérance, sont choses entièrement absentes des professions de foi. Je rappellerai ici ce que j’ai déjà souvent exposé. Le Seigneur Jésus, comme Sauveur, nous est présenté dans trois positions distinctes : 
a) sur la croix, accomplissant l’oeuvre de la rédemption ; 
b) sur le trône du Père, où il est assis comme homme, et d’où, en vertu de cette position, il envoie le Saint Esprit ; et,  
c) enfin, revenant pour prendre les saints avec lui dans la même gloire que celle où il est, et pour s’asseoir ensuite sur son propre trône. 
2 Les limites de l’enseignement retrouvé à la Réforme 
Après les longs siècles ténébreux de la papauté, siècles remplis d’une méchanceté indicible et saturés d’une iniquité qui défie toute description, l’action de Dieu, dans la Réformation, remit en lumière le premier point que j’ai mentionné plus haut : Christ sur la croix, accomplissant la rédemption. Mais ceux qui proclamèrent cette vérité, le firent d’une manière évidemment défectueuse au moins sur un point, et de plus leur doctrine des sacrements, reste du papisme, viciait et contredisait la vérité qu’ils prêchaient. Les points principaux sur lesquels cette grande oeuvre de délivrance fut en défaut, ou même apporta avec elle le mal et l’erreur, sont ceux qui depuis ont toujours agité et agitent encore maintenant le monde chrétien. 
8. 2.1 La justification 
En premier lieu, la justification par la foi était annoncée, comme nous le savons, mais l’oeuvre de Christ était présentée uniquement comme rencontrant et satisfaisant la justice de Dieu (point vital, assurément), et non comme le fruit de l’amour de Dieu. Je ne dis pas que cela ne fût jamais senti : sans nul doute, il y avait des âmes qui le saisissaient ; mais la théologie de la justification ne regardait Dieu que comme juge, et montrait Christ comme le Sauveur en qui se trouvait l’amour. Elle disait bien : «Il faut que le Fils de l’homme soit élevé», mais elle n’ajoutait pas avec la précieuse parole de Dieu : «Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique». Ceci caractérise l’oeuvre de la Réformation. 
9. 2.2 Le baptême 
Le second point était que l’on naît de Dieu par le baptême. C’est la doctrine de toutes les églises de la Réforme. Luthériens, réformés, presbytériens ou anglicans, tous la maintiennent. C’était la racine de la confusion papiste, et elle a porté avec elle plus ou moins de son levain, la même où cette erreur est rejetée. Le baptême, comme figure, ne représente pas le fait de naître ou de recevoir la vie. On est baptisé pour la mort de Christ, et, tout au plus, en figure, ressuscité en sortant de l’eau, quoique ceci soit lié, dans le seul passage où il en est question (Colos. 2:12), avec la foi en l’opération de Dieu qui a ressuscité Christ d’entre les morts. Le mot régénération n’est pas employé dans l’Écriture pour désigner la nouvelle naissance. On ne l’y trouve que deux fois en Matthieu 19, où il se rapporte au royaume futur de Christ, et en Tite 3, où il se rapporte, je n’en doute pas, au baptême, mais où il est distingué du renouvellement de l’Esprit Saint. Je ne me fais ici, en aucune manière, l’avocat des vues baptistes. J’ai voulu seulement montrer d’abord, qu’en établissant la doctrine de la justification, on a laissé de côté son origine et, par conséquent, la nature et le caractère de Dieu en amour dans cette oeuvre ; et ensuite, que l’on a conservé la superstition qui assigne à un rite l’efficacité d’opérer la nouvelle naissance, et non à la Parole et à l’Esprit, comme le fait clairement l’Écriture. À part cela, ce premier et précieux aspect du salut opéré par Christ, — sa mort pour nos péchés, l’efficacité de l’oeuvre de la croix pour justifier, — a été mis en lumière à la Réformation par des travaux, une foi et des souffrances bien propres à remplir le coeur de chaque chrétien de reconnaissance envers Dieu et d’admiration pour la grâce accordée à ces témoins de la vérité si bénis et si honorés. Si les gouvernements se sont emparés de la Réformation pour se débarrasser de l’autorité du pape, cauchemar incessant pour eux, cela n’altère en rien la réalité de la grâce et de la foi, qui furent le partage de ceux par lesquels la vérité fut proclamée. Personne n’est plus loin que moi de mépriser ces instruments que Dieu a suscités pour nous délivrer du mal mortel du romanisme. Toutefois, en jugeant au point de vue historique ce qui était enseigné, nous trouvons, d’un côté, dans l’évangile qu’ils prêchaient, le grand défaut que j’ai signalé, et, d’un autre, quant aux sacrements, la présence d’une doctrine qui laissait subsister, sinon le tronc, au moins des rejetons du papisme. 
10. 2.3 Résumé sur les limites de la Réforme 
C’est donc modifiée ainsi, que la valeur de l’oeuvre de Christ sur croix fut mise en lumière. Mais quant aux deux autres vérités : la venue du Saint Esprit, son habitation dans les saints individuellement, ainsi que dans l’assemblée comme maison de Dieu, et son action pour former ici-bas le corps de Christ ; puis le retour de Christ pour prendre les saints auprès de lui, afin qu’ils soient glorifiés avec lui là où il est, et pour établir son trône et son royaume sur la terre ; ces vérités, dis-je, étaient ou entièrement laissées de côté, ou niées. Ce sont les grandes vérités qui constituent le caractère du christianisme, quant au présent, et ce qui appartient au chrétien, dans l’avenir ; ce sont elles que Dieu proclame maintenant pour réveiller ses saints au sentiment de leur véritable appel et de leur vrai caractère. Je n’en parle pas comme de simples connaissances qui soient à acquérir, ni comme formant le fondement du christianisme, ainsi que c’est le cas pour la personne de Christ révélant le Père, et pour l’oeuvre qu’il a accomplie, mais comme constituant le vrai caractère distinctif et la puissance du chrétien et du christianisme. 
3 Situation d’idées plus récentes, depuis la Réforme 
11. 3.1 Progrès : connaissance de la nouvelle naissance 
Le christianisme évangélique moderne a avancé d’un pas. Il a reconnu que l’homme doit réellement être né de nouveau pour entrer dans le royaume de Dieu, et que cela ne s’opère pas par un rite, mais par l’Esprit et par la parole de Dieu. Mais ceux qui, dans les grands corps ecclésiastiques protestants datant de la Réforme, occupent une position officielle et sont allés assez loin pour reconnaître et professer cette vérité, se trouvent paralysés par les liens qui les attachent à un système qui déclare le contraire, et duquel ils tiennent leur position et leur ministère. Ce qui les entrave n’est pas seulement cette faiblesse qui fait que nous sommes tous sujets à manquer ; mais, lorsqu’ils s’occupent des âmes, ils sont obligés de dénoncer comme étant une erreur mortelle cela même qu’avec tout le système ils ont accepté comme vrai et par quoi ils tiennent leur place officielle, et, dans quelques cas, ils doivent même le présenter constamment comme une vérité. On peut parfois l’oublier aisément, comme, par exemple, dans le presbytérianisme, où un formulaire n’est pas toujours employé ; cependant une telle voie tend à démoraliser ceux qui y sont engagés, et à détruire, dans la mesure même où ils rendent témoignage à la vérité, le système auquel ils appartiennent. Les divers corps ecclésiastiques ressentent cet effet a mesure que la vérité est davantage mise en lumière : le papisme et l’incrédulité font brèche dans des systèmes qui n’ont aucune force divine. Que Dieu, en dépit de tout cela, ait béni la vérité prêchée, je suis heureux de le reconnaître, mais c’est une oeuvre individuelle ; quant aux corps ecclésiastiques existants, les liens qui les maintiennent se relâchent de toutes parts. D’ailleurs, là même où parmi eux, ainsi que parmi les dissidents sortis d’entre eux, l’exacte vérité spirituelle, quant au point en question, est individuellement reconnue, là même on ne trouve, comme faisant partie de leur foi, ni un clair et complet évangile, ni le fait de la présence du Saint Esprit envoyé du ciel ici-bas, ni l’attente du retour du Fils de Dieu. Je ne veux pas dire qu’ils ne sont pas orthodoxes, et qu’ils ne reconnaissent pas le Saint Esprit comme une personne divine ou le fait de sa descente au jour de la Pentecôte, ni non plus qu’ils n’admettent pas que Christ reviendra à une certaine époque, à la fin du monde, par exemple ; — les romanistes aussi sont orthodoxes à ce point de vue. Ce qu’il y a de fatal dans leur enseignement sur ces sujets, ce n’est pas qu’ils manquent pour ce qui regarde les faits, mais que la valeur de ce qui est vrai, est niée dans sa réalité présente, ou bien, pour autant qu’on le reconnaît, appliquée par le moyen de sacrements et d’oeuvres, et non par la puissance de la parole de Dieu et de l’Esprit ; tandis que, d’un autre côté, dans la messe, les partisans du système romain renversent cette vérité que par un seul sacrifice, offert une fois pour toutes, Christ a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. Or la chrétienté évangélique n’a pas non plus conservé cette dernière vérité, et la rejette en grande partie. En même temps l’effet divin de l’habitation du Saint Esprit et l’attente actuelle de Christ ne sont pas reconnus du tout, et sont même fortement combattus. 
12. 3.2 Recul sur la position parfaite du croyant devant Dieu 
Sur le premier de ces points, celui qui est relatif à la position parfaite du croyant devant Dieu, on a rétrogradé relativement à la doctrine enseignée par les réformateurs. Ils estimaient que l’assurance personnelle du salut est seule la foi justifiante, et c’est ce que condamna le concile de Trente comme la vaine confiance des hérétiques. C’est la doctrine distinctive de la Réformation — ce qu’elle estimait être la justification par la foi. Je dois ajouter que, dans ma pensée, cette question était mal posée. On faisait de l’assurance touchant soi-même la foi justifiante ; c’était la foi en quelque chose qui me concerne, tandis que la foi se rapporte à quelque chose touchant Christ et l’amour du Père, qui l’a envoyé. Je crois que Jésus est le Fils de Dieu, que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde. Or par là je n’entends pas une connaissance acquise par l’intelligence ; cela n’est que du bois non allumé dans le foyer, ce n’est nullement le feu ; mais, quand le Fils, tel qu’il est révélé dans la Parole, a été révélé en moi (Galat. 1), Dieu me déclare judiciairement justifié et sauvé. Mais ma foi est en Christ et par lui en Dieu, et non en quoi que ce soit touchant moi-même. Toutefois, bien que d’une manière imparfaite, les réformateurs tenaient tous l’assurance personnelle du salut comme la seule vraie position chrétienne, le seul état chrétien, et c’était une source de bénédiction. Voilà ce que la chrétienté évangélique a entièrement perdu, et, je puis le dire, ce qu’en général elle condamne. Grâces à Dieu, cette vérité reparaît ; mais c’est par une action du Saint Esprit agissant dans des individus, en dehors des systèmes ou corps religieux, et tendant par conséquent à détruire ceux-ci. 
4 Les deux grands sujets : Puissance du Saint Esprit et venue du Seigneur 
13. 4.1 Présence du Saint Esprit 
1. 4.1.1 L’habitation du Saint Esprit, conséquence de la rédemption, caractéristique de la positon du croyant 
Et maintenant venons-en aux deux points capitaux que la Réformation a ignorés ou rejetés. Dieu habite avec les hommes seulement en conséquence de la rédemption. Il n’habitait point avec Adam, dans l’état d’innocence, ni avec Abraham, qu’Il avait appelé et qui marchait par la foi ; mais dès qu’Israël a été racheté et délivré d’Égypte, Dieu déclare qu’il les a fait sortir de ce pays de servitude pour habiter au milieu d’eux (Ex. 29:45-46). Et c’est ce qui arriva. L’Éternel, assis entre les chérubins, habitait au milieu de son peuple. Quand la rédemption éternelle fut accomplie, le même résultat béni eut lieu par la venue du Saint Esprit ; c’est ce qui caractérise la position présente. On retrouvera, dans les siècles éternels, l’habitation de Dieu avec les hommes, mais réalisée d’une manière plus glorieuse et pour jamais. 
2. 4.1.2 L’étendue de la rédemption : le croyant dans la position de fils — Christ premier-né 
La rédemption implique deux choses : Dieu parfaitement glorifié en tout ce qu’il est, et ôtant nos péchés d’une manière qui s’accorde avec sa gloire, nous sortant de la condition où nous gisons loin de lui, dans une nature contraire à la sienne et dans l’inimitié contre lui, pour nous amener en sa présence, afin d’en jouir dans une nature moralement semblable à la sienne, «participants de la nature divine», saints et irréprochables devant lui en amour. Mais il y a plus dans la rédemption, car la Parole étant devenue chair, l’homme (dans la personne de Christ) se trouva à l’égard de Dieu dans la position de Fils, et nous sommes prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin qu’il soit premier-né entre plusieurs frères. C’est pourquoi, après que la rédemption eut été accomplie, le Seigneur ressuscité envoya, par Marie de Magdala, ce message aux apôtres : «Va vers mes frères, et leur dis : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu». L’oeuvre, sur laquelle était fondée la rédemption, était achevée ; naturellement tous ses résultats n’étaient pas produits, mais toute question, quant au bien et au mal, avait reçu sa solution, toute vérité relativement à ces deux choses avait été prouvée et établie. Là avait été mis au jour, d’un côté, la complète inimitié de l’homme envers Dieu, qui s’était manifesté en bonté, et l’entier pouvoir de Satan sur l’homme ; d’un autre, on avait vu en Christ la parfaite obéissance de l’homme et son amour envers son Père ; là encore s’étaient montrés au plus haut degré la sainte justice de Dieu contre le péché, et son amour envers les pécheurs. Là, et là seulement, avaient pu se rencontrer cette justice et cet amour ; là se trouvait glorifiée la majesté de Dieu (Hébr. 2:10), et sa vérité maintenue. 
3. 4.1.3 L’étendue de la rédemption : La question de la responsabilité de l’homme 
La double question qui se rapporte à la vie donnée et assurée à l’homme, et à la responsabilité, avait été soulevée dès la création de l’homme, mais ne fut jamais résolue jusqu’à la rédemption. Ces deux choses se trouvaient impliquées dans l’arbre de la connaissance du bien et du mal et dans l’arbre de vie au milieu du jardin, et tout dépendait de l’obéissance de l’homme. Il tomba, et l’accès de l’arbre de vie lui fut fermé. Il n’était pas possible qu’il remplît ce monde d’hommes pécheurs, qui ne pourraient mourir : c’eût été horrible. La sentence de mort prononcée contre lui ne pouvait pas être révoquée ; le jugement devait la suivre. La loi soulevait la même question avec les hommes dans la chair, seulement elle présentait en premier lieu ce qui est relatif à la responsabilité : «Fais cela et tu vivras». Elle traitait la responsabilité de l’homme comme une question qui était encore à résoudre, l’éprouvant par ce qui était une règle parfaite pour un enfant d’Adam ; mais il était un pêcheur et il transgressa la loi. La venue de Christ n’a pas seulement prouvé l’iniquité de l’homme et son état comme transgresseur de la loi ; elle a montré de plus son inimitié contre Dieu manifesté en bonté. En même temps que la loi était enfreinte, les promesses étaient rejetées. C’est alors que Dieu fit sortir l’oeuvre bénie de sa grâce, de l’acte même qui prouvait l’inimitié de l’homme. Christ sur la croix, au lieu même où devait être le péché, comme l’exigeait la gloire de Dieu, non seulement a glorifié Dieu en tout ce que Dieu était ; mais, en portant nos péchés, il a répondu pour ce qui concerne la responsabilité à laquelle nous avions manqué, et il est devenu la vie de ceux qui croient en Lui. Sa mort a un double caractère. En la consommation des siècles, Il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par le sacrifice de Lui-même ; puis, «comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela le jugement, ainsi le Christ aussi a été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs». Dieu étant parfaitement glorifié, l’oeuvre sur laquelle est fondé l’état éternel, était accomplie, et les péchés de ceux qui croient en Christ ôtés pour toujours. C’est une oeuvre dans laquelle il a été répondu quant à ce qui regardait la responsabilité, oeuvre dont l’immuable valeur, par la nature même des choses, ne peut être altérée, et qui est la base assurée de l’éternelle bénédiction selon la nature de Dieu. 
4. 4.1.4 L’étendue de la rédemption : les croyants seront avec Christ 
Mais, de plus ; il y a le dessein de Dieu. Christ, par son sacrifice, a obtenu pour nous, selon le dessein de Dieu, que nous serions avec lui et dans la même gloire, quoique Lui reste le premier-né ; c’est ce que Dieu avait préordonné avant, les siècles, pour notre gloire (1 Cor. 2). Merveille inconcevable, quand nous regardons à nous-mêmes, mais compréhensible, quand nous lisons que, dans les siècles à venir, il montrerait les immenses richesse de sa grâce dans sa bonté envers nous, dans le Christ Jésus ; — mystère extraordinaire et précieux que nous révèlent ces paroles : «Et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés, sont tous d’uns ; c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères». 
5. 4.1.5 Récapitulé des fruits de la rédemption en rapport avec la position devant Dieu 
Voyons donc où nous en sommes maintenant ; dans quelle mesure est accompli le résultat de cette grande oeuvre qui subsiste seule dans l’histoire de l’éternité, et qui la remplit dans les conseils de Dieu et dans les fruits qu’elle porte. L’oeuvre est faite, complètement achevée, et une fois pour toutes. De plus, elle a été acceptée de Dieu comme répondant à sa gloire, comme le glorifiant parfaitement (Jean 13:31-32 ; 17:4-5), et c’est pourquoi le Christ Jésus a été ressuscité d’entre les morts, et placé, comme homme, à la droite de Dieu, dans la gloire qu’il avait auprès du Père, avant que le monde fût. L’homme qui, selon la justice, est assis à la droite de la Majesté dans les cieux, y sera jusqu’à ce que ses ennemis soient mis pour marche-pied de ses pieds. Il a vaincu et s’est assis comme Fils sur le trône de son Père. Or, en premier lieu, cela répond d’une manière parfaite à ce qui touche la culpabilité de celui qui croit. Christ a porté nos péchés en son propre corps sur le bois. Les croyants sont lavés de leurs péchés dans son sang. Toute leur responsabilité, comme enfants d’Adam, non pas leur responsabilité de glorifier le Seigneur, mais leur culpabilité, n’est plus. «Ayant fait par lui-même la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux», ayant été livré pour nos offenses, et ressuscité pour notre justification. Et nous, justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu. L’oeuvre qui nous libère de ce qui pesait sur nous, comme enfants d’Adam, est accomplie ; en croyant, nous sommes pardonnés, lavés de nos péchés, et notre conscience est purifiée. Pour ce qui concerne notre conscience et notre position devant Dieu, nous sommes rendus parfaits à perpétuité par une seule offrande, et Dieu ne se souvient plus de nos péchés ni de nos iniquités. Le croyant, à cause de l’oeuvre de Christ sur la croix, voit réglée pour toujours, par la foi, la question de sa responsabilité (c’est-à-dire de sa culpabilité) comme homme en relation avec le premier Adam. Il est justifié et il le sait ; il a la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, «qui a fait la paix par le sang de sa croix». C’est là que Dieu a eu affaire avec ses péchés, et Dieu ne manque jamais à reconnaître l’oeuvre de son Fils, qui paraît en sa présence pour nous. Christ a dit : «Tes péchés sont pardonnés»; «ta foi t’a sauvée, va-t’en en paix». Le croyant est parfaitement net devant Dieu. 
14. 4.2 La venue du Seigneur 
1. 4.2.1 Le Père donne au croyant la gloire avec Christ — la maison du Père et le croyant co-héritier de Christ 
Tout cela se rapporte à sa position comme homme responsable et pécheur devant Dieu. Mais, dans l’oeuvre de Christ, se trouve renfermé beaucoup plus. En premier lieu, l’amour infini de Dieu : «Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique» ; et : «Par ceci, nous avons connu l’amour ; c’est que lui a laissé sa vie pour nous». Mais, plus encore, il nous a obtenu la gloire, et il y est entré comme notre précurseur. La gloire que le Père lui a donnée comme homme, il nous l’a donnée. Nous serons conformes à son image ; comme nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste. En même temps que nous serons devant Dieu, notre Père, comme fils, nous régnerons, comme cohéritiers avec Christ de tout ce qu’il a créé et de ce dont il hérite comme homme, Lui que Dieu a établi héritier sur toutes choses. 
L’évangile de Luc nous présente un témoignage de ce double caractère de bénédiction. Dans la scène de la transfiguration, Moïse et Élie apparaissent sur la terre avec Christ, dans la même gloire que lui ; ensuite il y eut la nuée, d’où sortait la voix du Père, la gloire excellente dans laquelle ils entrèrent aussi. De même, en Luc 12, le Seigneur montre la table dressée dans le ciel, pour ceux qui auront veillé en attendant la venue du Maître, et plus loin, nous voyons aussi que ceux qui auront servi selon sa volonté, durant son absence, sont établis sur tous ses biens. Mais cela n’est pas accompli. 
2. 4.2.2 L’attente de la révélation de Jésus Christ 
En 1 Pierre 1:11-13, nous avons l’ordre dans lequel ces choses se succèdent, aussi loin du moins que va leur développement dans ce monde. L’Esprit de Christ dans les prophètes rendait d’avance témoignage des souffrances de Christ et des gloires qui suivraient, mais il leur fut révélé que ce n’était pas pour leur temps. Ensuite ces choses sont annoncées, mais non pas introduites, par ceux qui prêchaient l’Évangile par l’Esprit Saint envoyé du ciel, et les chrétiens avaient à être sobres et à espérer dans la grâce qui devait être apportée à la révélation de Jésus-Christ. Nous voyons donc là les voies prophétiques de Dieu avant les souffrances et les gloires de Christ ; l’Évangile, après que les souffrances eurent eu leur accomplissement et que Christ eut été glorifié en haut, quoique les résultats n’aient pas encore été produits, mais seulement annoncés, et conduisant à espérer sobrement jusqu’à la fin ce qui doit être apporté à la révélation de Jésus-Christ. Il est vrai que cela ne nous présente pas notre part au dedans de la nuée, — la maison du Père, — mais nous y trouvons d’une manière très nette la succession et l’ordre des voies de Dieu ; le temps de l’Évangile étant celui où le Saint Esprit est envoyé du ciel, et la révélation de Jésus-Christ le temps à venir vers lequel l’espérance regarde. Rien ne saurait être plus précis : le temps de la prophétie, où les saints hommes d’autrefois parlaient, suivant qu’ils étaient poussés par l’Esprit Saint, est une époque tout à fait distincte de celle où le Saint Esprit est envoyé du ciel. Ils avaient appris, en étudiant leurs propres prophéties, données par inspiration, qu’ils n’administraient pas pour leur propre temps ce dont ils prophétisaient. Les souffrances donc sont accomplies et passées, les gloires qui devaient suivre n’ont pas encore été manifestées, mais le Saint Esprit a été envoyé dans l’intervalle, nous enseignant à attendre ces gloires lors de la révélation de JésusChrist. Rien de plus clair et de mieux défini. 
15. 4.3 Jonction de la venue du Saint Esprit et de l’attente du Seigneur — un état nouveau : celui de l’homme ressuscité 
La venue du Saint Esprit, chose déjà accomplie, et son habitation en nous, puis l’attente de la révélation de Jésus-Christ, constituent et caractérisent la position chrétienne. Ces deux choses, l’une, le fait qui a déjà eu lieu, et l’autre, ce que nous sommes exhortés à attendre et à espérer, jettent la plus vive lumière sur l’efficacité des souffrances. Comme nous l’avons vu, Dieu avait pleinement et de toutes manières éprouvé le premier homme dans sa responsabilité ; d’abord dans l’état d’innocence, puis par tous les moyens que Dieu pouvait employer pour qu’il se relevât. Mais l’état de chute de l’homme s’étant finalement manifesté par une inimitié ouverte, Dieu accomplit son oeuvre par l’homme de son dessein et de ses conseils, le mettant aussi pleinement à l’épreuve, il est vrai, mais par là faisant ressortir et prouvant sa perfection. Cette oeuvre est la rédemption dans laquelle Dieu fut parfaitement glorifié, et ce qui nous était nécessaire, accompli d’une manière parfaite selon la gloire de Dieu. L’homme qui l’avait opérée, ressuscité par Dieu, selon la valeur de cette oeuvre, s’assit alors dans la gloire, à la droite de la Majesté dans les cieux : preuve éternelle et bénie de la valeur de l’oeuvre qu’il avait accomplie. Un état nouveau fondé sur la justice de Dieu, état auquel le Seigneur fait souvent allusion, est maintenant pleinement révélé : c’est celui de l’homme ressuscité d’entre les morts, après que la question du péché a été réglée ; que la mort, introduite par le péché, a été vaincue, et que la puissance de Satan a été annulée. Ce n’est pas un état de bonheur dépendant de ce que l’homme n’a pas failli, mais un état de gloire en harmonie avec toute la nature et le caractère de Dieu, qui avait été glorifié dans cette nature et ce caractère, et cela dans la place même où se trouvait le péché, Christ fait péché pour nous. Rien ne restait à faire de ce côté-là ; Dieu a mis son sceau d’acceptation sur l’oeuvre de la rédemption, quand il a ressuscité Christ d’entre les morts, et il en a montré l’effet à la foi, en plaçant Celui qui l’avait accomplie, dans sa propre gloire où il est entré comme notre précurseur. Ainsi a été posée la base de la gloire éternelle selon le dessein que Dieu avait formé à l’égard de l’homme, base sur laquelle aussi reposent les nouveaux cieux et la nouvelle terre ; et Dieu lui-même est maintenant glorifié et connu, étant révélé dans la rédemption et dans l’amour. 
16. 4.4 Présence actuelle du Saint Esprit suite à l’élévation de Christ : enseignements pour le croyant 
Alors le Saint Esprit descend et est donné à ceux qui croient en Christ, et qui ont une part dans cette oeuvre glorieuse. Examinons les enseignements précis de l’Écriture sur ce sujet : la venue et la présence du Saint Esprit, envoyé, non pas au monde qui a rejeté Christ, mais aux croyants. Ce que nous voulons établir, c’est que le Saint Esprit est venu, c’est sa présence actuelle, en conséquence de l’élévation de Christ comme homme à la droite de Dieu. Il est venu, non pas comme un Esprit qui pousse les prophètes ou d’autres, mais venu maintenant, de même que le Fils était venu dans l’incarnation, et prenant, comme un autre Consolateur, la place de Jésus auprès de ses disciples, quand leur Maître les aurait quittés. 
1. 4.4.1 Le Saint Esprit et l’Ancien Testament 
Dans l’Ancien Testament, la venue du Saint Esprit était promise par les prophètes. Dieu avait dit qu’il répandrait son Esprit sur toute chair aux derniers jours : promesse qui, dans la sagesse de Dieu, qui connait toutes choses, attendait, pour être accomplie, que la rédemption fût achevée. Au chapitre 7 de Jean, lors de la fête des tabernacles, dont l’antitype, qui est le repos du peuple de Dieu, n’est pas encore arrivé, au dernier et grand jour de cette fête, qu’il ne pouvait célébrer et où il ne pouvait se montrer au monde, Christ déclare que quiconque ayant soif, viendrait à lui et boirait, hors de son ventre couleraient des fleuves d’eau vive. «Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui, car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié». Le Saint Esprit, tel qu’il est connu maintenant dans l’Église, n’était pas encore. Tout Juif orthodoxe savait qu’il y avait un Saint Esprit qui inspirait les prophètes, qui avait été sur plusieurs des juges d’Israël et sur Saül, et qui, au commencement, se mouvait sur la face des eaux. Mais le Saint Esprit, comme envoyé du ciel ici-bas sur les croyants, n’était pas encore, et ne pouvait pas être, parce que Jésus n’était pas encore glorifié. Jésus était venu pour être «l’Agneau de Dieu qui ôte le péché (non les péchés) du monde» ; c’était sa première grande oeuvre ; la seconde était de baptiser du Saint Esprit (Jean 1:33) ; et ce caractère de l’oeuvre de Christ est d’autant plus remarquable, qu’il se trouve indiqué en relation avec le fait que le Saint Esprit était descendu pour demeurer sur lui comme homme. Il était pour lui le sceau et l’onction de la part de Dieu et du Père, et cela à cause de sa perfection personnelle. Pour nous, nous ne pouvions être ainsi oints et scellés avant que la rédemption fût accomplie, mais maintenant nous le sommes quand nous avons cru. «À moins que le grain de blé ne tombe en terre et meure, il demeure seul». Ainsi, dans l’Ancien Testament, le lépreux était d’abord lavé d’eau, puis aspergé de sang, et ensuite oint d’huile. Et dans les parties essentielles, c’est aussi ce qui avait lieu dans la consécration des sacrificateurs. Quand Aaron est seul, dans sa souveraine sacrificature, il est oint sans aspersion de sang (Ex. 29:5-7) ; mais quand lui et ses fils s’approchent, car ils ne pouvaient être séparés de lui, l’aspersion du sang se fait. 
2. 4.4.2 Ce qui accompagne la présence du Saint Esprit pour la vie présente 
De plus, le Seigneur dit à ses disciples, aux premier chapitre des Actes, qu’ils seraient baptisés du Saint Esprit dans peu de jours. Ces paroles furent réalisées le jour de la Pentecôte, la seconde des grandes fêtes qui avaient pour objet le rassemblement du peuple de Dieu, fête en rapport avec la résurrection de Christ (c’était celle des prémices), mais fête distincte, quoique étant aussi une fête des premiers fruits ; en ce jour, le Saint Esprit descendit du ciel. Mais en même temps nous est donnée une autre révélation par la bouche de Pierre. Christ avait reçu le Saint Esprit de nouveau dans ce but, en conséquence de son élévation à la droite de Dieu. «Ayant donc été exalté», dit-il, «par la droite de Dieu, et ayant reçu du Père le Saint Esprit promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez» (Act. 2:33). Ici, ce n’est pas simplement Dieu qui met son Esprit dans les prophètes et d’autres, mais l’homme élevé dans la gloire qui le reçoit pour le donner à d’autres hommes. C’est pourquoi, dans le Psaume 68, il est dit : «Tu as reçu des dons dans l’homme» (be-adam), ou «par rapport à l’homme», ainsi qu’il est interprété dans les Actes «pour les hommes»; mais Il a reçu le Saint Esprit comme homme pour eux (*). Ainsi, bien que les prophètes et les hommes justes d’autrefois fussent dans une position inférieure à celle des apôtres, lorsque ceux-ci avaient Christ au milieu d’eux, cependant la venue du Saint Esprit était une chose si grande, si excellente, qu’il était avantageux pour les disciples que le Seigneur les quittât. «Car, dit-il, si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra pas a vous, mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai». Sa venue était le témoignage que l’homme était à la droite de Dieu, la rédemption étant achevée ; que le monde, gisant dans le péché, était jugé comme ayant rejeté le Fils de Dieu ; que Satan, le prince de ce monde, était aussi jugé ; mais que la justice de Dieu était révélée comme la portion des croyants, étant manifestée dans le fait que le Père avait placé le Christ dans la gloire divine à sa droite (Jean 16:10). La présence du Saint Esprit en était le témoin. Ce n’était pas pour le monde. Christ était venu comme le Sauveur du monde, mais le monde n’avait pas voulu de lui ; le Saint Esprit n’était que pour les croyants. Il n’était pas là agissant en eux afin qu’ils crussent, quoique cela eût été vrai en son temps, mais il était en eux parce qu’ils avaient cru. «Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos coeurs». Cet Esprit les guidait dans toute la vérité ; leur faisait connaître qu’ils étaient en Christ et Christ en eux ; répandait l’amour de Dieu dans leurs coeurs pour rendre témoignage avec leur esprit, qu’ils étaient enfants de Dieu. Ils étaient dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habitait en eux. Si quelqu’un n’avait pas l’Esprit de Christ, celui-là n’était pas de lui (Rom. 8). Le christianisme était le ministère de l’Esprit aussi bien que de la justice (2 Cor. 3). Paul (Act. 19), voyant quelque chose de défectueux en certains disciples, leur demande : «Avez-vous reçu l’Esprit Saint après avoir cru ?» car, après avoir cru, on était scellé du Saint Esprit qui avait été promis. C’était une vraie et réelle présence du Saint Esprit habitant dans les saints. «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit ?» dit l’apôtre. «Comment avez-vous reçu l’Esprit ?» demande-t-il encore aux Galates. Il n’y avait aucun doute quant à ce fait, si mauvais que pût être leur état. Les fruits de la grâce étaient le fruit de l’Esprit ; la sanctification était la sanctification par l’Esprit. Si, convaincus de péché, on demandait ce qu’il fallait faire : «Repentez-vous», était la réponse, «et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, en rémission des péchés, et vous recevrez le don du Saint Esprit»; ils étaient oints et scellés du Saint Esprit de la part de Dieu, comme Christ lui-même l’avait été. L’Esprit était les gages de leur héritage, leur révélait Christ, et leur était en aide dans leur infirmité. Ce dont il avait été prophétisé dans l’Ancien Testament quant à l’effusion de l’Esprit, était accompli dans le Nouveau. Les chrétiens, comme tels, étaient selon l’Esprit et avaient leurs pensées aux choses de l’Esprit. Ils vivaient selon lui et étaient conduits par lui ; c’est lui qui les envoyait et les guidait dans leur service. La chair convoitait contre l’Esprit ; lui intercédait dans leurs coeurs par des soupirs inexprimables. Toute la vie et l’état chrétien sont ainsi caractérisés par sa présence et son activité dans les saints. Ils ne devaient pas l’attrister dans leur marche, ni l’éteindre dans ses dons. L’Esprit sonde toutes choses, et l’homme spirituel discerne toutes choses. Il y a «une onction de la part du Saint», par laquelle nous connaissons toutes choses. Christ est gravé dans le coeur par l’Esprit du Dieu vivant ; par cet Esprit, ils étaient transformés en la même image que Lui. L’amour est «l’amour dans l’Esprit»; la communion était celle du Saint Esprit. La marche des chrétiens devait être selon l’Esprit ; par un même Esprit, Juifs et gentils avaient accès auprès du Père par Jésus-Christ. Cette présence du Saint Esprit, clairement et dogmatiquement enseignée, comme étant la conséquence de l’élévation de Christ comme homme, cette présence qui n’avait pas été possible jusqu’alors, caractérise la vie chrétienne dans chacun de ses détails. Elle constitue le christianisme pour un homme individuellement : il est né de l’Esprit ; l’Esprit est en lui une source d’eau vive et coule de lui comme un fleuve, lui donne la conscience de sa relation divine et l’unit à Christ, car «celui qui est uni au Seigneur est un seul Esprit avec lui». Collectivement aussi, les croyants sont édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit ; ils sont par conséquent le temple de Dieu collectivement (1 Cor. 3) aussi bien qu’individuellement (1 Cor. 6). 
(*) En Jean 14, le Père l’envoie en son nom ; au chapitre 15, le Seigneur l’envoie d’auprès du Père 
3. 4.4.3 Encore des effets pratiques de la présence du Saint Esprit 
Je n’ai pas parlé des dons parce que l’on ne nie pas qu’ils soient des manifestations de l’Esprit. Mais ce qui constitue et caractérise le christianisme, c’est la présence du Saint Esprit descendu du ciel en conséquence de l’exaltation du Seigneur Jésus à la droite de Dieu. Le résultat pour le chrétien était qu’il connaissait et sa relation avec le Père, et le Père lui-même ; qu’il savait qu’il était en Christ et Christ en lui ; qu’il était uni à Christ, son chef dans le ciel ; et même, il savait qu’il était en Dieu et Dieu en lui. S’il péchait, ne fût-ce qu’en pensée, il attristait le Saint Esprit ; s’il commettait fornication, il souillait le temple du Saint Esprit et faisait des membres de Christ ceux d’une prostituée (comp. 1 Thess. 4:8, quant au fait de pécher contre un frère sous ce rapport). D’un autre coté, c’était par l’Esprit qu’il faisait mourir les actions du corps et qu’il vivait. La vie, la connaissance, la spiritualité et la puissance, tout dépendait de la présence du Saint Esprit, qui habitait en lui. C’est de Lui que l’on devait être rempli. Je répète que je ne parle pas des dons, qui étaient, sans contredit, les fruits de l’opération du Saint Esprit. 
17. 4.5 L’espérance du chrétien : la venue du Seigneur 
Telles étaient donc la vie présente et la puissance du chrétien, tandis que Christ était assis sur le trône du Père. Le Juif doit attendre que le Christ paraisse pour le voir, le reconnaître comme tel, et jouir de sa connaissance. Il n’en est pas ainsi du chrétien, parce que le Saint Esprit est venu, et l’unit à Christ pendant que Christ est dans le ciel. Quand Christ en sortira pour être manifesté, nous serons manifestés avec lui. Si la vie présente et la puissance du chrétien sont telles que nous l’avons dit, quelle est son espérance ? Qu’est donc ce en quoi il abonde «en espérance par la puissance de l’Esprit Saint ?» (Rom. 15:13). C’est la venue de l’Époux, alors que le chrétien sera rendu conforme à l’image du fils de Dieu, qu’il sera pour toujours avec Lui, semblable à Lui. Quand et comment ce qui est placé devant son coeur sera-t-il réalisé ? C’est lorsque Christ viendra ; c’est la venue du Seigneur qui l’accomplira. Tel est l’objet, tel est, en même temps, l’état vers lequel le Saint Esprit dirige l’espérance de son âme : voir Christ tel qu’il est, être avec lui, semblable à lui. Tout cela a lieu à sa venue. En attendant, le chrétien a toujours confiance (2 Cor. 5:6) ; il sait que Christ étant sa vie, s’il meurt avant sa venue, absent du corps, il sera avec le Seigneur ; mais son désir n’est pas d’être dépouillé, — quoique en soi ce puisse être beaucoup meilleur, — c’est d’être revêtu, comme Christ dans la gloire. Voir Christ qui l’a tant aimé, le voir comme il est et lui être parfaitement semblable, de sorte que Christ voie le fruit du travail de son âme et soit satisfait : voilà ce qui remplit d’espérance l’âme du chrétien. Il sait que tous les saints ressuscités ou changés (car nous ne mourrons pas tous), seront glorifiés avec Christ ; oui, lui-même sera glorifié en eux, et alors son coeur, comme assurément le nôtre, sera pleinement satisfait. 
1. 4.5.1 L’espérance de la venue du Seigneur liée aux motifs de la vie chrétienne 
Je vais maintenant montrer non-seulement que cette espérance est ainsi placée devant nous, mais qu’elle se lie intimement et s’entrelace, pour ainsi dire, avec toutes les positions, les pensées et les motifs de la vie chrétienne. Le Seigneur, sur le point de quitter ses disciples, les console avant tout par l’assurance qu’il leur donne de son retour pour les prendre auprès de lui. Comme il s’en allait de la terre, les anges, après avoir demandé aux disciples pourquoi ils regardaient ainsi vers le ciel, leur annoncent que Jésus reviendrait de la même manière qu’ils l’avaient vu partir. La dernière parole de l’Apocalypse est : «Voici, je viens bientôt. — Amen ! Viens, Seigneur Jésus !» Avoir de nouveau Jésus, que, dans le sens personnel, ils avaient perdu, telle était la radieuse et bienheureuse espérance placée devant leurs coeurs. 
2. 4.5.2 L’espérance de la venue du Seigneur dans les épîtres 
Tout se rapporte à cela ; chaque sentiment s’y rattache ; chaque motif en dépend ; cette espérance se mêle avec tout ce que l’Évangile tend à produire ; elle entre dans toute la texture de la vie chrétienne. Les Thessaloniciens avaient été convertis pour attendre du ciel le Fils de Dieu (1 Thess. 1) Quant à l’espérance et à l’avenir, c’était l’effet de leur conversion. La personne du Seigneur était devant leur âme, et l’attendre était la position à laquelle ils avaient été appelés. Ensuite, quant à la joie du service et du ministère, nous lisons : «Quelle est notre espérance, ou notre joie, ou la couronne dont nous nous glorifions ? N’est-ce pas vous qui l’êtes devant notre Seigneur Jésus, à sa venue ?» (1 Thess. 2) À quoi la sainteté est-elle rattachée ? «Sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père, en la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints» (ch. 3) Quelle est la consolation donnée quant aux saints qui s’étaient endormis ? «Avec lui, Dieu amènera aussi ceux qui se sont endormis par Jésus» (ch. 4) ; et ensuite il nous est révélé de quelle manière nous serons tous avec Lui afin de pouvoir venir ainsi. Nous sommes «du jour» (ch. 5), de sorte qu’il ne peut nous surprendre comme un voleur. Je ne parlerai pas des avertissements adressés au monde, parce que j’ai en vue les saints ; je dirai seulement que ce jour viendra sur lui comme un voleur dans la nuit. Mais pour nous, nous sommes maintenant complètement associés à Christ dans la gloire. Maintenant notre vie est cachée avec Christ en Dieu, mais il sera manifesté, et nous serons alors manifestés avec lui en gloire (Coloss. 3) Nous le voyons actuellement par le Saint Esprit, par la foi ; nous sommes maintenant enfants de Dieu, et le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne l’a pas connu. Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté, mais comme Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un (Hébr. 2), nous savons que «lorsqu’il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est», et c’est pourquoi «quiconque a cette espérance en lui, se purifie comme lui aussi est pur» (1 Jean 3). «Nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire» (2 Cor. 3). «Notre bourgeoisie (c’est-à-dire ce à quoi nous sommes associés d’une manière vivante) est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus-Christ comme Sauveur ; qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire» (Phil. 3) 
(*) La sainteté présente n’est jamais séparée de la gloire. Ici elle en est le reflet. 
3. 4.5.3 Attendre la venue du Seigneur caractérise le marche du chrétien 
Le vrai caractère du chrétien, selon ce que dit le Seigneur Jésus lui-même (Luc 12), c’est qu’il attend le Seigneur ; la bénédiction est pour ceux qui sont trouvés veillants. C’est une chose toute spéciale ; car veiller dans l’attente est distingué du service pour le Maître durant son absence, et la récompense, dans les deux cas, est aussi distincte (Voyez vers. 37, 43-44). Pour celui qui veille, c’est la joie du ciel, administrée par Christ lui-même ; pour les serviteurs, c’est d’être établi sur tous les biens. Dans un autre endroit, le chrétien est représenté comme ayant été appelé au commencement à sortir pour aller à la rencontre de l’Époux ; mais le sommeil est venu et l’appel a été oublié. Ce qui réveille les saints et les replace dans leur vraie position, c’est le cri de minuit : «Voici l’Époux !» Alors ils se lèvent et préparent leurs lampes. «Trafiquez jusqu’à ce que je vienne» (Luc 19:13), telle avait été la direction du Maître aux serviteurs, en s’en allant. Ce qui a conduit à la mondanité et à la domination oppressive du clergé dans la chrétienté, a été de dire dans son coeur : «Mon Maître tarde à venir» ; la conséquence en est le jugement et le retranchement comme infidèles et hypocrites. Aucun temps n’est déterminé : ce pouvait être à minuit, au chant du coq, ou au matin, de sorte qu’il fallait constamment attendre et veiller. Les saints morts devaient ressusciter, et les vivants être changés, c’est pourquoi Paul, étant vivant, dit : «Nous les vivants, qui restons», car il était alors dans cette catégorie. On a été assez téméraire pour dire qu’il s’était trompé. Non, mais il recueillera pleinement le fruit d’avoir ainsi marché, attendant le Seigneur, comme le Seigneur lui-même avait dit de le faire. Pierre savait qu’il devait mourir bientôt, avant que le Seigneur vint. Mais combien fortement cela ne confirme-t-il pas la vérité sur laquelle j’insiste ? Que penserait-on maintenant d’une révélation spéciale faisant connaître à quelqu’un qu’il doit mourir ? 
4. 4.5.4 Attente du Seigneur pour l’immédiat 
Il y a dans l’Écriture une circonstance frappante qui se rattache à ce que nous disons, c’est que jamais le Seigneur ou ses apôtres ne présentent la venue de Jésus comme devant arriver après la vie de ceux qu’elle concernait alors, ou de ceux à qui ils s’adressent. Les vierges qui s’endorment sont celles-là, mêmes qui se réveillent ; les serviteurs qui reçoivent les talents sont ceux qui en rendent compte et qui sont jugés. De même, quand le Seigneur veut donner une histoire morale de l’église professante jusqu’à la fin, il prend, pour en retracer les différents états, sept églises existantes. «Le Seigneur ne tarde pas pour ce qui concerne la promesse, mais il est patient envers vous». Quant à ceux qui devaient être jugés à sa venue, ils avaient déjà paru lorsque Jude et Jean écrivaient. «Énoc aussi a prophétisé de ceux-ci», dit Jude ; c’était la corruption dans la chrétienté. Jean, de son côté, dit à ceux auxquels il écrivait : «Maintenant aussi il y a plusieurs antichrists, par quoi nous savons que c’est la dernière heure». On parle de la mort comme étant la venue de Christ pour nous, mais une telle assertion laisse de côté toutes les pensées et les desseins de Dieu. Nos esprits, absents du corps, vont auprès de Lui ; mais quand il viendra, les saints morts ressusciteront tous, (cela veut-il dire qu’ils mourront ?) et de plus ressusciteront en gloire ; et ceux qui seront vivants ne mourront pas, mais seront changés en sa ressemblance. Nous le verrons comme il est et nous lui serons semblables ; ce sont les deux grands traits de la bénédiction qui nous attend : être face à face avec lui, et être tels que lui, et ainsi toujours avec le Seigneur. La venue de Christ pour les saints n’est pas la mort, mais la résurrection ou la transmutation du corps. Les Corinthiens, si triste que fût leur condition morale, attendaient la venue de notre Seigneur Jésus-Christ (1 Cor. 1) Ceux qui étaient opprimés devaient attendre avec patience la venue du Seigneur (Jacq. 5). Les prophètes avaient appris que ce dont ils prophétisaient n’était pas pour eux, mais pour nous à qui ces choses sont annoncées par le Saint Esprit envoyé du ciel ; c’est pourquoi nous devons être sobres, et ceindre les reins de notre entendement, et espérer jusqu’à la fin dans la grâce qui nous sera apportée dans la révélation de Jésus-Christ (1 Pier. 1) C’est le Fils de l’homme, venant dans son royaume, qui fut montré, afin de fortifier leur foi, aux trois apôtres destinés à être des piliers. Nous sommes prédestinés à être conformes à l’image du Fils de Dieu, afin qu’il soit premier-né entre plusieurs frères, mais nous serons conformes à ce qu’il est dans la gloire, et, non à ce qu’il était quand il mourut et que son corps fut mis dans le sépulcre. Nous avons porté l’image du terrestre, et nous devons porter l’image du céleste, le voir comme il est, lui être semblables quand il sera manifesté, et être alors aussi manifestés avec Lui. Nous serons ravis à sa rencontre en l’air, puis nous apparaîtrons avec lui en gloire. Et la sainteté présente est toujours identifiée avec cette ressemblance à Christ dans la gloire, ressemblance rendue parfaite quand nous serons ressuscités. «Contemplant, à face découverte, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en esprit». De même, dans la 1° épître de Jean, il est dit : «Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que, quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est. Et celui qui a cette espérance en lui, se purifie comme lui est pur» (1 Jean 3:2-3). Il en est de même dans le passage des Thessaloniciens, que nous avons déjà cité : la sainteté, maintenant cherchée, se trouve dans sa vraie perfection devant Dieu notre Père, en la venue de notre Seigneur Jésus-Christ avec tous ses saints. Nous lisons aussi dans l’épître aux Éphésiens : «Il a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifiât, en la purifiant par le lavage d’eau par la parole ; afin que lui se présentât l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu’elle fût sainte et irréprochable» (Éphés. 5:25-27). La sainteté est toujours identifiée avec notre ressemblance à Christ en gloire, quand il viendra, et qu’alors nous lui serons semblables. 
5. 4.5.5 L’attente du Seigneur partout dans le Nouveau Testament — les exceptions 
Tous les livres du Nouveau Testament, sauf deux, — l’épître aux Galates et celle aux Éphésiens, — nous montrent, d’une manière spéciale et distincte, la venue de Christ comme l’espérance connue et constante qui caractérise le chrétien. Dire : «Mon Maître tarde à venir», est indiqué comme la cause de la mondanité et de la ruine de l’Église ; la négation de cette venue est le trait caractéristique des moqueurs des derniers jours. La venue de Christ se mêle avec chaque élément de la vie et du service chrétiens. Les chrétiens doivent être comme des gens qui veillent en attendant leur Maître. Les Galates, en suivant leurs propres pensées, avaient déchu de la foi, et l’apôtre était de nouveau comme en travail pour les enfanter quant à la justification par la foi. L’épître aux Éphésiens nous présente les conseils de Dieu, une nouvelle création dans laquelle tout est parfait, et non point les voies que Dieu emploiera pour l’introduire. De là, dans ces deux épîtres, l’absence d’enseignements relatifs à la venue du Seigneur. Mais tous les autres livres, ou bien enseignent sa venue, tantôt pour les saints, tantôt avec eux pour juger le monde, ou bien la présentent afin d’agir par elle sur la conscience ou pour raviver l’espérance, ou, enfin, en parlent comme de l’espérance connue, seule et parfaite du chrétien. Ce qui caractérise le chrétien, c’est l’espérance de la venue de Christ, l’attente du Fils de Dieu venant du ciel ; et il espère et attend ainsi dans la puissance présente de l’Esprit, qui habite en lui, et qui a été envoyé du ciel en conséquence de la rédemption parfaitement accomplie. 
6. 4.5.6 Attendons-nous le Seigneur ? 
Lecteur, attendez-vous le Seigneur ? Je ne vous demande pas si vous croyez à la venue du Seigneur, mais si vous l’attendez. L’Église, en général, a perdu de vue Celui pour qui l’on est converti, en tant qu’Il est présenté comme l’objet de notre espérance. Marchez-vous dans la puissance de l’Esprit qui habite en nous, puissance qui fait que notre bourgeoisie, ce à quoi nous sommes associés d’une manière vivante et à quoi nous appartenons, est dans le ciel ? L’attente du Fils de Dieu est l’état normal du chrétien, parce qu’il appartient au ciel, et que, quand Christ viendra, le chrétien sera là avec lui. Alors aussi il sera semblable à son Sauveur ; Dieu notre Père se reposera dans son propre amour, Christ sera parfaitement glorifié, tous les saints seront parfaits, avec lui et semblables à lui ; Christ possédera en gloire ce dont il est digne. Jusqu’alors tout est imperfection ; ce vase de terre obscurcit, aussi longtemps que nous sommes ici-bas, la vue de ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment ; ou peut-être, si l’on est auprès du Seigneur, c’est séparé du corps ; Jésus attendant encore, et nous avec lui, jusqu’à ce que sa gloire et la nôtre aient un plein accomplissement. Attendez-vous du ciel le Fils de Dieu ? Pendant que Christ attend sur le trône du Père, le Saint Esprit est descendu pour le révéler, lui l’homme dans la gloire, auquel nous appartenons, à qui nous serons semblables, avec qui nous serons pour toujours. La présence vivante du Saint Esprit et l’attente de Christ caractérisent le christianisme et la position chrétienne. Ne pas posséder ces choses, c’est avoir perdu le caractère chrétien. 
 
 
 
 
Les Temps des Nations et la Venue du Seigneur 
 
 
Luc 21 v. 24 
 
Henri Rossier 
ME 1918 p. 241, 261 ; sous-titres ajoutés par Bibliquest 
Table des matières : 
1 Événements du monde en relation avec la fin (possible) du « temps des Nations » 
2 Luc 21:24 et Matt. 24, Rom. 11:25, Daniel 7 
3 Sommaire de Luc 21 — Le passé et le futur — Prophéties de Zacharie 
4 Apocalypse 11:1-3 et le temps des Nations 
5 Ce qui manque pour que le temps des Nations soit accompli 
6 Comment le temps des Nations s’achève 
7 Ne pas mêler la Venue du Seigneur pour l’Église avec les événements prophétiques 
 
Notes Bibliquest : 
1) Le terme Nations, dans cet article, a le même sens que le terme Nations qui désigne les peuples non-juifs. 
2) Ce texte a été rédigé vers 1918 comme le font ressortir des allusions aux positions de l’Angleterre et de la Turquie, mais il garde son actualité bien que l’indépendance de l’état d’Israël pourrait sembler modifier la situation aujourd’hui. En effet cet événement est déjà envisagé par l’auteur (point 5 ci-dessous) et les raisons pour affirmer que le « temps des Nations » n’est pas achevé demeurent les mêmes encore aujourd’hui. 
 
1 Événements du monde en relation avec la fin (possible) du « temps des Nations » 
Parmi les idées accréditées dans les milieux où l’on annonce aujourd’hui la prochaine Venue du Seigneur, il en est une, placée en tête des autres, et que l’on exprime par ces mots : «La crise à laquelle nous assistons indique la fin du temps des Nations» ; ou encore : «Les temps des Nations peuvent être considérés comme étant maintenant accomplis». 
Pour appuyer cette pensée, on s’en réfère aux événements dont la Palestine est aujourd’hui le théâtre, et plusieurs pensent que la délivrance de Jérusalem, due à l’armée anglaise qui a libéré cette ville du joug de la Turquie, nous indique que les temps des nations ont pris fin en ce qui concerne l’ancien peuple de l’Éternel. Cette pensée, hâtons-nous de le dire, n’est nullement conforme aux Écritures. 
À supposer que la libération de Jérusalem soit durable et que cette ville ne retombe pas aux mains de la Turquie et de ses alliés, cela ne veut point dire que les temps des nations aient pris fin ou soient accomplis. L’Angleterre, comme les autres peuples d’Occident, appartient aussi bien aux nations que l’empire turc ou ses alliés ; de fait, elle y appartient à bien plus forte raison que la Turquie, car elle faisait jadis, et fera de nouveau dans l’avenir prophétique, partie de cet Empire romain qui «foulait aux pieds» la nation juive. Sans doute, et tout le monde en convient, l’Angleterre est une puissance tolérante et libérale ; ses principes de gouvernement sont bien loin de la force brutale et de l’oppression sans scrupule ; elle ne «foule pas aux pieds» ce qu’on appelle les droits de l’homme, mais elle n’est pas appelée à mettre fin aux temps des nations. Une autre puissance accomplira ces temps : ce sera, comme nous allons le voir, le Seigneur lui-même, à son Apparition pour établir son Royaume. 
La seule conséquence de l’intervention actuelle de l’Angleterre, comme instrument des voies gouvernementales de Dieu, sera de ramener dans son propre pays le peuple juif incrédule, cette nation depuis si longtemps dispersée et «foulée aux pieds» (És. 18:2). Sa réintégration dans son territoire pourrait être prochaine, mais elle aura pour effet de placer ce peuple, au bout de peu d’années, sous la domination de l’Antichrist. Le règne lui-même du faux Messie juif aura pour conséquence d’aggraver le joug intolérable de la Bête romaine qui pèsera ,sur Jérusalem et la Palestine. 
Examinons ce sujet de plus près. 
2 Luc 21:24 et Matt. 24, Rom. 11:25, Daniel 7 
Le texte invoqué en faveur de la thèse que les temps des Nations sont tout près d’être accomplis, ou ont déjà pris fin, est le suivant : «Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis» (Luc 21:24) (*). 
(*) On a essayé d’assimiler ce verset au passage de Rom. 11:25-26, où il est dit : «qu’un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée». Ce passage n’a aucun rapport quelconque avec celui de Luc 21. Il nous montre qu’en suite de l’infidélité d’Israël, les nations — l’olivier sauvage — ont été greffées sur l’olivier franc, — = sur l’arbre des promesses — et que l’endurcissement partiel survenu à Israël cessera quand la plénitude des nations, l’ensemble des élus d’entre elles, sera entrée dans les bénédictions promises, bénédictions dont Israël a été privé par son incrédulité. Mais quand cette plénitude sera entrée, et non pas sortie, les relations de l’Éternel avec son ancien peuple seront reprises et alors «tout Israël sera sauvé» selon la parole d’Ésaïe [citée par Rom. 11]. 
Dans ce chap. 21 de Luc, comme nous l’avons fait remarquer autre part (*), la prophétie du Seigneur diffère notablement de celle de Matth. 24. Tandis que l’Évangile de Matthieu nous parle de ce qui arrivera à Israël aux derniers jours, le chap. 21 de Luc fait allusion, dans les vers. 12 à 24, au jugement prochain qui allait frapper Israël à la suite du rejet de Christ. D’une part, les disciples qui se trouveraient à Jérusalem auraient à s’en retirer quand ils verraient cette ville environnée d’armées ; ils sauraient par là que sa désolation était proche ; d’autre part, ceux qui étaient en Judée devraient s’enfuir dans les montagnes. L’histoire nous raconte que cet ordre du Seigneur fut rigoureusement exécuté par ses disciples au moment où les armées romaines assiégèrent Jérusalem (an 70) (**). Quant aux Juifs incrédules, coupables de la mort du Messie, le siège de Jérusalem les fit «tomber sous le tranchant de l’épée» et ils «furent emmenés captifs parmi toutes les nations» (v. 24). Le Seigneur ajoute ensuite cette phrase : «Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis». 
(*) Les temps de la fin, par H. R. point 5.1 — publié sur Bibliquest. 
(**) Le chap. 24 de Matthieu (v. 15-20) nous montre qu’une scène semblable aura lieu pour le Résidu juif en Judée aux derniers jours, lorsqu’une idole (l’abomination qui cause la désolation) sera placée dans le lieu saint. 
Remarquez que les nations dont il est question en Luc 21:24 sont en premier lieu celles qui constituent l’empire romain. D’après Daniel 7:7, 19, cet empire avait pour caractère «de dévorer, d’écraser et de fouler aux pieds ce qui restait». Les v. 25 à 27 de notre chapitre nous montrent quand les temps des nations seront accomplis : «Il y aura des signes dans le soleil et la lune et les étoiles, et sur la terre une angoisse des nations en perplexité devant le grand bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de peur, et à cause de l’attente des choses qui viennent sur toute la terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors on verra le fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire». Telle sera la fin. Sans aborder la comparaison si instructive entre Matth. 24 et Luc 21, résumons en quelques mots ce que ce dernier chapitre nous enseigne. 
3 Sommaire de Luc 21 — Le passé et le futur — Prophéties de Zacharie 
1° Le Seigneur dit à ses disciples que, lorsqu’ils entendront parler de faux Christs, de guerres et de séditions, «la fin ne sera pas tout aussitôt». 
«Alors» ajoute-t-il, «nation s’élèvera contre nation et royaume contre royaume ; et il y aura de grands tremblements de terre en divers lieux, et des famines, et des pestes, et des sujets d’épouvantement, et de grands signes dans le ciel» (v. 10-11). Il serait difficile de ne pas voir combien ces mots correspondent aux événements qui se déroulent aujourd’hui sous nos yeux. 
2° Avant toutes ces choses (v. 12-24) auront lieu celles qui ont suivi le rejet de Christ : persécution des fidèles, Jérusalem environnée des armées romaines, sa désolation proche (elle dure encore) ; fuite des disciples de Christ hors de Jérusalem et de Judée, qui eut lieu à la lettre au moment du siège de Jérusalem par Titus ; grande détresse sur le peuple et colère de Dieu contre lui, massacre, captivité et dispersion, et, pour finir, «Jérusalem foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis». 
Les temps des nations ont eu un accomplissement historique partiel lors de la destruction successive des divers empires des nations qui ont dominé sur Israël, mais leur accomplissement réel et définitif, comme du reste celui de toute prophétie, est encore à venir. Les temps des nations accomplis, c’est leur jugement, leur subversion finale, l’angoisse et la peur qui s’empareront d’elles à la fin, lors de la venue du Fils de l’homme. Alors les nations auront beau s’irriter (Ps. 2), le temps de la colère de Dieu sera venu (Apoc. 11:17), et Luc 21:25-27 se réalisera. Alors aussi le rassemblement définitif de toutes les tribus d’Israël par le Seigneur lui-même aura lieu et il reprendra ses relations publiques avec son ancien peuple (voyez Matth, 24:31 et tous les prophètes). 
3° Lorsque les temps des nations seront accomplis, Jérusalem ne sera plus jamais foulée aux pieds, car ces mêmes nations qui la foulaient aux pieds seront enfin détruites ou soumises au sceptre de fer du Messie. L’anéantissement de leurs armées aura finalement délivré Jérusalem de leur joug, certes plus lourd encore que celui de la Turquie. 
4° Quand ces choses commenceront à arriver, les élus pourront lever la tête, car leur rédemption approche (v. 28). Pour les chrétiens de nos jours, les bouleversements actuels (v. 10-11) avant-coureurs de «l’heure de l’épreuve» dont l’Église sera gardée (Apoc. 3:10), sont le présage de sa délivrance prochaine par la Venue du Seigneur ; pour les fidèles du Résidu juif de la fin qui verront arriver ces choses (v. 31) (il ne dit plus : commenceront à arriver), elles seront le signe que le Royaume de Dieu est proche. Or ce Royaume sera introduit par l’Apparition du Seigneur. 
5° C’est alors qu’on «verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et grande gloire». 
Seuls les événements mentionnés sous le n° 1 sont des événements actuels ; ceux du n° 2 appartiennent à l’histoire du passé ; ceux des n° 3 à 5 sont des événements futurs. Il suffit de lire Zach. 12 pour se convaincre que ce sera la Venue du Fils de l’homme en jugement qui mettra fin aux temps des nations et délivrera Jérusalem de leur joug. Aux derniers jours, Jérusalem sera une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour et «toutes les nations de la terre seront rassemblées contre elle». Le chap. 14 de ce même prophète nous montre que Jérusalem sera prise et que la moitié de la ville s’en ira en captivité. Il y a loin de là à l’occupation de Jérusalem par l’armée anglaise que l’on dit être l’accomplissement du temps des nations. 
Notez qu’il s’agit en Zacharie du dernier jour, c’est-à-dire des événements qui précéderont immédiatement l’Apparition du Seigneur. Nous trouvons ici que toutes les nations, et non pas seulement l’une d’entre elles, participent à l’oppression de Jérusalem. La Bête romaine, unie à l’Antichrist, l’opprimera, surtout dans la personne des fidèles, le Résidu croyant de la fin ; la confédération assyrienne représentée par Gog l’assiègera (Éz. 38-39) quoique pour un temps très limité. 
4 Apocalypse 11:1-3 et le temps des Nations 
Le chap. 11 de l’Apocalypse fournit une indication précieuse quant au temps où Jérusalem sera foulée aux pieds des nations. Tout lecteur intelligent de l’Apocalypse sait que le «petit livre» des chap. 10 et 11 contient les événements, déjà révélés dans l’ancienne prophétie, et qui concernent Jérusalem, le Résidu de Juda et leurs rapports avec la Bête romaine et le faux prophète. Ces événements auront lieu pendant la dernière demi-semaine de Daniel (v. 2, 3), c’est-à-dire avant l’Apparition de Christ pour établir son Royaume en puissance. Le prophète est appelé à mesurer à Jérusalem «le temple de Dieu et l’autel et ceux qui y adorent». En langage figuré il retient, comme appartenant à Dieu et place sous Sa protection immédiate un ensemble d’adorateurs cachés dans le lieu secret du culte de l’Éternel, près de l’autel du parfum, et destinés à être Ses témoins, tandis que la profession du Judaïsme, «le parvis qui est en dehors du temple» est rejeté. La raison en est donnée : «Il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la cité sainte quarante-deux mois». Il continuera donc à y avoir, tout à la fin de l’histoire du peuple juif, avant l’établissement du royaume, ce qui nous est annoncé en Luc 21:24, un temps où Jérusalem sera encore foulée aux pieds par les nations. 
5 Ce qui manque pour que le temps des Nations soit accompli 
Notre conclusion est que les temps des Nations ne sont pas accomplis et ne le seront que tout à la fin, quand les pieds des nations auront foulé la cité sainte pendant quarante-deux mois. Entre l’accomplissement du temps des nations et le moment actuel de leur histoire se placent tous les événements de la prophétie non accomplie qui suivront la Venue prochaine du Seigneur. L’intervention actuelle de l’Angleterre pour la délivrance de Jérusalem peut avoir pour résultat la résurrection nationale du peuple juif, mais celui-ci ne retrouvera sa nationalité que pour se livrer, à plus ou moins bref délai, aux mains de l’Antichrist. Avant de recevoir le faux Messie qui «viendra en son propre nom», Juda aura rebâti son temple, rétabli sa religion, et pourra se considérer comme en sécurité, mais l’entrée en scène de «l’homme de péché» amènera moralement pour Juda et Jérusalem un esclavage plus terrible qu’aucun de ceux qui ont précédé. Extérieurement, le peuple jouira d’une prospérité matérielle plus grande qu’elle n’a jamais été, mais Dieu en sera exclu. Au bout d’un certain temps les pratiques extérieures de la religion juive seront définitivement abolies sous la pression de l’empire romain (Dan. 9:27) et le peuple incrédule sera irrésistiblement entraîné vers l’apostasie et l’idolâtrie. L’Éternel sera étranger à cette restauration nationale, quelque séduisant que soit son aspect, et quoi qu’elle accomplisse finalement les desseins du gouvernement de Dieu. Le chap. 18 d’Ésaïe décrit le retour des Juifs dans leur pays sous l’égide de puissances maritimes : «Ainsi m’a dit l’Éternel : Je resterai tranquille et regarderai de ma demeure, comme une chaleur sereine sur la verdure, comme une nuée de rosée dans la chaleur de la moisson. Car avant la moisson, lorsque la floraison est finie et que la fleur devient un raisin vert qui mûrit, il coupera les pousses avec des serpes, et il ôtera et retranchera les sarments. Ils seront abandonnés ensemble aux oiseaux de proie des montagnes et aux bêtes de la terre ; et les oiseaux de proie passeront l’été sur eux, et toutes les bêtes de la terre passeront l’hiver sur eux» (És. 18:4-6. Voyez aussi 42:1-4). Dieu garde le silence et tout semble prospérer pour les méchants jusqu’au dénouement final. Pendant ce temps le Résidu persécuté s’écrie : «Seigneur, jusques à quand regarderas-tu ?» (Ps. 35:17). 
Le chap. 38 d’Ézéchiel nous renseigne aussi sur cette prospérité extérieure du peuple juif, quand un dernier ennemi, l’Assyrien, sous les traits de Gog, envahit à la fin des temps la terre d’Israël : «Il vient dans le pays délivré de l’épée et rassemblé d’entre beaucoup de peuples, sur les montagnes d’Israël qui ont été une désolation perpétuelle, vers ceux qui sont sortis d’entre les peuples et qui habitent tous en sécurité» (v. 8). Gog dit : «Je monterai dans un pays de villes ouvertes, je viendrai vers ceux qui sont tranquilles, qui habitent en sécurité, qui tous habitent là où il n’y a pas de murailles, et chez qui il n’y a ni barres, ni portes, pour emporter un butin et faire un pillage, pour tourner ma main sur des lieux désolés de nouveau habités et ,sur un peuple rassemblé d’entre les nations, qui a acquis du bétail et des biens et habite le centre du pays» (v. 11-12). Un nouvel ennemi d’entre les nations surgit donc à la fin des temps contre ce peuple. Ésaïe, Ézéchiel, Joël, Zacharie, nous renseignent tous à son égard. Quand ce dernier ennemi sera détruit, alors le point final sera mis aux temps des nations. 
6 Comment le temps des Nations s’achève 
Dans ces jours terribles de la fin, toutes les nations seront soulevées contre Jérusalem, chacune voulant en faire sa proie. La terre de la promesse deviendra le champ clos de leurs combats, Jérusalem le centre de leurs assauts. Au fond, cette lutte suprême, soulevée et conduite par Satan, aura pour objet de s’opposer à l’établissement du règne de Christ. Mais c’est à ce moment-là qu’Il apparaîtra du ciel à la tête de toutes ses armées, qu’il se manifestera sur le mont des Oliviers aux yeux de ses témoins restés à Jérusalem, qu’Il détruira l’Antichrist et la Bête romaine avec ses armées, qu’Il anéantira Gog sur les montagnes d’Israël. C’est alors seulement que le trône de Dieu sera rétabli définitivement dans la cité sainte sous le règne glorieux du Messie. 
Les temps des nations ont commencé lorsque, à la suite de l’infidélité d’Israël, la puissance fut confiée aux Nations dans la personne de Nebucadnetsar, et que Jérusalem tomba au pouvoir de ce monarque. Ces temps dureront jusqu’à la destruction finale du dernier empire des nations représenté par la Bête romaine ressuscitée (Apoc. 13:3). Cette destruction n’aura lieu que lorsque la pierre, détachée sans mains broiera la statue et sera devenue une grande montagne qui remplira toute la terre (Dan. 2:34). Jérusalem ne sera délivrée du joug des nations qu’à ce moment-là. Nous ne nous étendrions pas aussi longuement sur ce sujet, si l’idée que l’accomplissement des temps des nations est arrivée n’était pas une erreur dangereuse pour les âmes, attirées aujourd’hui par l’espérance de la Venue prochaine du Seigneur. On prêche ouvertement qu’aucun événement ne doit précéder cette Venue et l’on commence par la faire dépendre de «l’accomplissement des temps des Nations». C’est introduire une grande confusion dans l’espérance chrétienne ; c’est en outre effacer la distinction capitale entre la Venue du Seigneur et son Apparition. Les temps des nations ne seront accomplis que lorsque le trône de Dieu sera de nouveau établi à Jérusalem. Il faut à cet effet qu’Israël apostat ait été jugé et que le pouvoir oppresseur sous lequel gémit et gémira le peuple de Dieu, le Résidu fidèle aux derniers jours, ait été détruit. Alors «tout Israël» sera sauvé (Rom. 11:26) et toutes les nations, ou bien se soumettront de bon gré au sceptre de paix du roi de gloire, ou bien seront contraintes de se courber sous le sceptre de fer de Sa justice. 
7 Ne pas mêler la Venue du Seigneur pour l’Église avec les événements prophétiques 
Nous avons insisté autre part sur le fait que la Venue du Seigneur est entièrement indépendante des événements prophétiques de la fin et n’y appartient nullement parce qu’elle est le dernier mot et le couronnement du temps de la grâce. Or le temps de la grâce comprend la formation de l’Église de Christ jusqu’à son enlèvement au devant du Seigneur à Sa venue. Que certains événements préparés par le Sionisme et favorisés par plus d’une nation puissent avoir lieu avant cette Venue du Seigneur, nous sommes loin de le nier. Ils pourraient préparer ce qui suivra immédiatement l’enlèvement des saints. Nous avons vu en Ésaie 18 que le retour des Juifs dans leur pays ne concerne pas directement l’Éternel, si nous osons nous exprimer ainsi. Il se tient tranquille sans signe de désapprobation et paraît même favoriser ce mouvement. Les jugements sur ce peuple, quand ils se déchaîneront, n’en seront que plus terribles. Ce à quoi l’Éternel regarde et s’intéresse, c’est à la formation d’un Résidu juif fidèle et persécuté, au milieu des bouleversements futurs qui ébranleront le monde sur ses bases. Il aura les yeux sur ces «débonnaires», les gardera, les encouragera et les sauvera du sein de leur détresse. Leur nombre s’accroîtra pour qu’Il trouve à son Apparition, au jour de Sa puissance, «un peuple de franche volonté, la rosée de ses jeunes hommes sortie du sein de l’aurore», de même qu’il prépare aujourd’hui, au milieu d’une profession sans vie, un peuple de témoins pour attendre sa Venue. 
 
 
 
À LA RENCONTRE DE L’ÉPOUX 
 
 
[Gen. 24 — Se préparer au retour du Seigneur] 
 
 
Philippe Laügt 
ME 1979 p. 291 
La plupart des grands thèmes de l’Écriture se trouvent déjà esquissés dans le livre de la Genèse. C’est le cas en particulier pour le grand mystère, maintenant révélé, de l’union de Christ et de son Assemblée. Adam et Ève, Isaac et Rebecca, Jacob et Rachel, Joseph et Asnath en présentent différents aspects. Car aucun type, si beau soit-il, ne peut faire ressortir toutes les perfections de Celui en qui habite la plénitude de la déité corporellement. Ainsi Jacob, faible image de Christ, acquiert dans la souffrance et par un dur service l’épouse tendrement aimée. Isaac, lui, figure de Christ ressuscité, reçoit celle que le père lui destine, amenée par le serviteur. Arrêtons-nous un moment sur ce dernier récit (Gen. 24), si riche en instructions. 
Près du terme d’une vie de foi, Abraham se trouve abondamment béni par l’Éternel, «son bouclier et sa très grande récompense», mais son plus cher trésor, c’est son fils unique, offert un jour sur l’autel. Il avait estimé, par la foi, que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts, d’où aussi en figure il l’avait reçu (Héb. 11:19). Maintenant Isaac, le fils bien-aimé, doit recevoir une épouse digne de lui. Combien de fois dans ces versets revient cette expression : «mon fils... pour mon fils !» Et dans ce but il envoie en Mésopotamie celui «qui avait le gouvernement de tout ce qui était à lui» (v. 2) mais par deux fois il lui enjoint : «Garde-toi d’y faire retourner mon fils». L’épouse sera amenée en Canaan, vers Isaac, resté auprès du père. 
Ce serviteur obéissant, constamment attentif à rechercher la volonté de Dieu, sans jamais se laisser distraire de sa mission, apparaît comme un beau type du Saint Esprit, envoyé sur la terre après que Jésus ressuscité se fut assis à la droite de Dieu dans la gloire. 
Le Père, le Fils, le Saint Esprit sont également Dieu. Mais le Fils a trouvé ses délices à accomplir ici-bas la volonté du Père jusqu’à la mort, et le Saint Esprit prend plaisir à servir les conseils du Père touchant la gloire de son Fils bien-aimé. «Celui-là me glorifiera — disait le Seigneur à ses disciples — car il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera» (Jean 16:14). Le Consolateur appelle l’Épouse hors du monde, invite instamment les rachetés à le suivre, attire leurs coeurs vers Christ. 
Que de leçons le serviteur d’Abraham peut nous enseigner ! Il ne connaît personne dans cette ville étrangère ; homme de prière, il demande : «Fais-moi faire, je te prie, une heureuse rencontre aujourd’hui... Que la jeune fille... soit celle que tu as destinée... à Isaac» (v. 12, 14). Une telle requête, expression d’une réelle dépendance, ne peut que recevoir une réponse immédiate (1 Jean 5:14 — És. 65:24). 
Rien ne soutient autant dans la prière qu’un oeil simple fixé sur un seul objet : Christ ; un coeur qui désire l’accomplissement des conseils du Père. Mais si nous cherchons à satisfaire notre propre volonté, pouvons-nous nous attendre à une réponse ? (Jacq. 4:3). La foi, elle, peut être mise à l’épreuve, la patience peut être exercée, mais tout est simple quand on s’attend à Dieu. 
Rebecca est trouvée près d’un puits d’eau, figure constante de la vérité révélée comme une réalité vivante pour l’âme. À la requête du serviteur, «vite, elle abaissa sa cruche sur sa main et lui donna à boire». Heureux empressement, digne de retenir notre attention et de nous servir de modèle (Rom. 12:11). Et dans son dévouement, elle dépasse de beaucoup le service demandé. Elle répond ainsi, sans le savoir, au signe attendu de Dieu seul. Il en résulte aussitôt pour elle une première bénédiction, les dons, que fait le serviteur. Si nous sommes attentifs aux sollicitations pressantes de l’Esprit de Dieu, il nous révélera peu à peu les richesses insondables de Christ. Les yeux de notre coeur seront éclairés pour discerner l’espérance de notre appel. 
Puis le serviteur s’enquiert : «De qui es-tu fille ?» Question primordiale : l’épouse ne saurait être prise ailleurs que dans la parenté d’Abraham. Quels sont maintenant ceux que le Seigneur reconnaît comme faisant partie des siens ? «Quiconque fera la volonté de Dieu» (Matt. 12:50 — Marc 3:35), et : «ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent» (Luc 11:28). Pour faire partie de l’Épouse de Christ, il faut que notre filiation soit bien établie (Jean 1:12 — Rom. 8:14, 17). 
L’envoyé du père demande encore : «Y a-t-il pour nous dans la maison... un lieu pour nous loger ?» (v. 23). Sommes-nous disposés à laisser le Saint Esprit nous remplir, occuper toute la place ? (Éph. 5,18 ; 4:30). 
Rebecca, maintenant, court vers sa famille. La Parole nous met souvent en garde contre l’indolence. Cette hâte, cet empressement parlent d’un coeur saisi par la grâce, animé par le Saint Esprit. Entré à son tour dans la maison et malgré les fatigues du voyage, le serviteur déclare : «Je ne mangerai pas avant d’avoir dit ce que j’ai à dire» (v. 33). Il n’aura pas de repos avant d’avoir délivré son message. Écoutons son fidèle témoignage : son maître est grand, il a été abondamment béni, et surtout il a un fils unique auquel il «a donné tout ce qu’il a» (voir Jean 3:35). C’est ainsi qu’aujourd’hui encore le Saint Esprit fait connaître et le Père et le Fils. 
Dieu a disposé les coeurs (Prov. 21:1). «Voici Rebecca devant toi : prends-la, et t’en va ; et qu’elle soit la femme du fils de ton seigneur» (v. 51). Elle reçoit aussitôt des dons plus précieux encore, avant-goût de ce qui l’attend si elle accepte de devenir l’épouse de l’héritier des promesses. Ces trésors lui parleront de lui tout au long du voyage. 
Mais le serviteur diligent désire hâter l’heure du départ : «Ne me retardez point» (v. 56). L’amour pour son maître passe avant toute autre considération. 
L’un des secrets de la vie du chrétien, dès qu’il a discerné la volonté de Dieu, c’est d’accomplir aussitôt son service, sans rechercher ses aises ou son avantage (Ps. 119:60). Ce sera l’effet et le signe d’un travail opéré en lui par le Saint Esprit. Mais nous montrons trop souvent notre faiblesse, épargnant la chair et négligeant ce qui est dû à Dieu. 
Le frère et la mère insistent : «Que la jeune fille reste avec nous quelques jours, dix au moins». Ils sont toujours nombreux ceux qui tiennent un tel langage. Les plus grands obstacles spirituels aux progrès d’une âme se manifestent souvent au sein de sa famille, à l’heure où il s’agit de se décider résolument pour Christ. 
Mais quelle simplicité dans la foi de Rebecca ! Elle a écouté le récit de l’envoyé du père. Elle a cru, et elle a contemplé par la foi celui auquel elle était destinée (voir 1 Pier. 1:8). Si un Hobab, plus tard, refusera d’aller (Nomb. 10:29), si un Lot s’était attardé tandis que sa femme regardait en arrière (Gen. 19:16, 26), Rebecca, elle, comme Ruth longtemps après, est prête à oublier son peuple et la maison de son père, à se séparer des idoles. Quand Dieu prépare un coeur, il est réellement préparé. Désormais Isaac occupe la première place dans les affections de la jeune fille. Elle répond sans détours : «J’irai». Son coeur est pour ainsi dire déjà parti, ses pieds ne pourront manquer de suivre. 
La même fermeté devrait animer l’Église, celle qui a été fiancée à un seul mari, pour être présentée à Christ comme une vierge chaste (2 Cor. 11:2). Il faut joindre à la foi, la vertu. Prendre avec le secours d’en haut, un bon départ. La coupure doit être nette avec tout ce qui nous liait auparavant (2 Cor. 5:17). Ne nous attachons pas à ce qui, nous le savons bien, n’a pas de valeur. Sinon notre course sera hésitante, le Saint Esprit constamment attristé. Infatigable, l’Ennemi cherche toujours à corrompre ce qu’il ne peut détruire autrement (2 Cor. 2:11). Il voudrait détourner les regards de l’Épouse, entraver sa course... Mais si nous nous sommes enfuis pour saisir Christ, l’espérance proposée, «nous avons comme une ancre de l’âme, sûre et ferme, et qui entre jusqu’au dedans du voile, où Jésus est entré» (Héb. 6:19, 20). Nous partageons désormais l’amour et l’espérance du peuple de Dieu, nous partageons aussi ses souffrances. Mais les expériences, les épreuves du désert, reçues de la main de Dieu, deviennent tout autant d’occasions de le glorifier. La patience, le support mutuel, la douceur d’esprit ont si souvent lieu de s’exercer (Col. 3:12, 13). 
«Rebecca se leva»... Il lui appartenait à elle seule de le faire. Mais quelqu’un était prêt aussitôt à la prendre entièrement en charge. Le serviteur «prit» Rebecca et s’en alla. Il a gagné son coeur pour Isaac et il va poursuivre ses soins. Il la conduira avec intelligence et sans doute l’instruira des trésors qu’elle va partager dans la maison paternelle. Heureux entretiens pour une âme qui a besoin d’encouragements (Héb. 10:36, 37). N’y a-t-il pas une grande distance à franchir, un désert à traverser, des dangers de toutes sortes ? Elle ne connaît ni la durée du voyage ni l’heure de la rencontre avec l’époux. Mais elle persévère (comp. Phil. 3:14), se confiant en celui qui bientôt va l’introduire dans la plus précieuse des relations. Isaac occupe ses pensées ; en paix elle avance vers Canaan. Et plus elle s’éloigne du pays de Laban, cet homme gouverné par ses propres intérêts, et plus elle approche des tentes d’Isaac, qui vit près de ce puits du Vivant qui se révèle. 
Retirée du présent siècle mauvais, selon la volonté de Dieu, l’Épouse de Christ avance, elle aussi, à travers ce monde, pour appartenir sans retour à Celui qui est du ciel. Quant au voyage, il devrait nous suffire de savoir que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée. Notre vie doit être désormais gouvernée par le Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage (Éph. 1:13). Il veut, douces prémices, occuper nos coeurs de l’amour de Christ. Seule la jouissance d’un tel amour a le pouvoir de nous détacher de la terre. Fermons l’oreille à tout vain bruit, sinon, comme il arrive trop souvent, le travail de l’Esprit sera accompagné de répréhension. 
L’Épouse doit cheminer sans relâche, les yeux fixés sur le but proposé à la foi même si, à vue humaine, toute progression paraît vraiment impossible (Ex. 14:15). Ne faisons pas de halte inutile, craignons de nous endormir, de laisser la chair entraver elle aussi nos pas (Héb. 12:1). Plusieurs étaient bien partis, mais ils se sont assis découragés au bord du chemin, d’autant plus exposés aux assauts de l’ennemi (Deut. 25:17). La vie spirituelle est parfois si végétative que seul peut-être le Seigneur la discerne-t-il encore. Heureux sommes-nous si plutôt nous pouvons dire avec l’apôtre : «Ayant donc reçu le secours qui vient de Dieu, me voici debout jusqu’à ce jour» (Act. 26:22). 
À l’approche du soir, la caravane va atteindre le but. L’attente de Rebecca se fait plus vive. Avec cette promptitude qui est le fruit de l’amour, Isaac lève les yeux le premier et regarde. Rebecca de son côté aperçoit cet homme qui marche dans les champs à sa rencontre. Elle pressent que c’est Isaac, interroge son fidèle conducteur. Il confirme : «C’est mon seigneur». Alors, comme il approche, en toute révérence et humilité elle descend du chameau. C’est la fin du désert, des pièges du chemin et de la fatigue qui a pu l’atteindre (Nomb. 20:14). Elle prend aussi son voile et se couvre. Car «elle était très belle, vierge, et nul ne l’avait connue». Elle sait qu’elle ne doit appartenir qu’à Isaac, elle désire qu’il en soit ainsi. Nul autre ne doit pouvoir jouir de sa beauté. Alors à son tour Isaac prend Rebecca, lui donne une place de choix dans l’intimité de la tente. Seule compte désormais la joie du fils et la satisfaction des désirs de son coeur. 
Depuis longtemps déjà le cri a retenti : «Voici l’époux ; sortez à sa rencontre !» L’Église, gagnée par l’influence délétère de ce monde, était tombée dans un profond sommeil. Mais sous l’impulsion puissante du Saint Esprit, de nombreux croyants, arrachés à leur torpeur, se sont levés, ont apprêté leurs lampes pour éclairer la nuit. Rendus attentifs à la parole : «Quiconque a cette espérance en lui se purifie comme lui est pur» (1 Jean 3:3), ils se détachèrent de tout ce qu’une communion réelle avec le Seigneur ne saurait sanctionner (Phil. 3:7, 8). Ils attendaient constamment Sa venue (Matt. 25:13) et leur marche en rendait témoignage. Mais une nuit plus épaisse encore s’est étendue sur ce monde. Parvenus si près du but, demandons-nous si l’espérance de la venue du Seigneur n’a rien perdu de sa fraîcheur et de sa puissance dans nos âmes et sur nos vies. L’attendons-nous plus que les sentinelles n’attendent le matin (Ps. 130:6) ? C’est la dernière étape. Comment sera-t-elle fournie ? Christ trouvera-t-il chez son Épouse une attitude semblable à celle, si remarquable, de Rebecca ? Il nous fait entendre dans le secret de nos coeurs les mêmes paroles que Ruth autrefois (3:3) : «Lave-toi donc, oins-toi et mets sur toi tes habits». C’est la veille d’un jour de fête ! Il convient de s’y préparer. La grâce sera faite à l’Épouse de revêtir bientôt sa robe nuptiale de fin lin éclatant et pur (Apoc. 19:8). Or cette robe se tisse, point par point, jour après jour, avec les justes actes des saints. Quelle part prenons-nous à cet ouvrage ? (1 Cor. 3:13-15). Sous la conduite du Saint Esprit, conscients de la place d’intimité qui nous est réservée, ce sont les traits de la sainte humanité de Jésus que nous devons refléter. Ainsi il y aura dans nos vies plus d’humilité et de sérieux, plus de cette sainte séparation du monde suggérée par le voile. 
Les yeux de la bien-aimée du Cantique, derrière son voile, pouvaient se comparer à ceux de la colombe (4:1). Notre oeil est-il simple, tout empreint de pureté et de fidélité à Christ ? Pourrons-nous lui dire : «Tous les fruits exquis, nouveaux et anciens : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi» (7:13) ? 
Christ est pour les siens l’étoile brillante du matin. «L’Esprit et l’Épouse disent : Viens», et, prélude aux délices prochaines, Il répond : «Je viens bientôt». Dans un instant, peut-être, il se présentera l’Épouse à lui-même et son amour divin en sera satisfait. Sommes-nous prêts ? 
 
Mais à nos coeurs ton Esprit fait entendre  
Que des hauts cieux déjà revient l’Époux !  
Avec ferveur nous désirons l’attendre :  
Réveille-nous, Seigneur, réveille-nous ! 
 
 
 
À la veille de Son retour 
 
Paul Fuzier 
 
Table des matières : 
1 Prophétie passée, prophétie future 
2 Besoin de savoir l’avenir et risque de confusion 
3 Pas de prophétie particulière pour le temps actuel 
4 Ne pas négliger la prophétie 
5 Attente du Seigneur venant en personne 
6 Une attente fervente 
7 En attendant, l’Esprit nous entretient du Seigneur 
 
 
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest. ME 1941 p. 209: 
 
1 Prophétie passée, prophétie future 
Tout l’ensemble du témoignage prophétique se trouve résumé par les paroles inspirées de l’apôtre Pierre : « … les prophètes qui ont prophétisé de la grâce qui vous était destinée se sont informés et enquis avec soin, recherchant quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit de Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient.. » (1 Pierre 1:10-11). Les prophéties relatives aux souffrances de Christ ont eu leur accomplissement comme aussi celles qui concernent sa gloire dans la résurrection d’entre les morts et la place qu’Il occupe à la droite de Dieu. Mais celles qui ont pour objet la manifestation de ses gloires au monde constituent la prophétie non encore accomplie. C’est de celle-là que l’on veut parler, en général, lorsqu’on dit plus brièvement : la prophétie. Elle nous présente l’exposé des voies de Dieu envers son peuple terrestre et envers les nations, embrassant l’ensemble des événements qui s’écouleront depuis la venue de Christ pour enlever son Église jusqu’à l’établissement, du règne millénaire et même jusqu’à la fin, jusqu’au moment où Christ aura remis le royaume à Dieu le Père et où Dieu sera tout en tous. 
 
2 Besoin de savoir l’avenir et risque de confusion 
On comprend donc quel intérêt éveillent actuellement les questions prophétiques. Les temps sont troublés, les nations dressées les unes contre les autres, le monde entier en plein désarroi... Chacun éprouve une certaine inquiétude à l’égard de ce que sera demain. On voudrait savoir ! Les hommes interrogent ceux qui prétendent « lire dans l’avenir » et veulent trouver dans leurs prédictions des raisons d’espérer. Bien sûr, le croyant s’abstient de le faire car il sait, plus ou moins, que la Parole condamne formellement de telles choses (voir entre autres passages : Lév. 19:26-31 ; 20:6, 27 ; Deut. 18:9-14 ; Ésaïe 8:9). Mais le désir de savoir subsiste dans son cœur et le conduira peut-être à se tourner vers la prophétie comme l’incrédule se tourne vers les « devins » et les « pronostiqueurs » et à se livrer à cette étude dans un esprit de curiosité. Qu’arrive-t-il alors, bien souvent ? Les vérités essentielles sont méconnues, on applique à l’Église ce qui est écrit pour Israël, au jour actuel ce qui concerne la période postérieure à l’enlèvement de l’Église, on se laisse emporter par son imagination et ce ne sont qu’inquiétudes nouvelles et rongement d’esprit. Il n’y a en cela aucune édification, aucun bien pour l’âme ; le cœur est desséché, découragé et déçu. 
 
3 Pas de prophétie particulière pour le temps actuel 
Ne perdons pas de vue que nous n’avons pas d’événements prophétiques qui précèdent l’enlèvement de l’Église ; cela a été dit et écrit bien des fois, mais il est peut-être utile de le répéter encore pour ceux que l’ennemi cherche toujours à troubler. Le premier événement que les croyants attendent est la venue du Seigneur en grâce, dans les nuées, pour prendre les siens auprès de Lui. Il mettra un terme à la période actuelle qui est, comme on l’a remarqué, une parenthèse durant laquelle les temps prophétiques ne sont pas comptés. Jusque-là, la Parole ne nous dit rien des divers événements qui doivent se dérouler et qui préparent seulement les événements prophétiques. N’y cherchons pas des détails sur ce que doit être ou ce que doit faire telle ou telle grande puissance, nous nous égarerons. N’essayons pas non plus de juger des événements actuels à la lumière des prophéties, car les bouleversements géographiques se succèdent à une cadence de plus en plus rapide et il est possible que beaucoup doivent encore se produire en très peu de temps, avant l’établissement de l’état de choses décrit dans la Parole pour le jour à venir. Cela aurait d’ailleurs pour effet d’occuper nos cœurs et nos pensées de ce qui est en bas, alors que le Saint Esprit se plait à diriger nos regards en haut et à les fixer sur Celui qui vient. La Parole nous donne seulement, pour ce qui est de la période que nous vivons — parenthèse entre la soixante-neuvième et la soixante-dixième semaine prophétique — des indications générales semblables à celle-ci : « et jusqu’à la fin il y aura guerre, un décret de désolations » (Daniel 9:26). Ce « décret de désolations » concerne le peuple juif coupable d’avoir rejeté et crucifié son Messie. Il n’est pas besoin d’ajouter que cela s’accomplit à la lettre, sous nos yeux. Nous voyons ce peuple en détresse, persécuté, chassé et, à cet égard, c’est bien aussi pour nous, en un certain sens, « la parole prophétique rendue plus ferme » comme l’avait été pour Pierre, Jacques et Jean la vision anticipée de la gloire du royaume, lors de la transfiguration sur la sainte montagne. 
 
4 Ne pas négliger la prophétie 
L’apôtre Pierre ajoute, au sujet de la parole prophétique : « à laquelle vous faites bien d’être attentifs ». Nombre d’enfants de Dieu, comprenant combien il est dangereux de chercher dans les prophéties ce qui pourrait satisfaire notre curiosité et désireux d’éviter cet écueil, n’hésitent pas à dire : laissons la prophétie de côté. Ce serait oublier les enseignements de 2 Pierre 1:16-21. Ce serait oublier que le grand Objet de la prophétie c’est Christ, Celui que nous aimons parce qu’Il nous a aimés le premier. Est-ce que nos cœurs ne souffrent pas quand nous considérons ce monde où Il est méconnu et rejeté ? Est-ce que nous ne désirons pas le moment où, apparaissant dans toute sa gloire et sa puissance comme « Roi des rois et Seigneur des seigneurs », Il sera « exalté sur la terre » et où, alors, « un roi règnera en justice » ? (Apoc. 19:11-16 ; Ps. 46:10 ; Ésaïe 32:1). Sans doute. Aussi, à ce titre, la prophétie ne peut nous laisser indifférents. N’aura-t-elle pas encore pour résultat pratique de nous détacher d’un monde sur lequel vont fondre les jugements inexorables dont elle nous parle ? Enfin, y aurait-il une portion quelconque de la Parole divine de laquelle nous oserions dire qu’il n’est pas bon de nous en occuper ? Ne serait-ce pas oublier que « toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » ? (2 Tim. 3:16-17). Ne négligeons donc pas la prophétie. Il importe seulement de veiller quant à l’esprit dans lequel nous nous en occuperons. 
Bien des écrits nous ont été laissés et conservés — aide précieuse dans cette étude — qui nous exposent, à cet égard comme à tous autres, ce que la Parole enseigne. C’est à cela que nous devons nous en tenir. Puissions-nous les lire davantage, mais surtout lire la Parole et ces écrits pour y chercher la Personne de Christ et ses gloires. C’est seulement ainsi que cette lecture pourra être faite avec profit pour nos âmes. « Bienheureux ceux qui gardent ses témoignages, qui le cherchent de tout leur cœur » (Ps. 119:2). Bienheureux est celui qui cherche Christ dans les Écritures comme objet suprême du cœur et des affections ! 
 
5 Attente du Seigneur venant en personne 
C’est Lui que nous attendons ! Avant qu’ait commencé à luire le jour où « se lèvera le soleil de justice » (Mal. 4:2), Il se révèle à nous sous un autre caractère, comme « l’étoile du matin » qui déjà par la foi est levée dans nos cœurs. Entre le jour de ses souffrances et celui où sa gloire sera manifestée dans ce monde, il y a la nuit de son absence. C’est pendant cette « nuit » qu’Il est pour le cœur des siens « l’étoile brillante du matin » (Apoc. 22:16). Dans ce verset, le jour de ses souffrances est évoqué quand Il dit : « Moi, Jésus... », car Jésus c’est son nom d’Homme, celui qu’Il a pris dans son abaissement volontaire et son humiliation. Tandis que « la racine et la postérité de David » nous présente sa royauté en grâce pour les nations et sa royauté en gloire pour son peuple : comme « racine de David », Il règnera, sur les nations selon ce qui est écrit : « Et, en ce jour-là, il y aura une racine d’Isaï ; se tenant là comme une bannière des peuples : les nations la rechercheront, et son repos sera gloire » (Ésaïe 11:10). Comme « postérité de David », Il règnera sur le nouvel Israël, car Il est le vrai Fils de David, le vrai Salomon : « Et il sortira un rejeton du tronc d’Isaï, et une branche de ses racines fructifiera ; et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui.. » (Ésaïe 11:1). Lorsque l’ange s’adresse à Marie, il lui déclare : « ... tu enfanteras un fils et tu appelleras son nom Jésus » (Luc 1:31), annonçant ainsi sa première venue dans ce monde, pour y souffrir et y mourir, pour faire « l’abolition du péché par son sacrifice » (Hébr. 9:26), puis il ajoute : « Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; et il règnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume » (v. 32-33), présentant en cela le jour de son règne et de sa grande puissance. C’est entre ces deux périodes qu’il y a la nuit de son absence dans laquelle nous sommes encore. Pendant tout ce temps-là, pour les siens, pour son Épouse, Il est « l’étoile brillante du matin ». Nous le connaissons comme Celui qui vient, nous jouissons de sa Personne sous ce caractère, et c’est seulement pendant « la nuit » que nous avons ce privilège. Encore faut-il que deux conditions soient remplies pour que nous puissions en apprécier toute la douceur : veiller et regarder vers le ciel. Seuls ceux qui veillent et ont les regards dirigés en haut peuvent jouir, dans le cœur, de l’éclat et de la beauté de « l’étoile du matin » ! 
 
6 Une attente fervente 
Pendant si longtemps cette promesse du Seigneur a été perdue de vue : « Je reviendrai » (Jean 14:3). Par grâce, elle a été remise en lumière il y a plus d’un siècle. Sommes-nous assez reconnaissants pour cela ? Réalisons-nous, d’autre part, d’une manière pratique, que nous sommes à la veille du retour du Seigneur ? Il dit : « Je viens bientôt ». Sommes-nous prêts, tous et chacun, pour le moment glorieux — si proche peut-être — de la rencontre ? C’est d’une Personne, c’est de « sa rencontre en l’air » que le Saint Esprit veut occuper nos cœurs. N’était-ce pas ce dont Éliézer entretenait Rebecca durant le voyage ? Aussi l’épouse a-t-elle dit au serviteur : « Qui est cet homme qui marche dans les champs à notre rencontre ? » (Gen. 24:65). Elle a discerné une personne, entrevu une rencontre ! Isaac a levé ses yeux et Rebecca aussi a levé ses yeux : dans le cœur de Celui qui vient, dans les cœurs de ceux qui l’attendent il y a un même désir. Nous allons partir « à la rencontre du Seigneur en l’air » (1 Thess. 4:17), ce sera « la bienheureuse espérance » (Tite 2:13) enfin réalisée ! Mais déjà, nous tous qui sommes, par grâce, son Épouse bien-aimée, avons-nous comme Rebecca « levé nos yeux », ayant discerné une Personne et entrevu une rencontre ? 
 
Vers Jésus élevons les yeux ;  
Bientôt ce Sauveur glorieux  
Redescendra du haut des cieux.  
Dans cette bienheureuse attente,  
Que notre âme soit vigilante : 
Soyons prêts, craignons de dormir ;  
Chrétiens, le Sauveur va venir ! 
 
7 En attendant, l’Esprit nous entretient du Seigneur  
Il vient ! c’est le moment de la rencontre tant désirée. Éliézer prend alors la parole ; c’est pour raconter à Isaac « toutes les choses qu’il avait faites » (Gen. 24:66). Quel récit — ne l’entendons-nous pas ? — que celui de l’activité du Saint Esprit sur la terre pour former l’Épouse et la conduire vers le lieu de la rencontre ! Serait-ce le récit de nos misères, de nos manquements répétés ? Le Saint Esprit dirait-il alors combien souvent nous l’avons contristé pendant le voyage, combien de fois nous l’avons « éteint » dans son activité bienfaisante ? Non ! Nous pensons que dans cet instant il ne sera pas question de tout cela. Sa venue pour les siens est en rapport avec sa grâce ; tandis que c’est son apparition qui nous présente le côté de notre responsabilité : à son apparition se rattache notre manifestation devant le tribunal de Christ (Romains 14:10-12 ; 2 Cor. 5:10. Voir à ce sujet 2 Tim. 4:8). N’est-ce pas que nous entendrons le divin hôtelier (Luc 10:35) parler de ses soins en faveur de ceux dont il avait la charge ? N’est-ce pas qu’Éliézer devait raconter à Isaac comment Rebecca avait accepté tout ce qui venait de la maison d’Abraham — sa décision de cœur : « J’irai » — son voyage à travers le désert — ses regards tournés en avant, tandis qu’elle oubliait les choses qui sont derrière (cf. Phil. 3:14 et Ps. 45:10) — ses yeux « levés » — mais, par dessus tout, la personne d’Isaac distinguée de loin et la rencontre déjà entrevue et saluée. Oui, ce sera bien le récit non pas de ce que l’épouse a fait, mais de « toutes les choses qu’il avait faites », car tout cela c’est l’œuvre de l’Esprit dans le cœur. 
Que rien en nous n’entrave cette action puissante et rafraîchissante du Saint Esprit ! Il réveille et réchauffe les affections de l’Épouse pendant le voyage, il s’unit à elle pour dire : Viens ! Il n’a qu’un objet à placer devant nous : Christ. Il n’a qu’un but à nous proposer : « la rencontre du Seigneur en l’air ». 
 
Viens, Seigneur, viens !... C’est le cri de la foi 
Que fait monter l’Épouse devant toi.  
Accents d’amour !... qu’en ton Église, 
Le Saint Esprit les réalise ! 
 
 
 

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Modifié en dernier lieu le 15.12.2004